L’Alliance de l’Espoir — XLD : « N’importe quel économiste dira que l’économie du pays est à genoux »

Même s’il dit reconnaître le « petit effort » du gouvernement dans sa démarche de subventionner quelque 250 produits alimentaires de base sur 30 000 à 40 000 pour soulager les foyers, Xavier-Luc Duval, leader de l’opposition, n’a pas pour autant ménagé celui-ci lors de la conférence de presse de l’Alliance de l’Espoir, hier matin, à Port-Louis. Il a au passage condamné le refus de la police d’accorder l’autorisation à l’Association des consommateurs (ACIM) de l’île Maurice (ACIM) de manifester le 30 prochain. « Je félicite l’ACIM pour sa décision de manifester.

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Sa ti pou enn manifestasion mons. C’est pour cette raison que la police et le gouvernement n’ont pas accédé à la demande de l’ACIM de tenir sa manifestation. » La dépréciation de la roupie est sans précédent, a-t-il relevé : « C’est une dépréciation de 27 % contre l’Euro et la Livre Sterling, 17 % contre le Dollar qui a des impacts directs sur les prix des produits importés et nos poches. » En conséquence, « la misère et le désespoir, a déclaré le leader de l’opposition, prennent de plus en plus place dans la population. Dimounn pa pe kapav manze, nouri zot fami ek viv normalman », a déploré Xavier-Luc Duval en rappelant que personne n’est à l’abri de la crise économique.

Le leader de l’opposition a commenté le cas de vol commis sur une habitante, âgée, d’Albion, alors qu’elle s’apprêtait à rentrer chez elle, cette semaine. L’agression a été filmée par une caméra de surveillance. « Où sont les caméras de la Safe City pour lesquelles nous avons payé 18 milliards ? » s’est demandé Xavier-Luc Duval. « Si l’Alliance de l’Espoir demande l’abolition de la nouvelle taxe de Rs 2 sur le carburant et qui représente des centaines de milliers de roupies qui proviennent de la poche des consommateurs, c’est pour dire au gouvernement que s’il veut réellement faire quelque chose, il doit rétablir le tort qu’il a causé. N’importe quel économiste dira que l’économie du pays est à genoux, non à cause de dépréciation de la roupie pendant la pandémie liée à la Covid-19, mais depuis novembre 2019 ! »

La manifestation interdite de l’ACIM avait été également abordée par Paul Bérenger : « Se gouvernman ki ogmant pri, ki devalie roupi, pou answit swa dizan li donn bann sibvansion pou ed konsomater. Zafer gouvernman pa bon dan piblik an zeneral. C’est logique que l’ACIM et d’autres organisations souhaitent protester pacifiquement contre l’augmentation des prix. » Le leader des mauves a fait ressortir que l’ancienne loi, répressive, la Public Order Act, a été remplacée par la Public Gathering Act et que celle-ci est claire : « Pena pou demann permision lapolis, me prevwar lapolis. » Les raisons avancées par la police, a-t-il dit, sont « des prétextes bancals. Si cette affaire va en cour, ce sera au commissaire de police d’assumer l’entière responsabilité de l’interdiction de la manifestation ». « Nou pe koz liberte fondamantal dexpresion, dasosiasion… » a souligné Paul Bérenger.

Commentant la présentation du Finance Bill ce mardi au Parlement, Xavier-Luc Duval a déploré la réception tardive des explanatory notes de 300 pages sur les 93 projets de loi, vendredi dernier. « C’est un abus ! C’est une moquerie du Parlement et des procédures. Nous allons y participer under protest ! » a lancé le leader de l’opposition. Et de poursuivre : « De toutes les institutions, de l’ICTA à la FSC en passant par la vénérable Banque de Maurice et plus que jamais la MBC, celle de leader de l’opposition ne se fera pas dévaluer. Je ne laisserai pas faire ! La PNQ du mardi est une institution ! Ou aksepte mo PNQ zis sink minit avan Parlman koumanse avek bann sanzman mazer dan sa PNQ-la ! » Le leader de l’opposition a assuré qu’il ne laissera pas tomber la question sur la Mauritius Investment Corporation Ltd.

