Law and Order : La police toujours en quête d’indices et de résultats !

Meurtre de Manan Fakoo : la fausse piste de « bal fane » grillée, alors que le tireur était armé d’un pistolet 25 avec une des trois balles logées dans la nuque de la victime

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Deux suspects Antish Gowry (30 ans) et Ikish Yerukanaidoo (36 ans), alias Nitish, devant la Bail and Remand Court, hier, sous une charge provisoire de meurtre

Ces habitants de Saint-Pierre, rattrapés par une virulente altercation survenue à 3h, dimanche matin, devant le Rocher et le dénommé Nitish fonçant avec sa voiture sur Manan Fakoo et ses acolytes

Les proches de la victime crient au « Foul Play » contre la Santé pour négligence médicale et la police pour « incompétence caractérisée ».

Depuis ces derniers temps, les High Profile Cases ne cessent de se succéder et de s’empiler sur les Desks de la Central CID aux Casernes centrales. Sans confirmation aucune de relation de cause à effet avec les sombres dessous de la Telfair Saga, dont le meurtre de l’agent du MSM de Quartier-Militaire/Moka (No 8), Soopramanien Kistnen, alias Kaya, le vendredi 16 octobre 2020, la fusillade mortelle de mercredi soir à la rue Dr Reid, ou plus précisément à la rue Swami Dayanand, Beau-Bassin, est venu s’ajouter aux malheurs des enquêteurs de la police, toujours en quête d’indices et de résultats. Néanmoins, comme cela a été le cas avec la découverte du cadavre en partie calciné de Kaya Kistnen dans un champ de cannes à Telfair le dimanche 18 octobre de l’année dernière ou du Procurement Officer Pravin Kanakiah au bas des falaises de Gris-Gris le 10 décembre dernier, pour ne pas oublier les tracasseries du secrétaire du Board de la State Trading Corporation (STC), d’Appodaven Poollay Vythelingum, aussi connu comme Deven, 60 ans, peu avant son décès dans la nuit du 8 au 9 janvier, le début de l’enquête sur les coups de feu tirés à bout portant sur Manan Fakoo est entouré de zones d’ombre. D’ailleurs, une fois les rites d’enterrement de Manan Fakoo complétés, ses proches comptent réclamer des comptes au ministère de la Santé pour négligence médicale et à la police pour «Gross Incompetence» dans ce cas éventuel de non-assistance à personne en danger de mort dans la soirée de mercredi. Des contacts ont déjà été établis par la famille Fakoo avec des professionnels, en retenant les services de l’ancien Chief Police Medical Officer, le Dr Satish Boolell, pour suivre l’examen post-mortem de vendredi à la morgue du Princess Margaret Orthopaedic Centre, et de Me Rama Valayden et des membres de The Avengers pour un Watching Brief dans cette enquête de la police.

Une première grosse bévue sur le compte de la police ne se résume à nulle autre chose que l’arme du crime, utilisée par les exécuteurs de ce mercredi soir, circulant à motocyclette. De mercredi soir à vendredi matin, les autorités avaient vendu la thèse que Manan Fakoo avait été touché par des «bal fane», lors de cette agression au fusil. Ce qui fait que pendant les premières heures, le flou était entretenu quant au risque que le pronostic vital de la victime soit engagé. Toutefois, ce ne sera que lorsque l’autopsie a été pratiquée par le Chief Police Medical Officer, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, en présence de son ancien collègue et ex-chef hiérarchique, le Dr Boolell, que le constat ahurissant des dégâts devait être établi.

Ainsi, la ligne d’enquête de «bal fané» était carrément invalidée, car des balles avaient été tirées à bout portant d’une arme de calibre 25. Depuis son admission à l’Intensive Care Unit D4 dans la soirée de mercredi, Manan Fakoo était resté avec deux balles dans son corps, poussant ses proches à dénoncer un cas présumé de négligence médicale au niveau du Princess Margaret Orthopaedic Centre. A aucun moment, de ce mercredi soir jusqu’à 1h43, le vendredi matin, heure à laquelle un membre du personnel de l’ICU de Candos a informé le Police Post du PMOC du décès de Manan Fakoo, il a été question d’intervention chirurgicale d’urgence pour en extraire ces corps étrangers.

Les recoupements d’informations effectués par Week-End auprès des sources concordantes confirment que lors de l’autopsie de vendredi «two bullets were retrieved from the body of deceased Manan Fakoo Swatee Roa, 50 years. One was lodged In the muscle of the neck at cervical level 2-3. The other bullet was dislodged after it penetrated the chest wall. The cause of death due to internal bleeding from bullet wounds». Par contre, officiellement le rapport de la police attribue le décès à «shock due to gunshot wounds at the neck», confirmant que la balle logée dans la nuque a été fatale provoquant des saignements internes conséquents pendant les 30 heures suite aux coups de feu.

