Industrie cannière : mobilisation des planteurs le 4 novembre

  • L’extension du paiement de l’avance de 80% aux produits de la canne par le syndicat des Sucres favorablement accueillie et les autres mesures qualifiées de « superficielles », selon des planteurs

Les membres des différentes organisations des petits planteurs de canne organiseront une réunion de mobilisation à l’auditorium Octave Wiehé le 4 novembre. Le but est de tirer la sonnette d’alarme concernant la situation des planteurs dans l’industrie cannière et d’amener les autorités compétentes à discuter avec eux des mesures concrètes qui doivent être prises pour encourager les planteurs à retourner dans leurs champs.

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L’extension du paiement de l’avance de 80% par le syndicat des Sucres à tous les coproduits de la canne et pas uniquement au sucre a été favorablement accueillie par les planteurs. Toutefois, comme l’affirme Kreepalloo Sunghoon, les autres mesures proposées par le gouvernement sont « superficielles ». Le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, a annoncé hier qu’une aide de Rs 730 M a été accordée aux planteurs. De plus, une rémunération supplémentaire de Rs 1 250 par tonne de sucre pour la bagasse leur sera accordée, portant ainsi les recettes provenant de la bagasse à Rs 2 500 pour les petits planteurs et à Rs 1 700 pour les autres.

Cette aide soulage les planteurs mais ne résout pas leurs problèmes. « Il faudra des mesures de fonds pour encourager les planteurs à retourner dans les champs. Il faut savoir que beaucoup de planteurs sont aujourd’hui âgés et ne souhaitent pas fournir la canne aux usiniers en puisant de leurs poches », souligne Kreepalloo Sunghoon. Il souligne que les planteurs attendent toujours que le comité ministériel les invite à la table des discussions afin qu’ils puissent faire part de leurs propositions concrètes, dont la création d’une “land bank” qui facilitera la gestion des terres abandonnées. « Elle pourrait servir, entre autres, à la production alimentaire alors que plus de 50% de nos aliments sont importés », a-t-il ajouté. Kreepalloo Sunghoon fait partie de ceux qui considèrent qu’il « y a de l’argent à gagner dans l’industrie cannière, surtout dans le domaine énergétique ». Il ajoute : « Les prix des produits pétroliers menacent de prendre l’ascenseur. »

Anand Sonoo à la présidence du MSS

Pour sa part, Salill Roy, président de la Planters Reform Union, accueille lui aussi positivement les mesures gouvernementales. « Ce sont des mesures qui allègent notre problème de “cash flow” mais elles le sont à court terme. Il nous faut des mesures en profondeur afin de ne pas avoir à rechercher l’aide gouvernementale tous les ans », a-t-il dit. Il observe par ailleurs que les chiffres soumis par le ministre de l’Agro-industrie, concernant le prix obtenu par tonne de sucre, « ne correspondent pas à ceux des planteurs ». Il ajoute : « Le ministre a mentionné le montant de Rs 15 913 la tonne. Or, selon nos calculs, le prix obtenu ne dépasse pas Rs 15 000 alors que le “break up point” est de Rs 17 000. »

Salill Roy souhaite qu’à son retour au pays, la semaine prochaine, le Premier ministre reprenne ses consultations avec les planteurs afin de parvenir à « une solution durable ». Le grand problème, selon lui, c’est de savoir comment amener ceux qui ont délaissé leur terrain à la plantation cannière.

Toujours dans le domaine sucrier, Anand Sonoo a été élu hier à la présidence du Mauritius Sugar Syndicate lors de l’Assemblée générale de l’organisation. Intervenant devant les membres du syndicat des Sucres, en l’absence du président sortant Patrick D’Arifat, Anand Sonoo avait mis l’accent sur les difficultés auxquelles l’industrie cannière faisait face sur le plan local et international. Il a, dans ce contexte, accueilli favorablement l’annonce du gouvernement concernant l’imposition d’une taxe de 80% sur l’importation de sucre.

Selon Anand Sonoo, si le syndicat était en mesure de fournir totalement le marché mauricien, cela aurait représenté des revenus supplémentaires de Rs 300 M. « We should, however, now ensure we remain sheltered from competitors enjoying preferential access into Mauritius », a dit Anand Sonoo.

 

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