Le travailleur social Bruneau Laurette ne compte nullement se laisser intimider après sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, Nando Bodha, mercredi, surtout qu’il a reçu « des menaces entre les lignes » à trois reprises sur son portable d’un numéro qu’il ignore. Il rejette les explications de Nando Bodha quant à la teneur de la conversation en soutenant que les déclarations ont été enregistrées sur une Smartwatch.
« Kan mo al guet enn minis, mo bizin pran enn sekirite. Tou sa konversasion ki monn gagn avek minis Nando Bodha, monn enrezistre sa lor enn smartwatch », fait comprendre Bruneau Laurette après le communiqué du ministre Bodha. Et d’ajouter : « Si zame ariv mwa kitsoz, dimoun avek ki monn kit sa pu kone ki bizin fer. » D’ailleurs, il a consigné une “precautionary measure” au poste de police de Line Barracks vendredi soir par rapport aux appels anonymes qu’il a reçus deux jours après sa rencontre avec le ministre Nando Bodha où son interlocuteur semblait au courent de la teneur de la conversation qu’il avait eue avec le ministre des Affaires étrangères. L’auteur de l’appel lui a dit d’arrêter son combat « tout en me mettant en garde que la police allait m’arrêter durant le week-end ».
Bruneau Laurette déclare au Mauricien ce matin n’avoir aucun intérêt politique. « Je ne fais partie d’aucun parti politique et mon combat c’est pour mon pays, » dit-il. Revenant sur sa rencontre avec le ministre Nando Bodha, il se dit « surpris » que ce dernier lui ait parlé des sujets comme les SDF, le problème des squatteurs ou encore la COVID-19. « Je ne sais pas quel est son agenda. Je suis parti le rencontrer pour parler du Wakashio et exprimer mon intention de lui soumettre des informations en ma possession qui pourraient faire avancer les enquêtes en cours,» s’appesantit-il.
Toujours au sujet du MV Wakashio, Bruneau Laurette a prévu de déposer une Private Prosecution au tribunal de Mahébourg ce matin contre les ministres de la Pêche et de l’Environnement, Sudheer Mudhoo et Kavydass Ramano respectivement, et contre le capitaine du vraquier, Sunil Kumar Nandeshwar. « Je constate qu’après ma déposition au Central CID la semaine dernière, rien n’a été fait. Le capitaine du Wakashio bénéficie toujours d’un traitement VIP en logeant dans un hôtel. À ma connaissance, il ne fait même pas l’objet d’une Objection to Departure, » ajoute-t-il.
Dans sa déposition vendredi suite à sa rencontre avec le ministre, Bruneau Laurette soutient que ce dernier lui aurait fait comprendre « »kas ena, proze ena, me dimoun kuma twa ki lor terin ki pena. To pe zwe en lot dimansyon aster. kan to ena pou koze, nou kapav zwen koze. pa alle fer propagand ». Il devait poursuivre que « to poz bann kestyon ki kapav truv solisyon me pa attak institisyon kuma la polis ek minister. Pa laise bann zafer passer ek antangoniz twa ek pa fer bann fristrasyon par rapor au pase. » `
De son côté, le ministre Nando Bodha a déclaré : « il n’y a jamais eu de propositions, ni de tentative d’intimidation. Cela est contraire à mes valeurs et à mes principes en politique. » Dans un communiqué de presse, il confirme avoir bien eu une rencontre avec Bruneau Laurette mercredi dernier chez un certain M. Rajaram, en présence d’un dénommé D. Simpson. « Bruneau Laurette disait détenir certaines informations sensibles relatives à la sécurité nationale. Il souhaitait faire parvenir ces informations au Premier ministre, » concède Nando Bodha, qui avance aussi : « au sujet du Wakashio, je lui ai dit que nous allions tout faire pour connaître la vérité. Et il nous a montré des photos satellitaires de son portable. Je l’ai invité à compiler un dossier complet et de le remettre officiellement au Premier Ministre. »
Le ministre, qui se trouve dans la mare de la marée noire depuis samedi, conclut : « Je suis choqué de voir l’amalgame qui a été fait entre la rencontre et les appels auxquels fait références, qui a débouché sur une “precautionary measure”. Je réitère qu’aucune proposition ni de tentative d’intimidation n’ont été faites. »