MESURES SOCIALES – ARNAUD LAGESSE, CEO D’IBL : « Le pays a un train de vie dont il n’a pas les moyens »

- Appel au gouvernement pour « laisser de côté le débat électoraliste, qui ne permet pas de résoudre les vrais problèmes » - « Notre compétitivité s’érode avec des mesures sociales »

La hausse des charges sociales (CSG et compensation salariale) sur les entreprises plombe leurs coûts opérationnels alors que le pays nage en pleine crise économique depuis neuf mois. Hier, dans un message à peine voilé au gouvernement, le patron d’IBL, l’un des plus importants conglomérats du pays, Arnaud Lagesse, a exprimé ses craintes au sujet de la compétitivité des entreprises, avec un cinglant « chacun prendra ses responsabilités ».

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Interrogé par la presse à l’issue de la présentation des comptes annuels d’IBL sur les relations gouvernement/secteur privé ces derniers mois, plus précisément par rapport à l’introduction de la CSG en remplacement du National Pensions Fund (NPF), qui fait l’objet d’une contestation formelle de Business Mauritius en Cour suprême, et le quantum de la compensation salariale, Arnaud Lagesse est resté fidèle à sa franchise habituelle, expliquant : « nous sommes dans une démocratie et cela permet à diverses personnes – qu’elles soient du secteur privé ou du public, de l’opposition ou du gouvernement – d’avoir des opinions différentes et de les exprimer. En tant que CEO d’IBL, et employant une vingtaine de milliers de personnes, je suis inquiet de la compétitivité de nos entreprises pour le futur, compétitivité qui est en train de s’éroder avec des mesures sociales dont on n’a pas les moyens aujourd’hui. »
Il poursuit : « Le gouvernement a été élu démocratiquement. Il y a un Parlement qui vote des lois et chacun prendra ses responsabilités sur l’avenir qui est en train de se construire aujourd’hui. Mais personnellement, je pense que nous perdons en compétitivité. Notre pays a un train de vie qui n’est pas celui dont on est en mesure de s’offrir malheureusement aujourd’hui et dans un proche avenir. »
Revenant sur les relations entre le secteur privé et le gouvernement, Arnaud Lagese fait comprendre que le dialogue est nécessaire. « Nous sommes toujours ouverts au dialogue, mais pour ça, il faut avoir des interlocuteurs. Il faut être à l’écoute. Il faut comprendre et, surtout, laisser de côté un débat électoraliste, qui ne permet pas de résoudre ensemble un vrai problème, qui est celui de la compétitivité à Maurice, et aussi de la préservation de l’emploi. »
Interrogé sur 2021, il déclare que « c’est assez simple de faire du 9% de croissance après avoir chuté de 20% ». Pour autant, l’important, pour lui, ne réside pas tant dans les chiffres, mais plutôt dans la nécessité d’envisager un retour à la normale, « où tous les Mauriciens auront du travail » et qui permettrait à Maurice de rester dans la catégorie des pays à hauts revenus.
Invité à se prononcer sur la quarantaine, il dira qu’elle « n’attire pas des masses» de touristes et suggère plutôt une septaine. Le CEO d’IBL souligne qu’il faudrait assouplir la quarantaine, car telle qu’elle est actuellement, avec 14 jours de confinement dans un hôtel, elle n’attire qu’un certain nombre de touristes. « Il faut revoir le système. Je pensais que dès le mois de décembre, nous allions passer en septaine, avec une certaine souplesse, mais il semblerait que nous serons toujours en quarantaine jusqu’à la mi-janvier. »

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