MÉDECINE – FORMATION : Casse-tête de l’internat pour aspirants médecins

– Apport des internes et recrutement d’une centaine de généralistes l’an prochain pour renforcer l’effectif des médecins

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– Le prochain Medical Registration Examination probablement vers fin janvier avec suspense accru pour quelque 80 médecins en devenir

En attendant la présentation prochaine au Parlement d’un projet de loi visant à l’annulation de l’examen d’entrée pour l’internat, la liste de demandeurs pour ce stage pratique s’allonge. Force est de constater que lors des délibérations du conseil des ministres d’hier, le gouvernement a réitéré son intention de « amend the Medical Council Act to remove the requierement that a person be required to undergo any entry examination before being registered as a pre-registration trainee ». Les responsables du ministère de la Santé affirment qu’environ 200 places seront disponibles dans le service hospitalier l’an prochain pour l’internat. Les aspirants médecins devront patienter quelque temps encore car il est question d’une réorganisation de cette période de formation. Par ailleurs, la Public Service Commission (PSC) procède en ce moment à la sélection des candidats pour une centaine de postes de généralistes.

« Nous allons de l’avant avec la décision d’abolir l’examen d’entrée à l’internat, mais nous devons d’abord apporter un amendement à la loi », confirme un responsable de la Santé. Selon ce dernier, il y aurait environ 200 demandeurs pour le stage d’internat, ajoutant que le service hospitalier a la capacité d’absorber l’an prochain toutes ces personnes. « On peut accueillir une quarantaine d’internes par hôpital et le ministère peut recruter tous les diplômés en médecine qui attendent une place », nous affirme un administrateur d’un Regional Hospital.
Le ministère, dit-on, ne veut pas se limiter qu’au changement de la loi. Les autorités envisagent en effet la réorganisation de cette formation pratique en vue d’une nouvelle structure d’encadrement des internes et d’un meilleur suivi de leurs performances. « Il faut définitivement réorganiser le système, et ce dans l’intérêt des patients et de la profession. Nous allons garder et renforcer ce que nous faisons de bien déjà », explique un cadre de la Santé.
Le ministère souhaite ainsi des discussions avec les administrateurs des hôpitaux, les chefs de département et d’autres “stakeholders” pour la mise en place d’une nouvelle structure pour l’internat. Mais des médecins de carrière dans les hôpitaux affirment, eux, qu’il y a « déjà une structure bien rôdée de nos jours pour la formation clinique des internes » et que le ministère ne devrait pas prolonger l’attente des aspirants médecins.

Une question demeure : l’abolition de l’examen d’entrée ne conduit-elle pas au risque d’un manque de connaissances de base et de compétences en médecine chez certains aspirants médecins ? D’autant qu’on a enregistré un taux de réussite fort décevant à cette évaluation depuis son introduction… Au ministère, on nous répond que l’internat est « une dernière étape de formation » permettant à un aspirant médecin de s’améliorer et qu’après cette étape ce dernier doit obligatoirement prendre part à un examen pour obtenir l’enregistrement lui donnant droit d’exercer. « Le Medical Council ne transige pas sur ce règlement. Si une personne échoue à cet examen lors de plusieurs tentatives, elle doit probablement revoir sa carrière professionnelle », répondent des cadres du ministère.

Concernant justement cet examen pour l’enregistrement des nouveaux médecins, la loi stipule que « the Medical Council of Mauritius is the authority mandated to conduct the Medical Registration Examination » et que « the MRE would be held twice yearly ». Or, pour 2019, il n’y a eu jusqu’ici qu’un seul examen, tenu au mois de juillet, et il est peu probable que le Medical Council puisse en tenir un autre avant la fin de l’année. Et pour cause : la préparation du questionnaire par le National Board of Examinations of India (NBEI) est en suspens en raison de la fin de la durée de l’accord entre cet organisme indien et la partie mauricienne (ministère de la Santé/MedicalCouncil/Mauritius Examinations Syndicate). Le Memorum of Understanting (MoU) entre les organismes indiens et mauriciens, qui conférait la responsabilité de la préparation des questionnaires et de la correction des scripts à l’examinateur indien, était en effet d’une durée de trois ans et a pris fin en avril dernier.

Toutefois, malgré le non-renouvellement de l’accord, l’institution indienne avait exceptionnellement accepté de répondre à ces deux tâches au mois de juillet afin de ne pas pénaliser les aspirants médecins. Selon nos renseignements, la signature d’un nouvel accord entre les mêmes parties pourrait avoir lieu en janvier 2020, dans lequel cas le prochain Medical Registration Examination se tiendrait alors à la même période. Cependant, la durée du nouvel accord serait « beaucoup plus courte » car le Medical Council et le ministère de la Santé ne sont pas contre l’idée d’un nouveau système d’évaluation des compétences pour octroyer à l’avenir le Certificate of Registration. L’objectif du MRE, selon la loi, est de déterminer si l’aspirant médecin « possesses adequate professional medical knowledge » pour exercer le métier.

Les professionnels de santé, du service public et dans le privé, sont unanimes sur la nécessité d’évaluer les connaissances et les compétences des demandeurs en vue de leur enregistrement. En revanche, ils sont très critiques envers le système d’évaluation en vigueur, soit un examen écrit comprenant uniquement des questions à choix multiples.

Soulignons que depuis l’introduction de cet examen, il y a plus de cinq ans, le Medical Council n’a jamais obtenu de copie des questionnaires préparés par l’institution indienne, et ce malgré ses nombreuses demandes. De ce fait, le Medical Council n’a jamais pu émettre son opinion sur le contenu et le niveau du “question paper”. D’après les derniers chiffres du Medical Council, 75 personnes (incluant ceux ayant échoué en juillet) sont dans l’attente de cet examen pour être fixés sur le début de leur carrière de médecins.

 

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