Meurtre de Janice Farman : Les aveux du suspect Fakoo

Ravish Rao Fakoo a plaidé coupable sous une charge réduite de coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de tuer devant les Assises dans le cadre du meurtre de l’Écossaise Janice Farman en juillet 2017. Son procès a été entendu sur le fond jeudi devant le juge Benjamin Marie-Joseph. Alors que, dans ses dépositions à la police, Ravish Rao Fakoo avait réfuté toute participation au crime. En cour, il a indiqué qu’il a tenu les mains de l’Écossaise lorsqu’elle a été étranglée.

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Ravish Rao Fakoo a été poursuivi dans un procès séparé des deux autres accusés, Kamlesh Mansingh et Anish Sooneea, tous trois arrêtés pour le meurtre de l’Écossaise de 47 ans, Janice Farman. Le procès de Ravish Fakoo a été pris sur le fond jeudi. Les policiers chargés de l’enquête ont été les premiers à être appelés à la barre des témoins. Le surintendant de police Luciano Gérard, qui était présent lors de l’exercice de reconstitution des faits, a indiqué que Ravish Fakoo avait montré à la police les lieux où ils se trouvaient avant et après le crime. Le témoin devait indiquer que les trois amis s’étaient rendus à Palma pour brûler leurs vêtements et que les effets personnels de la victime avaient été retrouvés à Mare-aux-Vacoas, complètement endommagés après avoir été brûlés.

La voiture de la victime, que les trois hommes avaient volée, avait été retrouvée à Trois-Mamelles. Le témoin devait de plus faire part d’une déclaration de Ravish Fakoo à la police, soit qu’il s’était rendu chez Janice Farman avec ses amis un mois avant le drame et qu’ils avaient bavardé et mangé chez elle. Une dispute avait toutefois éclaté et il avait utilisé une pierre pour briser le pare-brise de la voiture de la victime.

L’inspecteur Jean-Claude Vallyen, responsable de la CID de Petite-Rivière et d’Albion en 2017, avait, lui, avancé que, lorsque la police est arrivée sur les lieux le jour du drame, « le salon de la maison était en désordre et le corps inerte de l’Écossaise avait été retrouvé dans une autre pièce ». Le médecin légiste Paul Maxwell Monvoisin, qui avait pratiqué l’autopsie de la victime, a attribué la cause du décès à une « asphyxia due to compression of neck ». Au total, sept “statements” ont été pris avec Ravish Fakoo, dans lesquels il a soutenu n’avoir « aucun lien » avec la mort de l’Écossaise, rejetant le blâme sur ses deux acolytes.

« Mo ti zis trap madam-la so lame… »

Lorsqu’il a été appelé à la barre des témoins, Ravish Fakoo a présenté ses excuses à la cour. Il a dit « regretter » ce qui s’est passé. « Li ankor lor mo konsians, monn fer enn grav erer. Monn fer enn zafer pa sipoze fer », a-t-il dit. Et celui-ci avait de plus indiqué qu’après le drame, il avait remis un téléphone au fils adoptif de 10 ans de la victime pour qu’il appelle les secours. Contre-interrogé par Me Azam Neerooa, qui représente la poursuite, Ravish Fakoo devait toutefois indiquer qu’il a attrapé les mains de la victime lorsque ses amis l’étranglaient. « Mo ti zis trap madam-la so lame kan bann kamarad ti pe trangle li », a-t-il affirmé.

Me Azam Neerooa devait rappeler que c’est la première fois qu’il avoue avoir été présent lors de l’étranglement alors que, dans ses déclarations à la police, il avait tout le temps nié quelconque participation.

Dans son réquisitoire, Me Neerooa a rappelé le « besoin d’imposer une sentence exemplaire » vu la sérieuse nature du délit, ayant eu mort d’homme. Il a expliqué que Janice Farman avait élu domicile à Maurice depuis de nombreuses années et avait même épousé un Mauricien. Elle avait par la suite adopté un enfant, qui souffrait d’autisme. « L’enfant a été enlevé de toute affection maternelle après ce drame et désormais il se retrouve dans un “shelter” après avoir été pris en charge par la CDU », soutient le représentant de la poursuite. Le juge Benjamin Marie-Joseph a réservé son jugement. Ravish Fakoo est défendu dans cette affaire par Mes Raouf Gulbul et Rama Valayden.

Pour rappel, l’Écossaise Janice Farman avait été tuée sous le regard impuissant de son fils de 10 ans dans la nuit du 6 au 7 juillet 2017 dans sa maison, à Albion. Les agresseurs avaient emporté une console de jeux, un téléviseur et des bijoux avant de prendre la fuite dans la voiture de la victime, un véhicule de marque Nissan de couleur or. Le fils adoptif de la victime, autiste de naissance, avait été témoin de la scène. Il devait alerter une amie habitant Vacoas, laquelle a immédiatement alerté la police. Le procès des deux autres accusés, Kamlesh Mansingh et Anish Sooneea, a été fixé au 20 septembre.

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