ILES ÉPARSES : Agaléens déçus dans l’attente d’une visite du Premier ministre

  • Les habitants demandent qu’un contrat de propriété de maison leur soit remis

Les habitants d’Agalega ont suivi, avec intérêt, le déplacement du Premier ministre, Pravind Jugnauth, à Rodrigues pour les célébrations des 18 ans de l’Autonomie et s’attendent maintenant que le chef du gouvernement leur rende enfin visite. Ils font ressortir que « Pravind Jugnauth détient aussi le portefeuille des Iles éparses ». Les Agaléens souhaitent que le Premier ministre vienne sur place pour « écouter de vive voix nos préoccupations » sur un certain nombre de sujets sur lesquels ils ont attendu « trop longtemps » une réponse des autorités, citant à titre d’exemple leur demande d’un contrat de propriété de maison.

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« Papa-la inn vinn get nou kan li ti Premie minis. Nou pe atann so garson aster », disent des habitants, qui ajoutent que « Pravind Jugnauth est allé plus d’une fois à Rodrigues depuis qu’il est Premier ministre » et qu’il « n’a pas daigné jusqu’ici nous rendre visite ». Ils soulignent qu’Agalega fait partie intégrante de la République de Maurice. « Eski li pe atann ki bann-la fini nouvo lapis laterisaz ek nouvo lazete pou li vini ? » se demandent des habitants.

Pour des Agaléens, les travaux de construction de ces nouvelles infrastructures dureront plusieurs mois encore et ce, en raison d’un manque d’ouvriers auquel ferait face Afcons Infrastructure, le contracteur indien. Cependant, les habitants affirment que les travaux, en ce qu’il s’agit spécifiquement du tarmac, « sont presque terminés » et qu’un petit avion, autre que Le Dornier, pourrait, à ce jour, y atterrir pendant la journée « sans problème ».

Les habitants s’accordent à dire que leur priorité est l’obtention de leur contrat de maisonnette, alors qu’ils ont soumis, depuis longtemps toutes les informations nécessaires aux autorités concernées pour la préparation des documents. « Nou lespri pa pou trankil tan ki nou pa gagn sa papie-la dan nou lame. Me lane-ale lane-vini, nou ankor pe atann e nou finn dir ki nou aksepte pey tou bann fre ki bizin. Nou tia kontan ki Premie minis vinn dir nou kan nou pou gagn nou kontra », expliquent-ils. Une centaine de familles sont ainsi dans l’attente de ce précieux document.

Les Agaléens rappellent l’engagement pris par Fazila Jeewa-Daureeawoo lors d’une visite dans l’île en octobre 2018 en tant que vice-Première ministre et ministre des Îles éparses, pour activer les procédures pour l’octroi de ce contrat de même que par d’autres politiciens qui sont passés chez eux. « Me nou ena osi boukou lezot zafer pou demann Premie minis », confient-ils. S’agissant de « lezot zafer », les habitants veulent obtenir, disent-ils, des « réponses claires » concernant le fonctionnement de la future piste d’atterrissage, de la nouvelle jetée en construction et l’avenir de leur île. « Nous sommes les habitants de cette île, mais nous n’avons aucune information sur les projets du gouvernement une fois que la piste et la jetée seront construites », disent-ils.

Les habitants font ressortir que leurs principales doléances, datant de plusieurs années, visent une amélioration de la qualité de la vie quotidienne, mais que la plupart de leurs requêtes n’ont pas eu de réponses concrètes auprès des autorités concernées.

Par ailleurs, une trentaine de personnalités politiques, des membres du gouvernement aussi bien que des députés de l’opposition, ont fait une visite à Agalega durant ces 30 dernières années. En évoquant celle de sir Anerood Jugnauth, ils disent d’emblée : « Ayo bien-bien lotan sa vizit-la… sa lepok-la avion ti aterir lor disab ! ».


Manque de main-d’œuvre pour Afcons

AFCONS Infrastructure, qui exécute le projet de construction de la piste d’atterrissage et celui de la nouvelle jetée, serait confrontée depuis quelque temps à un sérieux manque de main-d’œuvre. Le contracteur indien avait prévu un nombre de 1 500 ouvriers dans l’archipel jusqu’à la fin de cette année pour compléter les travaux, mais il n’y en aurait que 800.

Selon des témoins sur place, ces derniers mois, à chaque retour d’un bateau vers Maurice, un groupe de travailleurs indiens quitte l’archipel pour plusieurs raisons. « On a remarqué que plusieurs de ces travailleurs indiens ne demandent pas le renouvellement de leur contrat, car ils ont des liens familiaux très forts ou parce qu’ils ne sont pas satisfaits de leurs conditions de travail. D’autres retournent à Maurice soit pour des traitements médicaux soit pour prendre quelques jours de congé. La sévérité de la pandémie en Inde et la quarantaine obligatoire à Maurice ont rendu les choses plus difficiles pour le contracteur. Le manque de bras ralentit quelque peu les travaux », nous expliquent des habitants.
Selon eux, à cause de ce problème, les travaux pourront durer encore une année, et peut-être plus. En ce qui concerne la construction de la jetée, les travailleurs ont posé durant la semaine écoulée le centième pilotis, mais il reste encore plusieurs centaines à installer. Pour rappel, les premiers groupes de travailleurs indiens ont débarqué dans l’archipel à la fin de 2018 et ils étaient hébergés à l’époque sous des tentes. Par ailleurs, le MV Trochetia, qui a effectué le dernier voyage vers Agalega pour le compte de l’OIDC, a déjà quitté l’archipel et devrait rentrer à Port-Louis ce samedi.

 

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