Réforme électorale : Tentative de remise sur les rails

– Le DPM et leader du ML, Ivan Collendavelloo : « Le GM est ouvert aux propositions valables sauf qu’il ne faut pas déroger aux principes édictés par le comité ministériel »

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Une semaine après la présentation de la réforme électorale, le Premier ministre suppléant et leader du Muvman Liberater, Ivan Collendavelloo, intervient dans les débats dans une tentative de remettre sur les rails le projet. Il donne la réplique à ses détracteurs en affirmant que le MSM et le ML sont sur la même longueur d’onde au sujet de la réforme électorale. Il ajoute avec force que « le gouvernement est ouvert aux propositions valables sauf qu’il ne faut pas déroger aux principes édictés par le comité ministériel et avalisés par le cabinet, c’est-à-dire la stabilité politique d’un gouvernement afin de protéger le tissu socio-économique de la République. C’est la politique gouvernementale et on ne peut y déroger ». Il fait comprendre qu’il y a « urgence et tous les patriotes auront à se reconnaître dans cette réforme avec ou sans amendement », a-t-il fait comprendre au Mauricien, hier après-midi.

Ivan Collendavelloo estime que « le débat est salutaire lorsque cela démontre au monde le degré de sophistication de notre démocratie ». Il poursuit: « Ces commentaires sont considérés avec beaucoup de sérieux. Nous avons eu deux rencontres au niveau du comité ministériel. Le conseil des ministres présente d’ailleurs dans son communiqué d’aujourd’hui (hier) le point de vue du gouvernement. » Il classifie les commentaires formulés jusqu’ici en trois volets, soit « les farfelus sur lesquels je ne compte pas m’y attarder, les dangers publics notamment ceux qui préconisent un retour de 50 ans en arrière avec une révolution dans les contours de nos circonscriptions, et pire que cela un retour au recensement communal ».

Abordant la troisième catégorie, il dira « ce sont ceux qui viennent avec des propositions et qui contestent notamment la méthode adoptée par le gouvernement, c’est-à-dire la méthode parallèle par rapport à la méthode proportionnelle. Il y a eu beaucoup de critiques sérieuses ou pas. Mais il n’y a pas eu de contre-propositions, sauf de Rama Sithanen. J’étudie son analyse qui me paraît tronquée mais je me réserve le temps de l’étude car elles méritent qu’on s’y attarde ».

Au chapitre visant à maintenir l’écart majoritaire, Ivan Collendavelloo situe le contexte historique. « Tout commence en 1987 lorsque le MSM-Ptr-PMSD récolte 49,86% de sièges et obtient 39 sièges au Parlement. Par contre, le MMM, avec 48,12% des suffrages, n’avait obtenu que 21 sièges, une différence de 18 sièges alors que l’écart de vote n’est que de 1% », dit-il en ajoutant que la position du MMM évolue entre 1987 et 2002. « Sans trop comprendre les conséquences d’une réforme, le MMM et son partenaire de l’an 2000 décident qu’il faut une étude sérieuse sur la question, » poursuit-il avec l’étape du rapport Sachs.

« À la suite du rapport Sachs, je suis appelé à présider un Select Committee avec un mandat très strict, c’est-à-dire de proposer les formules à adopter pour la mise en application de Sachs. Ce qui voulait dire un Parlement de 100 députés dont 62 élus par suffrage majoritaire, 30 à partir de la Party List afin de redresser des écarts et la non-représentation des partis et enfin les huit Best Losers dans l’éventualité où la Party List n’arrivait pas à redresser le déséquilibre d’ordre communal. Le MSM s’y oppose, considérant que ce système est compliqué dans son application et considère que cela mettrait en péril la stabilité d’un gouvernement. En 1987 avec l’application du régime Sachs la majorité MSM-Ptr-PMSD se serait amoindrie dans une proportion énorme. Tout le débat réside dans ce point très sensible », concède-t-il en se demandant « devrions-nous nous assurer que la composition du parlement reflète autant que faire se peut les proportions recueillies par les partis ou devrions-nous privilégier les votes par circonscription ? » Et de rappeler que « le MSM a toujours préconisé la deuxième formule.

À l’époque j’avais discuté avec Paul Bérenger. Il m’avait fait comprendre qu’il n’allait pas faire capoter le gouvernement sur la réforme électorale car c’est le Primeministership de Bérenger qui était en jeu. Le MMM est d’accord. Et tout le monde joue à l’autruche y compris le MSM ».

En ce qui concerne le Best Loser System « né d’une époque coloniale où la politique était dictée par les communautés et non les principes de gouvernance », le leader du ML parle d’urgence. « C’est pourquoi le changement fut urgent en 2014 et que cette urgence demeure. En 2014 Ramgoolam et Bérenger se sont arrangés pour présenter une réforme électorale sensiblement apparente à la formule Sachs avec une abolition des Best Losers et la nomination au parlement de députés nommés par les leaders de parti. L’hypocrite qu’est Navin Ramgoolam joue le rôle de vierge éploré aujourd’hui alors que cette proposition émanait de lui avec le backing de Sithanen. À l’époque il avait vu que c’était une bonne mesure et il n’a pas changé de vision sur cette affaire. La réforme électorale est quelque chose de sérieux et n’est pas un badinage comme le PMSD et le Ptr sont en train de le traiter ».

Ivan Collendavelloo s’appesantit sur le fait que ce projet a été débattu au sein du gouvernement. « Nous nous sommes engagés à la réforme électorale, nous avons discuté. Le ML et le MSM sont d’accord sur la formule à présenter. Le MSM et le ML ont discuté de l’affaire et ont conclu qu’il fallait à tout prix être en consensus, et c’est ce qui se fait avec la proposition qui a été présentée par le Premier ministre ».

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