Le Morne – 185e anniversaire de l’abolition de l’esclavage – Le PM : «  La mémoire est nécessaire pour construire l’avenir »

La commémoration du 185e anniversaire de l’abolition de l’esclavage, samedi, a été l’occasion pour le Premier ministre, Pravind Jugnauth, de revenir sur le devoir de mémoire, « qui est nécessaire afin de pouvoir construire l’avenir ». Dans ce contexte, il a souligné l’importance de la création de la réplique du village de Trou-Chenille et du Musée international de l’esclavage dans les locaux de l’ex-hôpital militaire. Cet événement a été célébré en présence du ministre sénégalais de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, et du commissaire de l’île de Gorée, Eloi Coly.

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Pravind Jugnauth a annoncé qu’une entité spéciale a été instituée pour veiller à la création du musée international de l’esclavage, à savoir l’ISL, incorporée la semaine dernière. Le projet sera réalisé en deux phases. Dans un premier temps, l’espace intérieur du bâtiment accueillera un musée temporaire, avec différents objets utilisés à l’époque de l’esclavage. Durant cette première phase, aucune structure existante ne sera touchée. La deuxième phase, elle, impliquera des travaux plus en profondeur, en ligne avec les “guidelines” établis par l’Unesco.

Le Premier ministre se réjouit que Trou-Fanfaron soit appelé à devenir une région « remplie de souvenirs » avec, d’un côté, lAapravasi Ghat et, de l’autre, le musée, qui permettra de découvrir les conditions dans lesquelles les esclaves sont arrivés à Maurice et dans lesquelles ils ont vécu. « Les esclaves étaient traités comme des meubles et beaucoup de personnes ont perdu la vie. Beaucoup de séquelles de l’esclavage sont encore présentes. L’État fait tous ses efforts pour soutenir les personnes concernées afin de leur permettre de rattraper leur retard », a-t-il dit.

Pravind Jugnauth a souligné les mesures prises à cet effet. Il a ainsi observé qu’un volet central du programme du gouvernement est d’éradiquer la pauvreté absolue et de réaliser un développement inclusif afin d’améliorer le bien-être de toute la population. « Nous avons introduit le salaire minimum, la Negative Income Tax, le plan Marshall contre la pauvreté. Nous relèverons les défis de l’exclusion et nous viendrons en aide aux familles en difficulté », a-t-il dit, avant de souligner l’importance de l’éducation à tous les niveaux, non sans rappeler la possibilité d’accéder à l’université publique gratuitement.

Jumelage du Morne avec l’île de Gorée

Pour sa part, le ministre des Arts et du Patrimoine culturel, AvinashTeeluck, a annoncé l’intention du Morne Heritage Trust Fund de soumettre une demande pour le jumelage du village du Morne et de l’île de Gorée, au Sénégal. « Un jumelage du Morne avec l’île de Gorée, comme c’est le cas avec Robben Island en Afrique du Sud, serait encore plus symbolique », a-t-il affirmé. « Ce jumelage renforcera les liens entre les peuples ayant une destinée commune et ayant connu les atrocités de l’esclavage et d’autres traitements inhumains. Li pou permet osi bann esanz », a-t-il poursuivi. Et d’estimer que des visites sur les trois sites « bizin vinn enn pelerinaz kiltirel ». 

Le ministre Teeluck a ajouté que Trou-Chenille, qui abrite désormais une réplique du village de l’époque, « est connu comme le berceau du peuplement de la région sud-ouest de Maurice ». Selon lui, « c’est le premier village formé par les esclaves libérés après l’abolition de l’esclavage ». Le but d’avoir un musée à ciel ouvert est à la fois « de préserver la mémoire des ancêtres et de conscientiser les habitants sur le symbolisme de Trou-Chenille et de la résistance à l’esclavage ».

Le ministre de la Culture et de Communication du Sénégal, Abdoulaye Diop, a, lui, parlé de l’importance de l’île de Gorée et a transmis le salut du président du Sénégal, Macky Sall, au gouvernement et au peuple mauricien. À noter que la cérémonie de samedi a été marquée par l’hymne national, entonné par les enfants du Morne, ainsi que par la participation d’artistes locaux et étrangers. Le public a ainsi eu l’occasion d’apprécier Harold Dinmatin et le Group Vizion, Catherine Vellien et son groupe, de même que la SR Dance Co Ltd, avec un numéro autour du thème “Esklavaz, Maronaz Kiltirel, Kreolizasion”, le tout rehaussé par la participation d’artistes malgaches.

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