« PNQ censurée,
tripotée et manipulée »

« Il y a trop d’argent en jeu. A la question de l’audit des comptes, la réponse est : bientôt. L’audit des comptes n’est qu’un condensé des activités ! C’est-à-dire le nombre de prêts octroyés, de dettes, le paiement des emprunts… Pena dout ki ena dimounn ki merite ki’nn gagne, kouma ena ki pa merite ki’nn gagne. » Ce dernier a averti : « Nous ferons des recherches et nous saurons qui ne sont pas méritants. Chaque milliard gaspillé à travers la MIC, représente le coût de mille maisons que la NHDC pourrait construire. »

Abondant dans le même sens que le leader de l’opposition à propos de la situation « infecte au Parlement », Paul Bérenger n’a pas fait dans la dentelle en qualifiant le « Speaker de grossier personnage ». Avec « rulings incroyables », a-t-il déclaré, l’opposition assiste « au viol permanent de la démocratie parlementaire ». Tout en condamnant la suspension de huit semaines du député PTr Arvin Boolell, le leader du MMM a aussi dénoncé le « black out total » sur la MIC. « Rs 80 miliar inn pran dan la kes labank Moris, larzan piblik sa ! » a insisté Paul Bérenger. Il a déploré « l’abus qui consiste à mettre quatre orateurs du gouvernement à la fin des débats sur le projet de loi jusqu’à fort tard au Parlement » vendredi dernier, alors que ce mardi Alan Ganoo, Steven Obeegadoo, Pravind Jugnauth et Renganaden Padayachy seront les seuls intervenants sur le Social Contribution and Social Benefits Bill. « C’est de la lâcheté ! Fode zot koze. Zot pa fouti reazir an plas. C’est la preuve qu’ils sont dans l’incapacité de faire leur travail au Parlement ! » Paul Bérenger n’a pas manqué de réagir sur le temps imparti au leader de l’opposition : « Sanz PNQ lider lopozision san presedan. Qui plus est il a droit à une version finale de sa PNQ censurée, tripotée et manipulée par le Speaker. »

Pour sa part, Paul Bérenger est d’avis que la loi sur la Contribution sociale généralisée (CSG) est une « bombe à retardement. Un véritable crime contre les jeunes, mais aussi contre bann gran dimounn ». Il a rappelé que les quatre partenaires de l’Alliance de l’Espoir avaient proposé une action commune par l’ensemble des partis de l’opposition face à la CSG. « Nous allions dans cette direction. Mais le PTr de Navin Ramgoolam a brisé l’unité décidée pour une action commune mais nous allons continuer notre travail. »

De son côté, le leader du nouveau parti Rassemblement mauricien Nando Bodha est revenu sur la naissance et le but de celui-ci avant de commenter sur les conclusions de l’United Nations Human Rights Committee (UNHRC) sur le stockage de données biométriques sur la carte d’identité. « Le jugement est très dur à l’égard de l’Etat mauricien », a-t-il d’emblée noté. Citant le jugement : « We regret that Mauritius did not provide much information about such measures », Nando Bodha a fait ressortir que l’UNHRC préconise des garde-fous pour la protection des données privées des Mauriciens. « Kan nou get Estimates 2021-2022 nou trouve ena enn lalign budgétaire kot dir : We have to align the ID Card with the best international practices. We have to revamp the system by 2023. Inn met enn bidze de Rs 230 milion pou sa proze-la. Dans le passé, ce projet avait absorbé plus d’un milliard de roupie… pour faire quoi ? Cela a été un gaspillage d’argent qui n’a servi à rien !
Est-ce qu’il faut dépenser autant d’argent avec la carte biométrique ? Est-ce que le gouvernement va mettre en place les gardes-fou préconisés par le comité ? » s’est demandé Nando Bodha. Ce dernier s’est dit peu convaincu que le gouvernement sera en mesure d’appliquer les mêmes garde-fous conseillés par le comité des Nations Unies au projet de Safe City.

L’affaire Kistnen était à l’agenda de Roshi Badhain. Il a évoqué les 800 mails de l’ancien agent du MSM, mais plus précisément un courriel portant sur l’achat de 256 000 test kits pour la Covid-19 évalués à 4,7 millions USD. « Ki sann-la ki reponn sa mel la ? Yogida Sawminaden ! Li dir li pe forward sa mel-la minister lasante. »

 

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