L’île-aux-Aigrettes face à un Worst-Case Scenario

Depuis la fuite d’hydrocarbures du MV Wakashio jeudi, la Mauritius Wildlife Foundation (MWF) redouble d’efforts dans une course contre la montre pour sauver les espèces les plus en danger sur l’Île-aux-Aigrettes, non loin de l’endroit où s’est échoué le vraquier, MV Wakashio. Depuis jeudi, la MWF a mis en application le plan de Worst-Case Scenario élaboré juste la veille.

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« Nous avions notre plan, mais nous ne pensions pas que cela se produirait effectivement, car on avait dit que les risques de fuites étaient très minimes », fait-il comprendre. « Nos efforts continuent pour attraper d’autres oiseaux, avec une attention particulière aux oiseaux à lunettes (Olive White Eye), espèce qui est la plus en danger et dont on dénombre une soixantaine sur l’Île-aux-Aigrettes. Ceux-ci ont été transférés à la volière de Rivière-Noire. Cela prend du temps pour capturer les oiseaux qui ne sont pas en liberté. On utilise des Mist-nets pour essayer de les capturer. Cela nécessite beaucoup de patience. Il y a aussi le Cardinal, qu’on essaye de sauver prioritairement. Nous continuerons aussi longtemps que nous le pourrons. C’est un peu à l’image de l’arche de Noé : le déluge arrive et vous sauvez ce que vous pouvez. Quant aux Scinques de Telfair, on les a relâchés sur l’île. On espère qu’ils pourront survivre », indique-t-il.

Des essences très rares ont aussi été transférées de l’Île-aux-Aigrettes. « Il y en a d’autres qui sont restées sur l’île, mais elles sont plus solides et moins rares. Actuellement, on procède étape par étape. » Il se résigne à être réaliste en faisant ressortir : « on ne pourra tout transférer, car il y a des oiseaux en liberté et des reptiles qui sont éparpillés. On fait le maximum. »

Quel pourcentage des espèces sur l’île a-t-on pu transférer ? « On fait ce qu’on peut dans l’urgence. On n’enlèvera pas tout non plus, car il sera difficile après de les y réintroduire. Quant aux plantes enracinées, on ne peut rien faire. On espère qu’elles survivront. On a fait de notre mieux pour transférer les plantes qui étaient à la pépinière sur l’île. »
Le Conservation Director du MWF n’en revient toujours pas de ce désastre environnemental. « C’est Unbelievable! On n’aurait jamais cru qu’un tel incident se produirait. On a connu pas mal de désastres, comme la destruction des forêts, les projets de développement, mais jamais un comme celui-là. Et jamais on n’aurait pensé que cela surviendrait juste devant l’île-aux-Aigrettes ! »

En contrepartie, tentant tant bien que mal de voir le bon côté des choses, il salue la solidarité des Mauriciens. « Ce que je trouve fantastique, c’est cette mobilisation entre gouvernement, secteur privé et la communauté, qui veut s’engager et sauver la ville de Mahébourg. C’est là qu’on voit le vrai mauricianisme. »

Invité à exprimer ses prévisions sur le long terme, Vikash Tatayah estime que tout dépendra de l’évolution des choses. « D’après ce que j’ai compris, les fuites proviendraient d’un seul réservoir. Y aura-t-il d’autres fuites ? Les efforts pour les contenir payeront-ils ? Est-ce que le temps sera clément pour de telles opérations ? Tout dépendre. »

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