Le MMM place Barlen Vyapoory devant ses responsabilités

  • Paul Bérenger : « La Constitution prévoit des consultations non seulement avec le PM et le leader de l’opposition, mais aussi avec les leaders des partis parlementaires »

Par le biais de son leader, Paul Bérenger, le MMM a placé le président de la République suppléant, Barlen Vyapoory, « devant ses responsabilités » en lui demandant de « ne pas agir comme un simple “rubber stamp” ». Il a attiré son attention sur le risque de violer la Constitution en procédant à la nomination de Shamila Sonah-Ori à la Commission électorale sans avoir consulté les leaders des partis représentés au Parlement. Dans la même foulée, il s’est aussi dit opposé à la nomination de Shamila Sonah-Ori, qui a reconnu être membre du MSM et qui a été conseillère municipale de ce parti pendant cinq ans. Paul Bérenger lui a ainsi demandé de « se retirer d’elle-même ».

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Paul Bérenger a expliqué avoir rappelé samedi dernier au président de la République par intérim qu’il « n’est pas un “rubber stamp” car il dispose de pouvoirs très importants » aux termes de la Constitution, qui a été amendée au fil des ans. « J’avais regretté qu’il n’ait pas demandé au cabinet de reconsidérer la décision de nommer trois juges à la Commission d’enquête sur l’ex-présidente Ameenah Gurib-Fakim », a-t-il dit. Selon lui, alors que Xavier-Luc Duval faisait part de son opposition à la nomination de Shamila Sonah-Ori, le MMM n’était pas au courant de l’information. Ce qui explique son point de presse tenu ce matin pour souligner « l’importance fondamentale de la Commission électorale et du commissaire électoral pour la démocratie, le respect de la Constitution et la stabilité même » du pays. « La Commission électorale, le judiciaire, le Parlement et la présidence de la République sont les institutions les plus importantes du pays. Toutefois, la Commission électorale est d’autant plus fondamentale car la stabilité en dépend », a-t-il estimé, avant de souligner que « beaucoup de pays ont explosé littéralement parce que leur commission électorale avait perdu sa crédibilité ». Avec pour conséquence que les résultats des élections « ne sont pas respectés, provoquant des manifestations » dans les rues. Selon lui, Maurice a « une chance extraordinaire depuis l’indépendance d’avoir une Constitution et un poste de commissaire électoral » nommé par le JLSC. Ce qui explique que le pays, dit-il, « a connu la stabilité que l’on connaît ».

Le leader du MMM a également attiré l’attention du président de la République suppléant et le public en général sur le fait qu’aux termes de la section 38 de la Constitution, la Commission électorale est « la seule institution où, avant que le président de la République ne procède à la nomination de ses membres, il est tenu de consulter le Premier ministre, le leader de l’opposition et tous les leaders des partis présents au Parlement, ce qu’il n’a pas fait jusqu’à maintenant ». Et ce qui constitue, selon lui, « un vice de procédure fondamental ». De plus, il revient au président, dit-il encore, « de décider qui sont les leaders des partis politiques au Parlement », rappelant que hormis le PMSD, « il y a le MMM, le Ptr et MP au Parlement ». Ce qui l’amène à dire qu’il y a « un risque de viol de la Constitution dans le cadre des procédures suivies pour la nomination » de Shamila Sonah-Ori. « Je demande au président suppléant de bien mesurer ce qui peut se passer », a-t-il poursuivi, soutenant que son but est « d’empêcher qu’il y ait un non-respect de la Constitution et un vice de procédure ».

Par ailleurs, la même section 38 (3) « vise à empêcher que la politique partisane intervienne lors des nominations » des membres de la Commission électorale. Cette clause précise que quiconque ne peut être nommé « si cette personne est membre d’un parti politique ou candidate aux élections législatives ou autorités locales, etc. ». Or la personne en question, dit-il, « a été active au MSM depuis des années », en sus « d’avoir été conseillère municipale pendant cinq ans, ce qui viole l’esprit de la Constitution ».

Paul Bérenger a par ailleurs attiré l’attention du président suppléant en lui réitérant de « ne pas commettre de vice de procédure ». Il a également lancé un appel à Shamila Sonah-Ori qui, dit-il, est « une professionnelle », afin que celle-ci « prenne conscience de ce que dit la Constitution ». Aussi lui demande-t-il « de se retirer si elle a été nommée » ou, si elle ne l’a pas encore été, « de se retirer comme candidate ». Paul Bérenger termine en disant qu’il « n’y a rien de personnel dans cet appel, mais nous parlons d’une des institutions fondamentales de notre République ». En tant que leader du MMM, conclut-il, « je dis “non” à la nomination proposée et demande au président de ne pas la nommer ».

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