Jeux des îles – Charte des Jeux – Article 7 : l’élément de la discorde ?

Le Conseil international des Jeux (CIJ) a voté, en décembre 2017, un amendement qui fera date dans les annales des JIOI, octroyant le droit de participation aux JIOI à tous ceux qui ont été naturalisés et licenciés une année avant le coup d’envoi des hostilités. Concrètement, qu’apporte cet amendement ?

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Il faut d’abord comprendre la portée de l’article 7 de la Charte des Jeux. Dans sa précédente version, il était stipulé que « Seules les îles membres du CIJ sont invitées à participer aux JIOI. » Ensuite, tout concurrent doit, selon les alinéas (a) « respecter les conditions des articles de la Charte Olympique relatifs à la participation aux Jeux Olympiques et leurs textes d’application (code d’admission et nationalité) » et (b) « satisfaire les conditions des règles des fédérations internationales. »

Sauf pour les athlètes venant de Mayotte et de La Réunion devaient répondre à une des trois conditions supplémentaires. Ils devaient être natifs de l’île, être licenciés auprès du mouvement sportif de l’île en question durant trois années civiles, incluant celle des Jeux, ou avoir été licencié au moins cinq ans dans l’île.

La nouvelle version change toutefois la donne. Désormais, il suffit qu’un athlète possède la nationalité et soit licencié dans l’île au moins douze mois, selon l’article 7.1.1. Mais c’est la partie 7.2 qui devient sensible. En effet, elle touche directement les athlètes naturalisés. Ainsi, on peut lire que « Tout concurrent ayant acquis la nationalité de l’île doit avoir été licencié dans une discipline sportive au moins douze mois avant la date d’ouverture des Jeux. »

Dans le fond, qu’est-ce que cela apporte ? « C’est la porte ouverte à une plus grande densité », explique, sous couvert de l’anonymat — au vu de la sensibilité du sujet — un ponte du sport mauricien.

Par densité, il entend « naturalisation à outrance ». En fait, il faut remonter à 1993, lorsque les Seychelles accueillent les Jeux. Le Club Maurice, sous l’impulsion de Michael Glover, alors ministre de la Jeunesse et des Sports, boycotte la cérémonie de clôture, usant comme prétexte la présence du Réunionnais Daniel Sangouma, un des meilleurs sprinteurs français, détenteur du record du monde du 4×100 m avec l’équipe de France, et celle de Jean-Louis Prianon, quatrième sur 10 000 m aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988.
À l’époque, certains ne sont pas d’accord, mais subissent le boycott. « Sangouma est Réunionnais. Alors fallait-il protester contre eux ? » Non, à en croire notre interlocuteur. « Ils sont Réunionnais, point. Les Jeux sont pour les habitants des îles. »

Le contexte actuel pourrait donc faire penser que La Réunion, à travers ses menaces de ne pas participer aux prochains JIOI, pourrait être la grande gagnante. Pas forcément. Les autres îles ont aussi leur contingent d’athlètes naturalisés.

C’est donc là que l’article 7.1 prend ou perd tout son sens, dépendant du point de vue.
« Techniquement, on peut donc naturaliser et licencier cent athlètes chinois à un an des Jeux. Ce serait conforme au règlement », explique un autre dirigeant.
Or, il reste encore la question de l’allégeance à un drapeau, comme exigé par le CIO. « Le CIO est clair à ce sujet. Si un athlète veut représenter un autre pays que son pays natal, il doit attendre une période de quatre ans, à moins d’un accord entre les deux fédérations sportives », explique-t-on encore.

Pas sûr, toutefois, que le cas des deux pongistes malgaches ait été résolu grâce à un accord entre Madagascar et la France.

La Réunion, dans la foulée, a protesté contre l’inclusion de Vony-Ange Randriantsoa et Hanitra Raharimanana, qui auraient déjà défendu les couleurs de la France en compétition. « Ce règlement veut justement empêcher ce genre de situations. »
En 2015, le cas de la volleyeuse réunionnaise Myriam Kloster a vu le retrait de toute la sélection réunionnaise. Ce cas de figure pourrait-il se reproduire ? « Cette fois, tout a été simplifié au maximum », dit un autre dirigeant.