La question que se posent les proches et des médecins est de savoir pour quelles raison il n’y a pas eu d’intervention chirurgicale d’urgence jeudi pour extraire ces balles. «A case of medical negligence looms large against the responsible and treating medical officers at PMOC. The patient could have been saved if he was rushed to the surgical theatre. He could have survived with residual deficit», fait-on comprendre en attendant que les proches compilent les faits en vue de soumettre un dossier au Medical Council ou à toute autre instance compétente, voire la Cour suprême, pour réparation.

éclaircissements nécessaires

Un autre aspect relatif toujours à la séquence des événements depuis les coups de feu de la rue Dr Reid dans la soirée de mercredi pourrait encore mettre à mal la police,  un cas de non-assistance à personne en danger de mort . Dans ce cas particulier, les policiers présents au poste de police de Beau-Bassin dans la soirée de mercredi pourraient être ciblés.

La chronologie de cette agression à l’aide d’une arme à feu indique qu’après avoir essuyé trois coups de feu, dont deux au cou et le troisième juste au-dessus du thorax, Manan Fakoo, qui était au volant de sa voiture, aurait décidé de se rendre au poste de police de Beau-Bassin pour chercher de l’aide et rapporter ce cas d’agression. C’était vers les 19h50, ce mercredi. Les parents de la victime, par le truchement des hommes de loi faisant partie de The Avengers, ont déjà formulé une demande officielle pour que les enregistrements vidéo au poste de police lors du passage de Manan Fakoo soient «secured» pour les besoins d’enquête.

Officiellement, Manan Fakoo n’aurait pas voulu attendre l’arrivée de l’ambulance du SAMU pour se faire transférer à l’hôpital. Sur ce, il avait repris le volant de sa Hyundai I 10, immatriculée 5628 AG 20, pour se rendre à l’hôpital. «Pourquoi les policiers se trouvant au poste de police au moment précis ont-ils laissé Manan Fakoo saignant abondamment partir seul? Pourquoi pas une escorte, même si la victime ne voulait pas se faire transporter dans un autre véhicule? Ont-ils suivi toutes les procédures établies dans ce genre de circonstances? Autant d’éclaircissements pertinents nécessaires dans la conjoncture de la part de la police, qui n’a même pas été en mesure de relever la plaque d’immatriculation de la motocyclette des agresseurs», fait-on comprendre depuis la fin de la semaine.

Le commissaire de police, Khemraj Servansing, affirmant dès la mi-journée de vendredi détenir un Lead pour faire aboutir l’enquête sur la fusillade meurtrière de la rue Dr Reid, la Major Crime Investigation Team (MCIT), a procédé à l’interpellation de deux suspects en privilégiant la thèse d’un règlement de compte suite à une précédente rixe se déroulant aux petites heures de dimanche matin à Grand-Baie. D’ailleurs, une déposition consignée au poste de police de Beau-Bassin à 17h09 vendredi sur ces incidents intervenant depuis dimanche dernier devait apporter de l’eau au moulin des limiers de la MCIT.

En effet, un habitant de Beau-Bassin, Abhisek Chiniah, âgé de 22 ans, «borne on record for cases of dangerous drugs», proche de Manan Fakoo, affirme avoir été en compagnie de celui-ci et de deux autres acolytes lors de cette virulente altercation les opposant aux deux suspects, Antish Gowry (30 ans), un Registred Habitual Criminal, et Ikish Yerukanaidoo (36 ans), dit Nitish, contracteur, tous deux habitant Saint-Pierre, devant la boîte de nuit Le Rocher à Grand-Baie.

Ce témoin ajoute qu’à un certain moment, l’un des deux, le dénommé Nitish Yerukanaidoo, avait foncé avec sa voiture sur la bande à Mana Fakoo. Des menaces, à l’effet que «sa pa pou fini koumsa», ont été également lancées à l’encontre de Manan Fakoo. Peu après leur arrestation, vendredi, les deux habitants de la circonscription de Quartier-Militaire/Moka, ont avoué avoir été impliqués dans cette bagarre devant Le Rocher vers 3h dimanche.

Prise de bec

Mais les deux suspects ont nié catégoriquement être impliqués dans l’opération d’exécution à coups de feu contre Manan Fakoo en dépit des interrogatoires serrés au QG de la MCIT et au poste de police de Rose-Hill en fin de semaine. Ils disent être en mesure de produire des alibis en béton pour prouver leur innocence. Ils ont été présentés devant la Bail and Remand Court sous une charge provisoire de meurtre avec des séances de Questioning devant se poursuivre durant le week-end, vu qu’ils ont été Remanded to Police Cell.

