Meurtre du caporal Lindsay Lapeyre – Rosalina Lapeyre : « Mo pardonn mo zanfan seki linn fer »

– Adieux émouvants au caporal Lindsay Lapeyre à Glen-Park

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Son coeur est déchiré entre la mort de son époux, le caporal Lindsay Lapeyre (64 ans), et l’arrestation de son fils, Ernest Lapeyre, âgé de 22 ans, accusé de parricide. Rosalina Lapeyre, l’épouse du défunt, dit pardonner l’acte du jeune homme. « Mo pardonn mo zanfan seki linn fer. Mo pena oken laenn kont li », a-t-elle déclaré lors des funérailles du sexagénaire hier dans la maison familiale, à Glen-Park. Cette garde-malade insiste sur le fait que père et fils avaient de bonnes relations. Si elle ignore ce qui s’est déroulé durant son absence, elle se dit prête à trouver un avocat pour défendre le présumé meurtrier.

Un peu plus tôt, Ernest Lapeyre avait été traduit au tribunal de Bambous, où une accusation provisoire d’assassinat a été retenue contre lui. Il n’a pas obtenu la liberté conditionnelle après sa comparution. Il avance avoir commis son crime dans un accès de colère car, dans un premier temps, le sexagénaire l’avait surpris en train de fumer de la drogue synthétique. Il a ainsi raconté aux enquêteurs de la Major Crime Investigation Team que le drame s’est déroulé dans la chambre de son père, où ce dernier gardait des outils dans un tiroir.

Selon lui, le caporal Lindsay Lapeyre serait devenu violent en le trouvant avec un joint, commençant alors à le frapper. « Monn bizin defan mwa », allègue-t-il. Et d’ajouter qu’il se serait ensuite saisi du marteau de son père pour lui assener trois coups à la tête. La victime boitant légèrement, elle n’a pu s’enfuir.

Cependant, la MCIT estime que le suspect aurait agi avec préméditation, évoquant qu’il s’est saisi d’un couteau pour assener deux coups au coeur du caporal Lindsay Lapeyre. « J’étais en colère. Mo pa kone ki pass dan mo latet », a lancé Ernest Lapeyre. C’est en voyant son père en sang et inerte sur le sol qu’il aurait paniqué, prenant alors la fuite dans le 4×4 du policier. C’est en route qu’il aurait eu l’idée de provoquer un accident, utilisant ce prétexte comme alibi pour faire croire qu’il était absent au moment du crime. Il s’est donc dirigé vers Grand-Bassin, où il a heurté une porte et s’est fait arrêter.

Ernest Lapeyre est actuellement incarcéré au centre de détention d’Alcatraz. Selon nos renseignements, il n’a pas demandé à assister aux funérailles de son père. Ils étaient en revanche nombreux vendredi après-midi pour venir rendre un dernier hommage au caporal Lindsay Lapeyre. Proches, amis, voisins et collègues ont en effet tenu à être présent à Glen-Park, où était exposé le corps du policier. L’occasion aussi pour eux venir réconforter Rosalina, l’épouse du défunt.

À 14h, la dépouille a quitté la maison familiale, le cercueil recouvert d’un drapeau de la Mauritius Police Force. Quatre policiers, portant des brassards noirs au bras en signe de deuil, portaient le corps du défunt. Raj Dayal, lui, marchait à côté de son ancien bras droit. « Li sap mo lavi dan le pase », avance-t-il, ajoutant : « Se enn gran pert. Se enn serviter lepep ki finn ale. » Le convoi mortuaire s’est rendu dans un premier temps à l’église Visitation, à Vacoas, pour ensuite gagner le cimetière de Saint-Jean.

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