Good Governance : le mano à mano Supam Export et le ministre Sudheer Maudhoo

24 heures à peine après la dénonciation de « Business Protection Money », le ministère ne renouvelle pas l’autorisation accordée depuis 2015 pour le Land-Based Aquaculture Project d’Anse-La-Raie

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Supam Export Ltd : « Refusing to collaborate with Suchi Technologies results in our Land-Based Aquaculture licence not renewed as we expected »

Les allégations et pressions pour des commissions à un agent du No 9, proche du ministre, remontent à octobre 2020

La société Supam Export Ltd a été sanctionnée formellement pour avoir dénoncé un cas allégué de Business Protection Money avec le ministre de l’Économie bleue, des Ressources marines et de la Pêche, Sudheer Maudhoo. Cette décision intervient à peine 24 heures après une dénonciation en règle avec des éléments de preuves à l’appui auprès du Premier ministre, Pravind Jugnauth, d’un « chantage allégué » en faveur d’un agent du MSM à Flacq/Bon-Accueil (No 9) et proche du ministre Maudhoo. Ainsi, le permis de Land-Based Aquaculture de cette société a été revu en substance par le ministère de tutelle fin de semaine dernière. Cette information a été communiquée formellement à cette société sise à Cap-Malheureux, et qui gère depuis 2015 le Land-Based Aquaculture Project d’Anse-La-Raie. Supam Export, par le biais d’une correspondance officielle signée par sa directrice, Sulakshna Runjeet, estime ainsi que « refusing to collaborate with Suchi Technologies results in our licence not being renewed ».

Cette “Protection Money Saga” révélée par Le Mauricien vendredi dernier, avec l’étalage de la dénonciation portée à l’attention du Premier ministre par Supam Export Ltd, compagnie engagée dans le business d’Inland Aquaculture of Ornamental Marine Fish, a connu des rebondissements, le ministère de l’Économie bleue, des Ressources marines et de la Pêche choisissant l’option de “cut to size” le permis d’opération pour le compte du Land-Based Aquaculture Project à Anse-La-Raie détenu depuis 2015. Si la lettre de dénonciation faisant état de chantage allégué de la part d’un proche collaborateur du ministre est datée du 12 janvier, celle envoyée à Supam Export Ltd a, quant à elle, été expédiée le lendemain, soit le 13.

Dans cette missive, portant la référence FCR/7532/P/89 T2, le ministère informe Supam Export Ltd que le renouvellement de son permis dont elle attend une réponse depuis janvier 2019, soit sous l’ère Prem Koonjoo, sera valide pour 2021. « I am directed to inform you that your company is authorized to collect and export 6 000 units of live marine ornamental fish from the off lagoon during the year 2021 », informe le ministère de Sudheer Maudhoo. Sauf que cette correspondance met aussi en relief que : « The Land-Based Aquaculture Project, to constitute a brood stock, will be considered after a site visit is undertaken by the Technical staff of this Ministry to assess necessary amenities in place. » Révisant ainsi le permis d’opération que Supam Export avait obtenu depuis août 2014 de l’ex-Board of Investment, et qui a été annuellement renouvelé jusqu’en 2019.
En réponse à cette décision des autorités, qui a été officiellement communiquée par Supam Export Ltd au ministère, la compagnie de Sulakshna Runjeet estime qu’il y a eu injustice dans son cas. « Your letter means we cannot operate as usual our Land-Based Aquaculture operations. We were told unless we collaborate with Suchi Technologies, Mr XXX, friend and neighbour of the Minister, we will not be able to operate and your letter stands as proof », peut-on lire dans la lettre envoyée à l’attention du Senior Chief Executive, Virendra Daby.

« Refusal to collaborate with Suchi Technologies results in our Land-Based Aquaculture licence not renewed as we expected », affirme la directrice de Supam Export. Elle réitère ainsi le chantage allégué venant de la part de celui qu’elle considère comme étant un proche collaborateur du ministre Maudhoo. Selon elle, ce projet lui a coûté des investissements massifs. Aussi déplore-t-elle que le ministère ait pris une telle décision avec, en toile de fond, ce deal de Protection Money. Dans la lettre de dénonciation envoyée au PMO la semaine dernière, Supam Export avait soutenu que Suchi Technologies l’avait approchée pour un deal entourant ce business. « Suchi Technologies would then have the same licence and Supam Export would operate as normal but have to pay a percentage… » avait dénoncé la compagnie située à Cap-Malheureux.

D’ailleurs, un courriel envoyé à l’attention d’un haut fonctionnaire du ministère de Sudheer Maudhoo le 16 octobre 2020 avait fait état du chantage allégué de la part de « close collaborators » du ministre MSM. Face à cette “Corruption Complaint”, la directrice de Supam Export Ltd affirme que le ministre l’a rencontrée quatre jours plus tard à son bureau, au LIC Building, dans la capitale. Cependant, selon elle, rien n’a avancé depuis, et c’est la semaine dernière que le ministère lui a envoyé cette lettre modifiant les termes de son permis d’aquaculture. Supam Export Ltd compte solliciter le Premier ministre à nouveau sur cette affaire dans les prochains jours avec à la clé la menace d’une déposition formelle sous la Prevention of Corruption Act à l’Independent Commission Against Corruption (ICAC).

Affaire à suivre…

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