Meurtre de Cael Permes : l’équipe de la CERT dans le collimateur de la MCIT

Les éléments de la Correctional Emergency Response Team (CERT), qui avaient transporté le détenu Jean Cael Permes (29 ans) de la prison de Beau-Bassin à La Bastille mardi, sont dans le collimateur de la Major Crime Investigation Team (MCIT). Jeudi, les enquêteurs les ont informés qu’ils seront interrogés « under camera » aux Casernes centrales et qu’ils peuvent pour l’occasion être assistés par leur avocat. Ce développement intervient après que le Scene of Crime Office (Soco) a prélevé des traces de sang dans le van immatriculé 130 RM 10, et envoyées pour analyse au Forensic Science Laboratory (FSL) de Réduit afin de confirmer s’il s’agit bien du sang de Jean Cael Permes.

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L’équipe de l’ASP Seebaruth a également fait son « homework » sur les quatre officiers qui se trouvaient avec la victime dans le véhicule, et il s’avère que l’un des Prison Officers avait déjà eu une vive dispute avec le détenu auparavant. De plus, ces officiers sont considérés comme étant « très proches » d’un Assistant Commissioner of Prison (ACP) dont les « méthodes musclées » sont peu appréciées de certains prisonniers. Or, avant son arrestation, en mars dernier, la victime aurait publiquement insulté ce haut gradé de la prison à travers un « post » sur Facebook. De fait, même si la MCIT avance n’avoir encore trouvé à ce stade aucun lien entre la mort de Jean Cael Permes et cette affaire d’insultes, elle dit malgré tout explorer « toutes les pistes ».

Les enquêteurs se sont par ailleurs rendus à la prison de La Bastille jeudi pour visionner les caméras de surveillance. Premier constat : les appareils près de la cellule No 1 du Punishment Block ne marchaient pas en début de soirée mardi en raison d’un problème d’électricité, contrairement aux caméras de surveillance de l’enceinte de la prison, de l’entrée et de la cour, qui, elles, étaient en état de marche. Les enquêteurs ont ainsi demandé que des bandes leur soient envoyées afin de les analyser avec l’aide du département de l’Information and Technology Unit de la police.

La MCIT a également demandé à la direction de la prison pourquoi un détenu « on remand » avait été transféré pour une affaire de « damaging property » à la prison de haute sécurité de La Bastille, où sont d’ordinaire incarcérés des condamnés et des « high profile detainees ». D’autre part, la police compte aussi entendre le Prison Medical Officer de La Bastille afin de savoir à quelle heure il avait été informé qu’un détenu gisait inerte dans sa cellule et quelles procédures il avait ensuite suivies. Pour rappel, le Prison Officer ayant fait la découverte macabre avait déclaré aux enquêteurs qu’il était parti « apporter le dîner » à Jean Cael Permes lorsqu’il a retrouvé ce dernier allongé sur le ventre.

Par ailleurs, la MCIT s’intéresse aussi aux propos de l’épouse de Jean Cael Permes, qui avance qu’un officier de la prison leur aurait dit que la victime se serait « pendue » en leur annonçant son décès. Or, l’autopsie a conclu que le détenu est décédé des suites d’une hémorragie résultant de multiples blessures. Sans compter que rien, dans la cellule de la victime, ne laissait soupçonner qu’il se soit pendu. Raison pour laquelle la MCIT souhaite connaître l’identité de l’officier ayant rencontré la famille de la victime afin de savoir s’il a ou non tenu les propos qu’on lui impute.

La thèse d’un règlement de comptes entre prisonniers est très peu probable, indique une source proche de l’enquête. D’autres développements sont attendus bientôt. À noter pour conclure que les Casernes centrales ont appris qu’avec le Covid-19 et la mutinerie du 19 mars, le regroupement des détenus dans la cour des prisons est désormais soit interdit soit strictement contrôlé.

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