Milieu scolaire : Le projet « Get Connected » décolle !

  • Le Dr Reychad Aubdool, consultant de l’UNODC, et Imran Dhanoo, directeur du Centre Idrice Goomany, assurent la formation des formateurs

Cette rentrée scolaire 2019 est carcatérisée par la mise en route du Drug Use Prevention Programme, autrement dit le « Get Connected Projected». Durant les prochains mois, 48 collèges de Maurice et 8 de Rodrigues feront ainsi partie du projet pilote, fruit d’une collaboration entre le groupe financier CIM, le ministère de l’Éducation et les enseignants et proviseurs, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC) et des Ong. Le Dr Reychad Aubdool, consultant de l’UNODC, qui a participé à l’élaboration du projet, ainsi que le directeur du Centre Idrice Goomany (CIG), Imran Dhanoo, ont animé cette semaine un « refresher course » à l’intention des formateurs de Rodrigues.

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« Initialement, en 2017, nous avons bénéficié d’une formation de la part d’un Belge, explique Imran Dhanoo. Les formateurs sont essentiellement des Education & Social Workers du ministère de tutelle, des psys, des officiers de la Harm Reduction Unit du ministère de la Santé ainsi que des membres des Ong. Le Dr Aubdool et moi-même avons été désignés pour animer les “refresher courses” avec les formateurs, tant à Maurice qu’à Rodrigues. » Le programme s’étale sur 12 semaines et touchera plus de 2 000 collégiens de 12 à 14 ans, soit des étudiants de Grade 8. Pas moins de 48 collèges de Maurice et 8 de Rodrigues seront touchés par “Get Connected” pour 2019.

L’idée, résume Imran Dhanoo, c’est de repousser l’échéance de ces jeunes « qui sont vulnérables et qui sont susceptibles de devenir des toxicomanes » dans un proche avenir. « Bien évidemment, nous ne travaillons pas au petit bonheur. D’abord, le projet “Get Connected” est fortement inspiré d’un modèle européen, “Unplugged”, qui a fait ses preuves dans sept pays d’Europe (Autriche, Belgique, Allemagne, Italie, Espagne, Grèce et Suède), et qui est considéré par l’UNODC comme un des projets ayant fait ses preuves. D’autre part, relativement à la spécificité mauricienne, c’est un fait que de plus en plus de jeunes font leurs premières expériences avec les substances illicites très tôt, soit entre 12 et 16 ans. » “Get Connected” est donc dirigé vers cette tranche d’âge. Mais il ne s’agit pas d’un énième projet de prévention basique, prévient le directeur du CIG.

« Le projet est conçu tel un jeu, élabore notre interlocuteur. Ici, aucun jeune ne pourra se contenter de suivre ce qui se passe devant ses yeux sans jamais être interpellé et se jeter à l’eau. Et même s’il résiste, il est attendu du formateur qu’il utilise tous les moyens qui sont à sa portée pour entraîner le jeune dans le jeu. » “Get Connected”, continue Imran Dhanoo, a trois axes : l’information, les “inter-personal skills” et les “intra-personal skills”. « On veut armer nos jeunes via l’information, d’une part sur ce que sont les drogues, ce que cela cause dans leur corps, ce qui change, pourquoi ils se sentent bien et, ensuite, mal, sur comment agissent ces produits sur leur cerveau, comment cela affecte leur métabolisme… Dans le même souffle, on les met en situation. S’ils se retrouvent dans un contexte particulier, comment vont-ils réagir ? Là, ils doivent faire appel à ce qu’on va leur inculquer comme bases dans ces modules. Il y en a 12 en tout. »

Au final, des évaluations viendront établir l’impact réalisé sur les jeunes touchés. “Get Connected” a un aspect particulier. Sur les 48 collèges qui ont été identifiés, 24 bénéficieront d’une intervention de la part des formateurs et les 24 autres ne le seront pas : « Ces institutions seront touchées, mais pas dans le fond et la forme, précise Imran Dhanoo. Dans leur cas, il s’agira de leur exposer les grands axes du projet sans les entraîner dans la participation active. C’est lors de l’évaluation qu’on comprendra alors comment le projet a marché et quelles sont les failles. »

Imran Dhanoo et le Dr Aubdool ont animé durant toute la semaine écoulée des “refresher courses” à l’intention des formateurs des huit collèges de Rodrigues et se sont également rendus dans certains établissements où le projet a été mis en route.

Dr Aubdool (UNODC) : « Le projet peut aussi être adapté pour la communauté »

« Nous avons bien évidemment pensé “Get Connected” en vertu des spécificités mauriciennes : selon le profil de nos jeunes, actuellement, leur quête des sensations auprès des substances, les produits qui sont les plus prisés… » Le Dr Reychad Aubdool, ancien membre de l’UNODC et désormais consultant de cet organisme des Nations unies, épaule les autorités mauriciennes « dans leurs efforts pour contrer la montée de la toxicomanie chez nos jeunes ». Pour cet ancien travailleur social, « il est clair que nous ne pouvons plus nous contenter de disséminer l’information et d’en rester là », poursuivant : « Nos jeunes répondent à des normes et des spécificités bien précises. C’est notre devoir et notre but que de les aider et les armer à faire face à diverses situations auxquelles ils sont régulièrement confrontés dans leur quotidien. »

De plus, soutient notre interlocuteur, ce projet est destiné aux 12 à 16 ans. « Actuellement, il est mis en application dans les collèges et touche les 12 à 14 ans. Bien entendu, il y a de nombreux jeunes qui ne seront pas touchés car ne se trouvant pas dans ces collèges ciblés. Mais on envisage, dans un deuxième temps, de poursuivre le projet dans la communauté. Et ainsi de toucher le plus grand nombre de jeunes. » Le consultant de l’UNODC rappelle que « l’élaboration de “Get Connected” a été réalisée en ligne avec le Master Plan on Drugs sur lequel le gouvernement a travaillé ».

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