L’épisode Heinemann dans l’Angus Road Saga : « Le PM se cache derrière l’opacité de l’ICAC » estime Boolell

Avec les partis de l’opposition, soit le PTr, le MMM et le PMSD, commentant le soupçon d’Heinemann au menu de l’Angus Road Saga, le leader de l’opposition, Arvin Boolell a affirmé que la population est « indignée devant le comportement du Premier ministre ».  L’exercice de Private Notice Question (PNQ) d’hier à l’Assemblée nationale était consacré à l’achat d’une propriété à Angus Road, à Vacoas, avec un transfert de Rs 20 millions à l’étranger et aucune réponse aux interpellations supplémentaires quant au rôle de Loganaden Govinden, aussi connu sous le nom d’Alain Govinden, mêlé aux contrats à la Mauritius Duty Free Paradise pour le compte de la société Heinemann.

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« Lors de la PNQ, nous avons vu un Premier ministre désemparé, sur la défensive et qui n’honore pas la parole qu’il a donnée au grand public. Il avait dit qu’il est au-dessus à tout soupçon et qu’il répondrait à toutes les questions qui lui seront posées. Malheureusement, il a choisi de fuir devant ses responsabilités », a affirmé le leader de l’opposition, avant d’estimer que « la vérité a éclaté, c’est-à-dire que le Premier ministre se cadre derrière l’opacité de l’ICAC ».

Arvin Boolell a poursuivi : « Nous connaissons la crédibilité de l’ICAC derrière la question d’achat de médicaments. » Selon lui, la commission anti-corruption « ne joue pas son rôle d’enforcement institution ». Une attitude, dit-il, « qui a amené Maurice sur la liste grise de la Financial Action Task Force (FATF) et la liste noire de l’Union européenne (UE) ». Aussi demande-t-il à l’ICAC que « toutes les enquêtes soient Time Barred, car la gouvernance et la bonne gestion sont importantes ». Par ailleurs, le leader de l’opposition dit se demander « si le Speaker comprend ce qu’est la Speaker’s Chair ». Avant d’estimer que la décision de suspendre le parlementaire Rajesh Bhagwan pour deux séances est « arbitraire ».

Intervenant à son tour, le leader du MMM, Paul Bérenger, a estimé que ce mardi était « un jour bien triste pour la démocratie parlementaire ». « Jamais le Parlement n’est tombé aussi bas. Je ne suis pas seulement en colère, mais attristé que l’on ait reculé avec l’attitude du Premier ministre et du Speaker. La PNQ portait sur Angus Road. Le Premier ministre s’est caché derrière l’ICAC et le Speaker, lui, a agi comme un véritable Goal Keeper pour protéger le Premier ministre. C’est sans précédent. Nous nous demandons jusqu’où on ira. »

Après avoir exprimé sa « solidarité totale » avec Rajesh Bhagwan, il a conclu que le gouvernement « ne peut pas agir en toute opacité avec l’argent des contribuables ».

Pour sa part, le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval, a estimé que la population « a pu voir en direct à quel niveau est tombée la séance parlementaire et comment les travaux parlementaires se déroulent ». Dans l’opposition, dit-il, « il nous faut pez nene, bwar delwil, parce que nous savons que la population s’attend à nous voir poser les questions qu’il faut, malgré les énormes contraintes que le Speaker impose à l’opposition ». Du fait, dit-il, de « l’attitude déplorable » du Speaker et « d’une enquête de l’ICAC qui dure depuis neuf ans, le pays entre de plain-pied dans la République bananière ».

Xavier-Luc Duval a par ailleurs ajouté que « la raison principale pour laquelle la FATF et l’UE ont mis Maurice sur leur liste grise et noire, c’est que nos institutions ne travaillent pas comme il le faut ». Il poursuit : « Ils ne font plus d’enquête et n’ont d’ailleurs pas la capacité de le faire. De plus, il n’y a pas de sanctions. (…) L’affaire Angus Road, qui a fait l’objet d’une PNQ, montre pour quelle raison le pays est entré dans la liste noire de l’UE. Et si cela ne change pas, nous y resterons. »

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