Légumes bouillis à volonté – Patients dialysés du Souillac Cluster : « Donnez-nous un traitement humain ! »

En quarantaine à l’hôtel Tamassa ou en traitement à l’hôpital de Souillac, les patients dialysés confient leur extrême détresse par rapport au régime alimentaire, auquel ils sont soumis chaque jour. Et ce, tout en précisant qu’ils ne recherchent pas le grand luxe, mais un minimum leur permettant de manger à leur faim. Les légumes bouillis servis chaque jour ne servent qu’à plomber leur moral davantage. Ils lancent un appel pour qu’on leur donne un traitement « plus humain ».

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Des légumes bouillis, du riz et des lentilles. C’est le déjeuner qui a été servi aux patients en quarantaine à l’hôtel Tamassa lundi. La veille, pour le dîner, ils avaient eu droit à un sauté de soja et de pomme de terre, accompagné de quelques morceaux de giraumon et de chou-fleur bouillis. Après plus de deux semaines à manger la même chose, ils n’arrivent plus à tenir le coup. « Parfois, cela donne envie de vomir. Je sais que nous sommes en traitement de dialyse, mais de là à manger des légumes bouillis tous les jours, c’est un peu trop. Eski pe pran nou pou kabri ? », se demande un patient visiblement à bout.

Ce dernier confie que chez lui, il mange de tout. Sauf qu’il évite les légumes riches en eau et en potassium, ainsi que le sel et les sauces salées. « Je peux manger de la chair, mais je ne comprends pas pourquoi on me donne du soja tous les jours. De plus, chez moi je ne mange pas de haricot ni de pomme d’amour à cause du potassium, mais ici on m’en donne. Quand nous avons demandé des explications, on nous a dit qu’il y avait une diététicienne et que c’est elle qui planifie les repas. Mais nous ne l’avons jamais vu cette diététicienne. Elle aurait dû venir nous voir et nous demander ce que nous pouvions manger ou pas et surtout prendre notre avis. »

Il est d’avis que ce repas n’est pas préparé à l’hôtel, mais est fourni par un « caterer » qui aurait été engagé par le ministère de la Santé. « Le repas est servi en takeaway chaque jour. En plus, il n’y a pas d’heure fixe. Lundi à 13h30, on attendait encore. Pour le service de l’hôtel on n’a pas à se plaindre, les employés sont très dévoués. Mais pour le repas, on n’en peut plus,» ajoute-t-il.

Ce dernier fat comprendre qu’au début de la quarantaine, les patents dialysés ont mangé du chouchou et des carottes bouillis tous les jours, pendant une semaine et demie.  « Maintenant ils ont commencé à varier les légumes, mais la préparation est la même. Il y a une dame qui l’autre jour, a dû se contenter de biscuit et de thé le soir, car elle n’arrivait pas à consommer son repas. »

À l’hôpital de Souillac, la situation n’est guère mieux. Un patient se plaint de manger du « poulet bouilli » tous les jours, accompagnant les légumes bouillis. De plus, dit-il, le dîner est servi à… 16h30. « Pensez-vous que quelqu’un puisse prendre son dîner à cette heure-ci, et ensuite, tenir jusqu’au lendemain matin ? Heureusement que nous avons apporté un peu de lait et de céréales que nous pouvons prendre le soir. Autrement comment allons-nous faire ? »regrette-t-il.

Il se demande ainsi pourquoi le dîner est servi si tôt car le livreur ne vient qu’une fois dans la journée. « On nous sert le petit déjeuner vers 9h15-9h30 et le déjeuner vers 13h. Le repas n’est pas préparé sur place, on nous l’apporte en takeaways, qui soit dit en passant, ne sont souvent pas conformes aux nouvelles normes. Une simple vérification s’impose,»confie-t-il.

Les patients dialysés lancent ainsi un appel à la compréhension. « Nous traversons déjà une période très difficile, maintenant, si nous n’arrivons même pas à manger la nourriture qu’on nous sert, imaginez dans quel état nous serons. Nous lançons un appel à plus de compréhension. Nous ne voulons pas faire les difficiles, mais au moins, on pourrait avoir un traitement plus humain, » conclut-on que ce soit à l’hôtel Tamassa ou à l’hôpital de Souillac.

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