Jusqu’ici, les suspects, qui sont deux cousins, expliquent qu’ils ont l’habitude de se rendre dans une boîte de nuit à Grand-Baie les week-ends. Samedi dernier, ils étaient sur l’aire de stationnement quand une prise de bec a éclaté entre eux et un groupe d’individus, dont faisait partie Manan Fakoo. La police soupçonne qu’il s’agissait d’un accident mineur entre les deux véhicules.

Toutefois, Manan Fakoo et son groupe ont alors donné des gifles aux deux cousins. L’un d’eux a alors pris le volant pour percuter intentionnellement l’autre voiture. Antish avance que c’est Ikish qui avait fait cette manoeuvre. Ce dernier rejette le blâme sur son cousin. La police a procédé à la saisie des caméras CCTV de la boîte de nuit et les images du Safe City Network pour les confirmations d’usage, dont entre autres la présence des cousins à Grand-Baie. Les deux cousins étaient accompagnés de quatre autres personnes.

A hier, ces autres individus étaient introuvables avec le Tracking sur le terrain s’accentuant, car les limiers de la MCIT estiment qu’ils pourraient apporter les compléments d’informations nécessaires pour faire progresser cette enquête avec un premier Unknown à déchiffrer, notamment la plaque d’immatriculation de la motocyclette de la marque Pulsar, transportant les deux agresseurs de Manan Fakoo dans la soirée de mercredi, faute de Undeniable Evidence venant des caméras de Safe City Network de la région de Beau-Bassin.

Probablement, les fichiers informatiques de déclaration de véhicules et de motocyclettes de la National Land Transport Authority, sollicités par la MCIT, pourront compenser les lacunes structurelles de Safe City Network au coût de Rs 19 milliards.

Drôle de coïncidence—L’ADSU tombe sur un arsenal d’armes à Beaux-Songes

Les trois fusils de chasse et les 25 balles dans un sac de riz déposés ces dernières heures en bordure de la rivière. Quelle coïncidence! Alors que la Major Crime Investigation Team (MCIT) tente activement de retrouver l’arme du crime de l’exécution à coups de feu de Manan Fakoo à Beau-Bassin, mercredi dernier, une escouade de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU), menée par le chef inspecteur Jagai tombe sur un arsenal d’âmes à feu dans la nature. Pas n’importe où. À Beaux-Songes, soit la destination de l’autobus qu’avait pris Soopramanien Kistnen devant la magistrature à Rose-Hill le fatidique vendredi 16 octobre 2020.

Agissant sur la base de certains renseignements, ces éléments de l’ADSU se sont rendus hier matin aux abords de la rivière à Beaux-Songes. Ils devaient recouvrer trois fusils de chasse, dont les calibres attendent confirmation formelle et 25 balles. Les indications relevées sur place poussent la police à soupçonner que ces armes ont été cachées dans ces lieux très récemment. En effet, le sac (sac diriz) dans lequel se trouvaient les munitions était encore propre ne portant aucune trace de boue, vu qu’il avait plu dans la région en fin de semaine. L’ADSU a aussi saisi des sacs et des gobelets en plastique. Les objets ont été envoyés au Forensic Science Laboratory pour des prélèvements d’empreinte et d’analyses ADN en vue de remonter aux coupables.

L’ADSU prévoit également des analyses balistiques des armes en vue de déterminer si elles ont été utilisées récemment. La police soupçonne que ces armes ne sont pas enregistrées aux Casernes centrales au terme des dispositions de la Fire Arms Act. Entre-temps, la CID et l’ADSU de la Western Division ont sollicité le Main Command Centre d’Ébène pour visionner les caméras de Safe City Network à Beaux-Songes, surtout ceux installés dans les environs du rond-point, pour établir si un véhicule suspect aurait pu prendre la direction de la rivière ces derniers jours en vue de dissimuler ces armes à feu ou tout autre mouvement suspect.

La police n’écarte pas la possibilité qu’une de ces armes aurait pu être utilisée pour tirer sur Manan Fakoo mercredi soir à Beau-Bassin. Ce dernier a succombé à une balle de  25mm logée à la nuque. «Il faut attendre les résultats des analyses. A ce stade, nous ne pouvons nous prononcer si ces armes ont été utilisées par les suspects dans l’exécution de Manan Fakoo. L’enquête suit son cours», fait-on comprendre.

Une enquête menée sous la supervision du surintendant Jankee a été ouverte pour remonter jusqu’aux propriétaires des armes. Dans une déclaration à la presse hier après-midi, le haut gradé a expliqué que le commissaire de police, Khemraj Servansing, a demandé à plusieurs unités de la police d’effectuer des Special Crackdown Operations à travers l’île pour fouiller les véhicules plus particulièrement dans la soirée pour assurer qu’il n’y a pas de trafic d’armes.

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