L’affaire Shameen Korimboccus à Dubai—Navin Ramgoolam met le PM au défi de prouver qu’il n’y a eu aucune intervention

« Je prends trois engagements : le premier est d’abolir la loi sur le contrôle des médias, le deuxième de mettre en vigueur la Freedom of Information Act et le troisième d’abolir le poste de vice-président. » C’est ce qu’a déclaré le leader du Parti travailliste (Ptr), Navin Ramgoolam, hier, lors de sa conférence de presse à Voilà Hotel à Bagatelle. Il a surtout longuement débattu sur le cas de Shameem Korimbocus at a exhorté le PM de venir prouver qu’il n’y a pas eu d’intervention contre la mauricien à Dubai.

- Publicité -

« Y a-t-il à Maurice un ministre des Islamic Affairs ou alors peut-être un cheikh pour prendre une telle décision ? » s’est insurgé le leader des rouges. Commentant la tentative ratée de déportation du Facebookeur mauricien Shameem Korimbocus de Dubaï, Navin Ramgoolam s’est dit choqué. « Je mets le Premier ministre au défi de venir prouver qu’il n’y a eu aucune intervention du gouvernement avant, pendant et après cet incident », a-t-il lancé. Ce dernier demande par là même à Pravind Jugnauth de prendre ses responsabilités « ek pa vinn tap lestoma. Kisannla ki ministre of Islamic Affairs dan Moris ? »

Navin Ramgoolam a ainsi vertement critiqué la « politique de censure » du gouvernement, mais plus particulièrement des Jugnauth, notamment sur les récents amendements au Judicial and Legal Provisions Bill. « La presse doit pouvoir faire son travail. Vous vous rappelez la fois où il y a eu 16 demandes des Jugnauth pour faire retirer des articles de presse ? » a-t-il rappelé. Selon lui, ces amendements à la loi représentent un réel danger et masquent « un barreau de fer derrière un rideau rose. » Le leader des rouges a dans la même foulée cité les cas d’Ish Sookun, traité comme un malfrat, et de la famille Ruhomally, dont la maison a été la cible de jets de cocktail Molotov aux petites heures du matin, en début de semaine. « La police n’est arrivée sur les lieux que deux heures plus tard. Vous pensez que cela est normal ? » s’est insurgé Navin Ramgoolam.

Par ailleurs, selon lui, « le Premier ministre fait exactement le contraire de ce qu’il dit. » « Vire mam inn vinn censurer mam ! Et cela va à l’encontre de la section 12 de la Constitution. Il y a atteinte à la liberté d’expression », a avancé Navin Ramgoolam. Il a aussi affirmé qu’il prend trois engagements : « le premier est d’abolir la loi sur le contrôle des médias, le deuxième de mettre en vigueur la Freedom of Information Act et le troisième d’abolir le poste de vice-président qui est, selon lui, une dépense inutile pour l’État. » Des engagements qu’il compte honorer lorsqu’il sera de nouveau au pouvoir.

Dans le deuxième volet des discussions, le leader du Ptr s’est appesanti sur l’Attorney General, qui « ne semble pas savoir quel est son rôle réel. » Il a dans la même foulée dénoncé « la campagne calomnieuse menée contre lui en 2014 » et s’est demandé « pourquoi essaie-t-on de manipuler mon téléphone ? Il y a eu une réunion dans le bureau de l’Attorney General concernant mes téléphones saisis par le Central CID. Comment est-ce possible ? » a déploré Navin Ramgoolam.

Celui-ci a par ailleurs critiqué la décision de permettre à l’Attorney General de se charger du « sentencing policy ». « Li inakseptab », a-t-il fustigé. S’agissant de l’élection de Me Ammanah Ragavoodoo à l’Electoral Supervisory Commission, le leader du PTr émet des réserves. « Son mari siège sur de nombreux boards dont Air Mauritius, Mauritius Telecom ou encore la State Bank of Mauritius », a-t-il précisé, avançant qu’il est important de choisir la bonne personne pour diriger une institution aussi importante. En ce qu’il s’agit de la réforme électorale et des débats sur le recensement ethnique, Navin Ramgoolam réitère sa proposition : « La réforme électorale que nous avions proposée en 2014 allait abolir le communalisme ! »

Concernant le métro express, le leader du Ptr s’est insurgé sur l’ingérence de ce qui se passe actuellement à Beau-Bassin/Rose-Hill. « Bann dimounn-la ankor pe asiz dan sa pianter-la ! » Il a par ailleurs critiqué le gouvernement, car de nombreuses personnes n’avaient toujours pas d’eau pour Divali. « Collendavelloo avait promis de l’eau 24/7, il a sûrement voulu dire 7/24. »

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -