Lancement de l’ABSA Bank : le PM règle ses comptes avec les banques

– Les guichets bancaires de la discorde: les PME, l’encadrement financier des femmes-entrepreneures, les fraos bancaires et l’Interest Spread
Le GM envisage des changements aux lois régissant le secteur bancaire
– L’aide des banques sollicitée pour la création d’une « inclusive and green Mauritius »

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Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, règle ses comptes avec les banques. C’était lors du lancement de l’Absa Bank (Mauritius) hier soir à Ebène. Il a évoqué des guichets litigieux, soit les PME, l’encadrement financier des femmes-entrepreneures, les fraos bancaires et l’Interest Spread. Il a également annoncé – sans plus de précisions – des changements aux lois bancaires. Il sollicite parallèlement le soutien du secteur bancaire dans le processus de transformation du pays, nécessitant des investissements massifs, notamment dans l’énergie renouvelable.

« Government will review the banking legislations – the Bank of Mauritius Act as well as the Banking Act », indique le Premier ministre devant les quelque 1 200 invités présents (incluant les employés) lors de la soirée de lancement spectaculaire d’Absa Bank à Maurice. Il a situé l’importance de créer « the right legal framework so that banks can become even more effective in their role to support economic growth and development ». À cet égard, il a souhaité que tous les opérateurs bancaires alignent leurs stratégies et opérations de la vision de son gouvernement de faire du pays une « inclusive and green Mauritius ».
Pravind Jugnauth a expliqué que l’intégration du pays dans la catégorie d’économies à haut revenu serait une réalisation majeure, mais que cela requiert en même temps un meilleur partage des richesses, des revenus et des opportunités. « We will leave no stone unturned to make of Mauritius an inclusive high income country, No one will be left behind. An inclusive banking system and industry will provide a significant boost to this endeavour », a-t-il dit.

Dans ce contexte, le Premier ministre a lancé un appel aux banques, en revenant sur les quatre questions clés sur lesquelles les banques ont souvent été critiquées ces dernières années. Il a d’abord pointé du doigt l’accès au financement pour les PME : « There must be greater access to bank credit and other facilities by the micro and small and medium enterprises. »

Deuxièmement, il souhaite une meilleure considération par les banques pour les femmes entrepreneuses : « There must also be greater access to banking finance by women entrepreneurs. » Troisième point abordé, qui a d’ailleurs fait l’objet de critiques régulières ces dernières années, que ce soit par le public, les consommateurs, associations de consommateurs et même la Banque Centrale : les frais bancaires. Il est d’avis que « the consumers of banking products should benefit from more accessible service charges. »
Enfin, il a évoqué un autre aspect sur lequel les banques sont souvent mises à l’index : l’écart entre les taux d’intérêt pratiqués à l’épargne et à l’emprunt. À ce sujet, il déclare que : « the spread between the lending and deposit rates of banks must be narrowed », avant d’ajouter que « we also expect that bank depositors will get better return on their savings deposits. »

Pravind Jugnauth a souligné que « les banques auront un rôle crucial à jouer en vue d’atteindre les objectifs économiques ». À cet égard, il a souligné qu’elles devront s’adapter à cette évolution. « Our economy is undergoing a major structural change. We are boosting our competitiveness through industry 4.0, AI, blockchain, robotics, and other technologies. Modern agriculture is deepening its roots and the renewable energy sector is taking off. Government will be promoting new sectors such as the sports economy, the circular economy, and bunkering- which is part of the ongoing project to transform our port into a hub. »

Le Premier ministre est revenu sur le projet de transformer Port-Louis en un « major transport logistics and maritmime hub », indiquant que de nouvelles politiques commerciales sont à l’étude et que la diplomatie économique « sera utilisée de manière intensive ». Il a salué la performance des banques qui ont réalisé ces dernières années une croissance élevée et continue, tout en restant sûres, résilientes et stables. Concernant l’ex-Barclays, Pravind Jugnauth a dit qu’elle a de quoi être fière de ses réalisations durant les 100 dernières années de présence à Maurice. Il a rappelé que la banque a investi dans des secteurs cruciaux pour le développement économique, dont le commerce, l’industrie, l’agrobusiness, l’énergie, les PME et l’infrastructure. Il a salué la transition en douceur des opérations de la banque vers Absa. Il a indiqué que le groupe projette de créer un “hub” à Maurice pour ses opérations. « If this ambitious project does materialise, then it will generate employment and have a significant impact on our financial services sector », s’est-il réjoui.

Le chef du gouvernement a aussi invié les banques à participer pleinement au projet de transformer Maurice en un “FinTech hub”. Revenant sur le projet “Green Mauritius”, il a expliqué qu’il nécessitera un montant substantiel en termes de financement, notamment en vue de mitiger les effets du changement climatique. « We shall have to invest massively in clean and renewable energy. These are opportunities for banks. I hope that they will come up with innovative financial instruments to support the Green Mauritius project. »

Moody’s accorde la note Baa3 à l’Absa Bank (Mtius)

La nouvelle a été annoncée lors du lancement officiel des opérations de la banque. Moody’s a accordé la note de Baa3 à l’Absa Bank (Mauritius). Ce résultat s’explique, selon la direction de la banque, par de « solides réserves de liquidités », de même que « ses niveaux de capitaux et sa rentabilité ». Grâce à cette note, dit Ravin Dajee, le managing director, « nous renforçons notre position dans le Top 3 des banques à Maurice ». Il déclare que la banque « has set itself ambitions growth objectives for the coming years ».
Grâce à sa nouvelle identité, l’Absa compte offrir aux Mauriciens plus d’opportunités en élargissant sa palette de services et en s’appuyant sur sa présence dans 12 pays d’Afrique.

La devise de la banque, de « bring possibilities to life », traduit son ambition d’être « une entreprise innovante et à l’écoute de ses clients ».
Ravin Dajee a rappelé que la banque opère sous l’enseigne Absa depuis le 10 février 2020 avant de dire sa fierté d’opérer sous cette enseigne. « We take great pride in being part of a group, which is well established and has strong international banking credentials. » Rappelons que le groupe Absa compte 40 000 collaborateurs répartis dans 12 pays. Ravin Dajee ajoute : « We are determined to continue our action for the progress of the country. Our new brand give us the opportunité to be even more relevant in the way we do business. »
Évoquant les ambitions africaines, Ravin Dajee rappelle qu’en 2019, l’Absa et la Société Générale ont uni leurs forces en Afrique en vue d’étendre leurs opérations sur le continent. « This partnership will enable our groups to leverage on one another’s géographical footprints and product set to booster client coverage through an extended covering, across 27 countries in africa », a expliqué le managing director d’Absa.

De son côté, Iqbal Rajahbalee, Chairman de l’Absa Bank (Mauritius), s’est appesanti sur le concept “Africanacity”. « Ce mot définit la passion qui nous anime et vous l’entendrez davantage dans le futur. Nous avons mené un des programmes les plus ambitieux de “rebranding” en Afrique. We are going to be bold, passionnate and determinated to embrace all opportunities. »

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