- Clency Harmon s’accroche à des garanties écrites du GM sur la Land Court
Clency Harmon a entamé aujourd’hui son 14e jour de grève de la faim. Deux rencontres, d’une part entre le Premier ministre, Pravind Jugnauth et l’évêque de Port-Louis, le cardinal Piat, et d’autre part entre la VPM Fazila Jeewa-Daureeawoo, et le comité de soutien, n’ont pas permis de décanter la situation.
Même si le gouvernement a pris l’engagement de concrétiser la mise sur pied d’une Land Court avant la fin de son mandat, Clency Harmon poursuit sa grève, car il veut obtenir des garanties écrites. C’est vers 16h30 hier que le comité de soutien à Clency Harmon a été sollicité pour une rencontre avec Fazila Jeewa-Daureeawoo, également présidente du comité ministériel sur les “Land Disputes”. Cette réunion s’est tenue vers 18h en présence du père Jean-Claude Véder, de Lydie Roussety et de Lindsay Marion.
Le Senior Adviser au Prime Minister’s Office, Ken Arian, était également présent aux côtés de Fazila Jeewa- Daureeawoo. Il nous revient ainsi que cette dernière a annoncé une « solution », provenant de la rencontre entre le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et le cardinal Maurice Piat, plus tôt. Le Premier ministre aurait en effet donné l’assurance de la création d’une Land Court avant la fi n de son mandat. Une affi rmation que le comité de soutien a prise avec des pincettes car il n’y avait « aucun engagement » concret de la part du gouvernement. Lydie Roussety, membre du comité avance : « Nous voulons que le Premier ministre s’engage officiellement concernant les trois revendications de Clency Harmon, soit la mise sur pied d’une Land Court, la création d’un fonds d’aide légale aux victimes et que provision pour cela soit faite dans le prochain budget. Clency n’arrêtera pas sa grève sans que ces demandes soient concrétisées. »
Par ailleurs, une rencontre a été sollicitée avec le chef juge, Eddy Balancy. Les discussions pourraient être enclenchées aujourd’hui. Alain Laridon, qui accompagne Clency Harmon depuis le début de sa grève, relève l’urgence de la situation. « J’ai apporté mon soutien à quatre grévistes de la faim. Par expérience, je peux vous dire que, lorsque nous atteignons ce stade, la situation devient critique. Je souhaite que nous n’allions pas vers l’affrontement car l’émotion peut donner lieu à des choses négatives. Nous ne sommes pas ici face à une Margaret Thatcher. Nous avons un jeune Premier ministre qui, j’en suis sûr, peut trouver une solution dans le dialogue », dit-il.
Au 14e jour de grève, Clency Harmon est visiblement « affaibli », particulièrement après une nuit agitée en raison du mauvais temps. Parallèlement, le mouvement de solidarité continue de grandir. Ce matin, il a reçu la visite du représentant d’un groupe de personnes ayant perdu leurs terrains à Riche-Terre. Ce dernier voulait savoir si le mouvement concernait uniquement des descendants d’esclaves. Lydie Roussety a vite fait de le rassurer : « Nous luttons pour tous ceux qui ont perdu leurs terres. Nous avons des Mauriciens de toutes les confessions religieuses et certains sont venus de très loin, nous apporter leur soutien. » Le jeune homme, qui veut garder l’anonymat, étant donné qu’il est offi cier du service civil, dit avoir déposé devant la Commission Justice et Vérité. « Nous sommes un groupe de 80 personnes et les Anglais nous ont volé quelque 500 arpents sous la période coloniale. Le terrain, où on a construit la Smart City de Jin Fei, est en fait à nous. La Commission Justice et Vérité avait suggéré au gouvernement de faire un “swapping”. Mais à ce jour, rien. J’ai récemment écrit au Premier ministre à ce sujet. Son bureau m’a répondu, disant qu’on a référé l’affaire au ministère des Terres. J’ai écrit à ce ministère et j’attends toujours », a-t-il indiqué.
D’autre part, José Rose, de l’Association socioculturelle rastafari, a fait le déplacement ce matin. Les rastas revendiquent un terrain au Triangle, Chamarel. L’affaire sera une nouvelle fois entendue en cour le 13 mai prochain.