Lutte contre la drogue : interrogations sur l’accalmie post-rapport Rotin Bazar

  • La première réunion du comité ministériel sur les Findings de la commission sur la drogue, présidée par le PM, suivie avec attention
  • 16 kg d’héroïne manquants : l’enquête Lam Shang Leen ne devra démarrer que dans quatre semaines avec les protagonistes toujours en poste au QG de l’ADSU

La première réunion du comité ministériel, présidé par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, sur les Findings et recommandations de la commission d’enquête sur la drogue, sera suivie avec attention. En effet, à partir des délibérations de cette instance, avec l’Attorney General, Maneesh Gobin comme un des principaux collaborateurs, on devra élaborer la Road Map pour les actions post-publication du rapport Rotin Bazar. Entre-temps, l’autre enquête qui pourrait ébranler l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU), sur les 16 kilos manquants d’héroïne dans la cargaison de 135 kilos de Navind Kistnah lors de l’opération du 9 mars de l’année dernière, ne devrait être entamée qu’au retour de l’ancien juge Paul Lam Shang Leen dans quatre semaines, les protagonistes dans cette affaire étant toujours en poste aux Casernes centrales.

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Avec la publication du rapport Lam Shang Leen fin de semaine dernière, les différentes institutions susceptibles de prendre le relais en termes d’actions, que ce soit sous forme de “Further Enquiries” ou même de sanctions, comme les procédures de “disbarment” (radiation de l’ordre des avocats), ou encore l’Independent Commission against Corruption (ICAC) pour des délits de blanchiment de fonds, sont en mode “In-House Comparing Notes”. « De prime abord, il faut prendre connaissance de la teneur du rapport dans son ensemble avant de considérer de passer à l’action. Cette étape est sur le point d’être bouclée. Puis il y aura l’étape de consultations et d’échanges avec les autres institutions pour éviter toute duplicité ou télescopage dans le travail à entreprendre. Mais le plus important demeure les “Referals” autorisant ces institutions à diligenter des enquêtes en bonne et due forme », fait-on comprendre dans les milieux autorisés.

Avant de mettre à exécution les recommandations du rapport Rotin Bazar, les responsables d’institutions comme l’ICAC, la Financial Intelligence Unit, l’Office of the Director of Public Prosecutions et même la police préfèrent attendre les premières délibérations et les décisions de l’Inter-Ministerial Committee sous la présidence de Pravind Jugnauth. Des sources autorisées à l’hôtel du gouvernement laissent entendre que la composition de ce comité de haut niveau comprendra différents ministres concernés par la problématique du rapport de la commission sur la drogue, allant de l’Attorney General au ministre de la Santé en passant par le ministre du Tourisme.

« La première réunion ne devrait pas tarder. Depuis vendredi, l’agenda du gouvernement était des plus chargés, avec la visite officielle du président chinois et, plus important encore, l’adoption du Finance Bill à l’Assemblée nationale. Ce qui ne veut pas dire que le rapport avait été relégué au second plan. Les plus proches collaborateurs du Premier ministre poursuivent leur “assignment” sur ce document », laisse-t-on entendre du côté de Lakwizinn du PMO, comme pour faire taire les appréhensions quant au sort qui pourrait être réservé au rapport compte tenu de l’envergure de l’opération Lakaz Mama initiée depuis vendredi soir même.

D’autre part, l’ADSU, qui a été assommée par le rapport Lam Shang Leen, arrive difficilement à se relever, d’autant plus que l’ancien juge Lam Shang Leen devrait revenir sur les lieux pour une enquête plus pointue. À son retour de l’étranger, le président de la commission d’enquête devrait en effet se pencher sur les 16 kilos d’héroïne portés “missing” dans les 135 kilos du 9 mars 2017. À l’ADSU, on craint que les conclusions puissent faire encore plus mal.

Toutefois, des observateurs aguerris notent que ce soit dans le cas des 16 kilos manquants ou des “Findings” de la commission Lam Shang Leen contre l’ADSU, allant jusqu’à exiger son démantèlement, il n’y a eu aucun transfert administratif, les principaux protagonistes étant toujours à leurs postes, laissant la porte ouverte à des spéculations. Affaire à suivre…

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