Immobilier : ENL veut exploiter davantage ses 23 000 arpents de terre

Transformer les actifs terriens en « perennial cash generating assets », dit Hector Espitalier-Noël

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Projet d’extension de Bagatelle Mall complété en fin d’année

Après son processus de restructuration complété en 2019, avec la cotation du nouveau ENL en bourse au début de l’année dernière, le groupe est désormais dans les “starting blocks” pour une nouvelle ère de développement, soit avec l’optimisation de ses actifs terriens en ligne de mire.
Durant l’année écoulée, le groupe a augmenté son chiffre d’affaires et ses profits opérationnels par 10% et 39% respectivement. Il a posé les bases de sa croissance à venir, en émettant des obligations pour refinancer ses dettes et financer sa croissance. Il a également décroché l’accord des autorités pour développer 534 arpents additionnels à la Moka Smart City.
Hector Espitalier-Noël, CEO d’ENL, souligne que le groupe a “perform” relativement bien étant donné le contexte économique « difficile » qui a prévalu dans les secteurs de la canne et de l’hôtellerie. Par contre, il y a eu du positif pendant l’année, notamment avec la restructuration et la levée de fonds qui s’est faite avec succès sur le marché des obligations.
Le groupe est désormais bien positionné vers son objectif stratégique de transformer ses actifs terriens en “perennial cash generating assets”, explique Hector Espitalier-Noël. D’autant qu’en 2019, il a rénové ses hôtels, inauguré un nouveau “shopping mall” et pénétré dans de nouvelles filières, la plus importante étant le crédit à la consommation. Comme il le souligne dans le dernier rapport annuel, l’objectif du groupe est désormais de « move the group from a balance sheet which was heavily weighted in land assets to a more productive and dynamic one ».
ENL possède pas moins de 23 000 arpents de terre répartis dans le centre du pays, le sud et le sud-ouest. Cet immense “land bank” est une ressource stratégique pour le groupe qu’il compte exploiter pour générer de la valeur pour ses actionnaires, tout en contribuant au développement du pays. « We leverage on our land base to create strong cash generating assets and operations, which are in turn used to attract additional ressources to fuel growth », explique la direction. Le groupe compte vendre une petite partie des terres jugées « non stratégiques » en vue de générer quelque Rs 100 millions.
Outre la transformation des actifs terriens à Maurice, et tenant compte de l’étroitesse du marché local, ENL considère également de nouvelles opportunités de croissance à l’échelle mondiale. « We are aware that our growth will also have to be sourced on the international market », dit le CEO. ENL opère déjà dans des pays comme la Namibie, le Maroc et le Kenya.
Évoquant la situation économique locale, Hector Espitalier-Noël soutient que la croissance cette année sera « led mainly » par la consommation domestique, l’industrie de la construction et les investissements publics dans l’infrastructure. Sur le plan sectoriel, il estime que le secteur des services demeurera le “key driver” de la croissance nationale et s’attend à une certaine stabilité dans le secteur touristique ainsi qu’un « fort potentiel » de croissance dans les services financiers.
Dans le secteur sucrier, si la hausse de prix en Europe laisse présager de meilleurs revenus pour les planteurs locaux, le CEO d’ENL s’empresse d’ajouter que « these prices will not be enough to ensure sustainability ». Et de souligner que « it is urgent that the full economic value of sugar cane by-products be recognised and paid to the industry ». Mais la direction d’ENL note également que « the global surplus in the supply of sugar is expected to be reversed in the upcoming financial year with a foreseen fall in the production of European beet sugar ».
S’agissant du pôle “Immobilier” du groupe, son chiffre d’affaires a augmenté de 19% lors du dernier exercice financier, passant de Rs 2,6 milliards à Rs 3,1 milliards et c’est surtout Ascencia qui a contribué à augmenter les bénéfices, avec de meilleurs taux de renouvellement des baux. C’est bien entendu Moka Smart City qui sera le “driver” du développement immobilier du groupe dans les années à venir avec ses résidences modernes, son infrastructure “eco-friendly” ses opportunités économiques et son volet culturel. La nouvelle ville s’étendra sur 1 600 arpents, dont la première phase est actuellement développée sur 500 arpents. Le développement de Moka Smart City est en fait une continuation du processus d’urbanisation de Moka entrepris par ENL il y a plus de dix ans.
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Espaces bureaux : 69 000 m2 d’ici trois ans
En termes d’espaces bureaux dans le pays actuellement, il faut dire que ENL contrôle 29 000 m2, valorisés à Rs 1,6 milliard. Le tout est actuellement presque entièrement loué. Ces espaces bureaux ont généré des recettes de Rs 212 millions en 2019, comparé à Rs 126 millions en 2018. Certains de ces immeubles de bureaux ont été recouverts de panneaux solaires, leur permettant de produire une bonne partie de leurs besoins énergétiques.
Sur les trois prochaines années, tenant compte de la hausse de la demande, notamment dans la région de Moka, le groupe envisage d’enrichir son offre de 40 000 m2 additionnels ; ce qui portera son portefeuille à un total de 69 000 m2. Ces 40 000 m2 seront notamment développés à Vivéa Business Park (8 000 m2) et Telfair (30 000 m2). Ainsi, la valeur de son portefeuille devrait atteindre Rs 5,5 milliards, contre (Rs 1,6 milliard actuellement).
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Espaces commerciaux : un portefeuille de Rs 12, 3 Mds
Dans le segment “Retail”, ENL a développé pas moins de 6 centres commerciaux, dont Bagatelle Mall of Mauritius. Géré par Enatt, le portefeuille “Retail”est actuellement évalué à Rs 12,3 milliards. Après avoir inauguré Bo’Valon Mall, Ascencia travaille actuellement à l’ambitieux plan d’expansion de Bagatelle Mall, qui devrait être concrétisé à la fin de l’année. Ce projet d’agrandissement devrait permettre à Bagatelle de conforter sa position de leader sur le marché.
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Le ratio d’endettement est aujourd’hui à 36%
Les derniers projets du groupe sont la rénovation de Veranda Tamarin, l’ouverture de trois points de vente Domino’s Pizza, la construction de 11 000 m2 d’espaces bureaux à The Pod, PwC headquarters et The Dot ainsi que la construction de Bo’Valon Mall.
Une bonne partie de ces investissements ont été financés par la dette. Ce qui explique d’ailleurs la hausse de Rs 2 milliards de l’endettement du groupe, dont la dette totale atteint Rs 20,9 milliards. Le ratio d’endettement est aujourd’hui à 36%, contre 34% en 2018. Parallèlement, le groupe a levé Rs 3,5 milliards d’obligations sous son “Medium Term multi-currency note programme” de Rs 6 milliards. Les Rs 3,5 milliards ont permis au groupe de refinancer ses dettes auprès des banques et mettre en oeuvre divers projets à Moka.

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