Industrie cannière : Tourment et grogne chez les planteurs

  • L’avance de 80% sur le mrix de la fonne de sucre de Rs 7 760 jugée nettement insuffissante pour couvrir les coûts de la présente récolte

Dans l’attente des travaux du comité ministériel sur la réforme dans l’industrie cannière, les planteurs de canne à sucre sont actuellement dans la tourmente. Alors que la récolte sucrière avance à grand pas, ils ne savent toujours pas si leurs revenus actuels seront suffisants pour aller jusqu’au bout de la récolte.

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« Nous avons déjà soumis nos recommandations au bureau du Premier ministre. Nous sommes de plus en plus inquiets quant à notre avenir. Nous sommes dans une situation de “wait and see”. Le temps presse et les prix continuent de baisser. Au niveau du syndicat des sucres, les prix sont tombés en dessous de Rs 10 000 la tonne et sont estimés à Rs 9 000 la tonne. Ce qui fait que l’avance de 80% ne représente que Rs 7 760 la tonne. Ce qui est nettement insuffisant pour couvrir les coûts de la présente récolte », a relevé un porte-parole des petits planteurs. Et de poursuivre : « Nous attendons les recommandations du comité ministériel pour savoir si cela vaut la peine de poursuivre la récolte. »

Au syndicat des sucres, c’est le même sentiment de “wait and see” que prévaut comme il a été le cas depuis ces dernières années. « La crainte que certains planteurs abandonnent leur champ sans avoir terminé la coupe existe. Nous devons tout faire pour ne pas arriver jusque-là car cela résulterait en une baisse de la production sucrière actuellement estimée à 350 000 tonnes », fait-on ressortir.

A la Chambre d’Agriculture, on constate que la coupe se poursuit normalement et la préparation d’un document détaillé sur le bilan de la récolte à ce jour est attendue. « Nous sommes dans une conjoncture mondiale assez complexe, caractérisée par la chute continue du prix du sucre sur nos principaux marchés d’exportation, l’appréciation de la roupie et la réduction significative des prévisions de vente sur le marché interne. Ce sont là autant d’éléments qui nous affectent. Entre juillet 2017 à aujourd’hui, le prix du sucre a baissé de Rs 4 000 pour se situer à environ Rs 10 000 la tonne. Cela nous fait un manque à gagner de plus de Rs 100 millions en moins d’une année », a souligné Stellio Prefumo d’Altéo, hier. Il estime qu’il faudra beaucoup plus que la mécanisation des pratiques culturales pour relancer l’industrie sucrière. Parmi les autres pistes qui, selon lui, peuvent être explorées figurent la pénétration du marché africain grâce aux traités fiscaux et commerciaux avec les pays africains, les négociations avec les pays autres qu’européens, l’innovation des techniques d’irrigation, l’amélioration des variétés cultivées dans l’île et surtout une meilleure rémunération pour notre bagasse et la valorisation la paille de canne pour la production d’énergie.

Le dernier bulletin publié par la MCIA concernant la production sucrière indique que 61 799 tonnes de sucre ont été produites par les quatre établissements sucriers à ce jour contre 56 181 tonnes pendant la même période l’année dernière. Le taux d’extraction moyen est de 9,26% contre 8,55% l’année dernière. 667 645 tonnes de cannes ont été broyées. Terra a produit 11 779 tonnes alors qu’Altéo a atteint 31 245 tonnes. Omnicane et Médine ont produit 13 823 tonnes et 4 952 tonnes respectivement.

Dans les milieux du gouvernement, on souligne qu’un comité ministériel présidé par le Premier ministre ne s’est pas encore réuni, mais qu’un travail de fond est abattu par des techniciens. La MCIA épluche actuellement les documents soumis par le Joint Technical Committee, des planteurs et des syndicats. Le Premier ministre a, dans plusieurs déclarations publiques, souligné la nécessité que toutes les parties prenantes sortent gagnantes, que ce soit les planteurs, les travailleurs et les usiniers qui sont intrinsèquement liés. Il n’est pas impossible que le “MID Levy” destiné à financer la production des énergies renouvelables soit utilisé pour financer la bagasse. Pour le moment, la balle est dans le camp du gouvernement, fait-on ressortir.

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