Et si les choses tournaient mal ? « Ce risque existe. Mais il faut reconnaître que les dirigeants des fédérations se montrent honnêtes. » Heureusement, car sinon, les Jeux des îles tourneront plutôt à la foire d’empoigne. Du moins, sur un plan légal…

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Art. 7 Conditions d’admission des îles
7.1 Seules les îles membres du CIJ sont invitées à participer aux JIOI. Pour être admis aux Jeux des Îles de l’Océan Indien, tout concurrent doit :
7.1.1 Avoir la nationalité de l’île et avoir été licencié dans l’île au moins douze mois ;
7.1.2 Respecter les conditions des articles de la Charte Olympique relatifs à la participation aux Jeux Olympiques et leurs textes d’application (code d’admission et nationalité) ;
7.1.3 Satisfaire les conditions des règles des fédérations internationales en relation avec la limite d’âge.
7.2 Tout concurrent ayant acquis la nationalité de l’île doit avoir été licencié dans une discipline sportive au moins douze mois avant la date d’ouverture des Jeux.

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Krouink, krouink

Sandrine Valère désignée chef de délégation — Ce sera Sandrine Valère qui a été désignée en tant que chef de la délégation mauricienne lors des Jeux des îles. Elle assume le poste de Deputy Permanent Secretary (section Sports) au Ministère de la Jeunesse et des Sports. De son côté, Dev Putty, senior Sports Officer, agira comme chef de mission et aura la tâche d’assister aux différentes réunions techniques et d’agir en coordination avec les team-managers que seront Rajen Dorasami et Catherine Ah-Sue. Le premier nommé, ancien entraîneur de la sélection nationale de football, travaille au MJS en tant que Sports Officer, tandis que Mme Ah Sue se trouve être la Deputy Permanent Secretary à la section Jeunesse. Quant au Dr Kistnareddy, il sera responsable de la section médicale.

La chanson des Jeux dévoilée le 31 mai — Ce sera vendredi prochain que le voile sera levé quant à la chanson des Jeux. Cette fonction se déroulera au théâtre Serge Constantin à Vacoas. Plus d’une trentaine d’envois ont été enregistrés et les membres du jury ont déjà effectué leur choix qui a été validé par le Comité d’Organisation des Jeux (COJI).

Ouverture : pas de billets en vente à Anjalay — La décision a été prise de ne pas effectuer de vente de billets au stade Anjalay à Belle Vue le jour de la cérémonie d’ouverture. Soit le vendredi 19 juillet. Les billets seront vendus en ligne et dans différents points de vente. Un public fort nombreux est attendu pour cette cérémonie d’ouverture.

Le MJS et les fédérations font le point — Une réunion s’est tenue jeudi dernier à Citadelle Mall entre le ministre de la Jeunesse et des Sports, Stephan Toussaint, ses principaux lieutenants et les représentants des quatorze disciplines concernées par les JIOI. C’était l’occasion de faire le point à moins de deux mois du coup d’envoi de cette manifestation. Les représentants des fédérations ont ainsi pu faire part de la préparation, du support accordé par le MJS et des difficultés rencontrées dans cette phase finale.

Les engagements quantitatifs obtenus — Mis à part les Comores, les six autres îles participantes ont soumis leurs engagements quantitatifs. Maurice présentera la plus forte délégation avec 403 membres, comprenant sportifs, entraîneurs et autres officiels. Suivent dans l’ordre, Réunion (394), Seychelles (374), Madagascar (303), Maldives (236) et Mayotte (182). Du côté des Comores, on devrait s’attendre à la présence d’environ 250 représentants.

Des délégués de la CAVB attendus — Afin que la neutralité règne sur les sites de compétition, l’Association mauricienne de volley-ball a fait appel à des délégués techniques de la Confédération africaine de volley-ball. C’est ainsi que deux délégués sont attendus du côté du beach-volley et un au niveau du volley en salle.

Nos volleyeuses se défendent bien en Thaïlande — La présélection féminine de volley-ball bouclera aujourd’hui son stage au Centre de développement de la fédération internationale en Thaïlande. En cours de semaine, elle s’est inclinée en trois sets face à la sélection -23 ans de ce pays, après une séance d’entraînement intense en matinée. Nos volleyeuses se sont rebiffées face la sélection universitaire, et devaient disputer une nouvelle rencontre face à la sélection -23 ans, hier. Elles seront de retour au pays demain.
Par ailleurs, le « handing over » du gymnase Pandit Sahadeo (Vacoas) au Coji, se fera lundi prochain, celui de la piscine Serge Alfred (Beau-Bassin) le vendredi 14 juin. En revanche, le gymnase James Burty David (où se dérouleront les compétitions d’haltérophilie lors des Jeux) a fermé ses portes cette semaine pour cause de rénovation, entreprise par la mairie de Curepipe. Il sera opérationnel fin juin.

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