Mauritius Artificial Intelligence Council : Les membres nommés début janvier

Les avantages qui découlent de l’intelligence artificielle (IA) pour divers secteurs de l’économie sont multiples. Du secteur manufacturier à l’économie océanique, cette nouvelle technologie présente des opportunités pour le développement. Alors que 40 pays au monde font déjà leur entrée dans l’intelligence artificielle, le Mauritius Artificial Intelligence Council (MAIC) devrait bientôt voir le jour. Les membres qui siégeront sur le conseil d’administration de cette instance devront être nommés au début du mois prochain. Une fois les membres installés, le conseil se réunira alors pour l’élaboration de la structure du MAIC pour qu’il soit opérationnel d’ici mars.

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Un récent rapport sur l’intelligence artificielle rendu public et élaboré par un groupe de travail composé uniquement des membres issus de différentes institutions gouvernementales recommande la mise en place du MAIC qui devra être « composé de 10 principaux membres » dont l’objectif sera de faciliter et superviser les projets qui seront mis en œuvre tout en mesurant l’impact socio-économique. Le rapport fait aussi état de tous les aspects à prendre en considération pour que l’intelligence artificielle tout comme d’autres technologies émergentes puissent « avoir l’impact nécessaire au plan socio-économique ». Considérant le récent World AI Show au mois de novembre, le groupe de travail estime qu’il ne sera pas « difficile de faire appel à des experts étrangers » pour la mise en place du premier AI Council. Selon le groupe de travail, le mois de janvier 2019 est approprié pour la nomination des membres.

En vue d’établir la meilleure structure pour le MAIC, l’apport de l’Economic Development Board sera nécessaire pour que le conseil commence ses opérations d’ici deux mois. L’une des recommandations du rapport concerne la mise sur pied d’une “task force” pour l’élaboration d’une feuille de route pour Maurice. Cette feuille de route veillera à la mise sur pied des projets et se penchera sur l’impact de l’intelligence artificielle.

Le MAIC, une fois mise en place, devra travailler de concert avec toutes les parties concernées dans le but de favoriser la nouvelle démarche tendant vers l’intelligence artificielle. Alors qu’un environnement propice devra être créé et assuré par le gouvernement. Le rapport indique que le secteur privé devra mener les projets pour qu’ils aient impact voulu. Par ailleurs, l’autre objectif du MAIC sera de surveiller et de débourser des fonds pour des projets sélectionnés.

Le MAIC aura aussi comme responsabilité d’élargir son espace pour la mise en œuvre et la gestion des projets innovants tels l’Internet des objets et la Blockchain. Ce groupe de travail a identifié plusieurs secteurs qui peuvent appliquer l’IA et qui sont le manufacturier, la santé, la technologie financière, l’agriculture, l’économie océanique, l’Internet des objets et le transport. Selon le rapport, grâce à l’IA, une entreprise dans le secteur manufacturier peut aider à gagner du temps et de l’argent en automatisant les processus. L’IA sera aussi utile à l’amélioration de l’efficience du secteur du textile et à la réduction des erreurs humaines dans l’industrie de l’industrie alimentaire.

Selon les membres du groupe de travail, la plupart des compagnies dans le “food and beverages” sont automatisées. Et opter pour l’IA, selon eux, ne nécessitera pas de grands investissements. Les avantages de l’IA s’appliquent aussi au secteur de la santé, à la technologie financière, l’économie océanique et au transport.

En vue du développement de l’intelligence artificielle et de la Fintech, le rapport ne cache pas que les « risques pour des start-up sont importants ». De ce fait, le rapport estime que le gouvernement doit pouvoir partager les risques « à travers un mécanisme approprié ». Toutefois, le rôle de ce mécanisme sera de se focaliser sur l’adoption de l’intelligence artificielle et non son développement.

Accent sur la formation

Si les gouvernements sont conscients d’un manque de talents dans l’intelligence artificielle, le rapport est d’avis que Maurice devra, sur le court terme, attirer l’expertise étrangère tout en accordant une formation aux mathématiciens et informaticiens ou ceux qui sont titulaires d’un HSC sur le moyen terme. Ainsi, sur le long terme, le pays sera en mesure d’avoir assez de compétences dans le déploiement de l’intelligence artificielle. Sur le moyen terme, un campus dédié à l’IA pour un programme de formation taillé sur mesure est recommandé. Un programme qui devra être mis sur pied à travers la collaboration des universités locales et des experts étrangers.

Les investissements à cet égard sont estimés à Rs 10 millions. Les cours devront être terminés dans six mois. Ceux ayant travaillé sur le rapport font ressortir que ces professionnels pourront aider dans le déploiement des solutions de l’IA dans les compagnies et instances qui adoptent cette technologie. Le rapport recommande aussi que les modules au choix de niveau universitaire doivent être revus pour que le “programming” et le codage soient obligatoires pour tous les cours. Ayant comme objectif d’attirer la diaspora mauricienne dans ce secteur, l’intelligence artificielle se heurte au “Mauritian Diaspora Scheme” et l’“Innovator’s Occupation Permit”. Selon le rapport, si ces deux moyens sont des solutions, les conditions doivent être plus légères. Un cadre approprié qui puisse attirer les talents étrangers devra être aussi revu. Des bourses d’études doivent aussi, selon le rapport, être offerts pour des cours avancés en AI aux étudiants locaux et étrangers à Maurice.

Pour des solutions à plus long terme, le rapport prône « des efforts concertés et une montée en puissance des initiatives visant à promouvoir les sciences et la technologie et les mathématiques, et à accroître la formation en sciences numériques et en intelligence artificielle du niveau secondaire au niveau universitaire. » Est aussi soulignée l’importance d’avoir un bassin d’étudiants dans différentes universités dans les domaines liés à l’IA en passant « par la démocratisation de la science et la promotion de carrières dans les sciences mathématiques à partir du primaire. »

Selon le rapport, il faudrait des investissements dans l’enseignement des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques. « Les programmes nationaux de recyclage et l’apprentissage tout au long de la vie devraient être envisagés pour garantir aux employés les compétences nécessaires pour être compétitifs dans l’économie numérique. La formation doit être dispensée en collaboration avec les universités et les établissements d’enseignement associés », peut-on lire dans le rapport. On estime aussi qu’il est important de miser sur la collaboration interuniversitaire « pour assurer une coordination de base entre les programmes universitaires et offrir des programmes de formation de fond permettant aux étudiants d’accéder aux compétences d’autres universités. » L’Afrique se présente aussi comme un marché cible pour Maurice.

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