(MMM) Irritation autour de la déclaration d’Eshan Juman – L’entente de l’opposition devant le BP mauve demain

La déclaration du député du Parti travailliste Eshan Juman, selon laquelle le PTr est suffisamment fort pour rafler seul les cinq municipalités lors des prochaines municipales, a provoqué une vive irritation au sein du MMM. Le leader de ce parti, Paul Bérenger, en a fait mention samedi avant qu’elle ne soit évoquée au sein du comité central de ce parti samedi après-midi. La question sera à nouveau abordée lors d’une réunion politique du MMM demain après-midi.

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S’adressant à la presse samedi, le leader du MMM a déclaré avoir pris note de la déclaration du député Joomun. « Il avait déclaré que le PTr est tellement fort qu’il peut aller seul aux élections et rafler toutes les municipalités. Ce n’est pas un cas isolé. Il y a quelques autres dirigeants du PTr qui, ces derniers temps, ont tenu des propos négatifs vis-à-vis du MMM. Évidemment, la question est discutée à la réunion du comité central et à la prochaine réunion du bureau politique mardi », avait déclaré Paul Bérenger. Interrogé par la presse par la suite, il a fait comprendre que le MMM ne comptait pas participer de sitôt à la réunion des leaders ainsi qu’à la réunion élargie de l’entente de l’opposition.

Commentant la marche citoyenne du samedi 13 février, le leader du MMM a relevé qu’elle aura permis d’envoyer un message d’unité et de changement. « Toutes les communautés étaient présentes ainsi qu’un grand nombre de jeunes », a-t-il fait ressortir. « Ce qui est clair, c’est que la population est remontée contre l’actuel gouvernement et son Premier ministre », a-t-il fait comprendre.

Le leader du MMM a souligné, par ailleurs, qu’au regard de la loi, le gouvernement doit fixer la date des élections municipales d’ici juin. « Il est souhaitable que la date soit fixée et rendue publique dès que possible et qu’il ne faut pas attendre la dernière minute pour le faire », a-t-il insisté. Pour lui, les élections municipales auront lieu et sont importantes mais l’urgence d’aujourd’hui est le pays tout entier. « Il y a un état d’urgence contre le gouvernement et le Premier ministre actuel », a-t-il lancé.

D’autre part, Paul Bérenger a salué la démarche de Nando Bodha. « La manifestation de samedi dernier a exprimé un désir profond de changement. Nous avons besoin d’un changement en profondeur dans le pays. C’est le message que Nando Bodha fait passer en ce moment », a-t-il dit. Il a refusé toutefois de répondre aux questions sur un éventuel rapprochement de Nando Bodha avec le MMM, estimant qu’il vient de quitter le gouvernement et qu’il a annoncé lui-même son intention de se concentrer sur sa feuille de route et sur la réflexion au sein d’un groupe de personnes qui l’entoure.

Concernant la situation dans le pays en général, Paul Bérenger a estimé « qu’il y a une situation d’urgence » dans le pays. « Les enquêtes par la police et l’ICAC sur la mort de Kistnen, de Kanakiah, sur la STC et sur les achats d’équipements dans le cadre de la situation sanitaire liée à la COVID-19 ne se déroulent pas comme il le faut. La situation est bien grave. Ce n’est pas l’ex-ministre Sawmynaden seulement qui constitue un danger mais le gouvernement et le Premier ministre actuels qui doivent partir le plus vite possible parce qu’ils constituent un danger pour le pays. »

Pour que cela se produise, a-t-il poursuivi, il faut que l’opposition présente une alternative au gouvernement et au Premier ministre actuel dans l’intérêt du pays. « Le plus tôt cela se produit le mieux ce sera », a-t-il dit

Abordant le dossier de la STC, Paul Bérenger a souligné que les enquêtes menées par l’ICAC constituent en vérité « un cover-up » de plus. Il s’est référé aux déclarations faites par le nouveau ministre du Commerce qui a annoncé un nettoyage à de la STC. Ce qui, de l’avis du leader du MMM, constitue un aveu « qu’il y a de la malpropreté qu’il faut nettoyer ». Il a dit que le ministre qui avait, à sa nomination, fait des déclarations fracassantes s’est finalement résolu à laisser l’ICAC faire son enquête. « Il ne faut pas compter sur l’ICAC, encore moins sur « Callichurn pour nettoyer la STC mais les dirigeants de cette institution doivent rendre des comptes », a-t-il dit. Selon lui, il est étonnant que le “board” de la STC soit encore en place.

Pour ce qu’il s’agit de la Mauritius Investment Corporation Ltd (MIC) qui a bénéficié d’un financement de Rs 80 milliards de la Banque centrale, Paul Bérenger a déploré que cette instance « travaille dans l’opacité totale ». Il a également fait état des rumeurs insistantes selon lesquelles le Dr Joomaye aurait bénéficié d’un financement de la part de la MIC pour la construction de ses cliniques. Il a affirmé qu’il attend une réaction rapide sur cette question qui, si elle s’avérait, serait un scandale. Il a demandé « de la transparence sur l’utilisation de l’argent public placé dans ce fonds ».

Il a finalement parlé du tort fait au service financier alors que Maurice est sur la liste noire de l’Union européenne depuis mai 2020. « C’est un échec total du gouvernement. Le ministre et le gouvernement ont fait croire qu’au début de 2021, le pays sortirait de la liste noire de l’Union européenne et de la liste grise de la FATF. Or, selon nos renseignements, nous ne sortirons pas de la liste noire avant février 2022. Nous paierons cela très cher », a-t-il dit. Pour lui, les principaux coupables aux yeux de ces instances internationales sont l’ICAC et la FIU qui sont suivis de près par les autorités de la FATF et l’Union européenne.

Arvin Boolell :

« Les événements dépassent

individus et partis politiques »

Réagissant à la déclaration de Paul Bérenger au sujet des propos tenus par le député travailliste Eshan Juman, le leader de l’opposition, Arvin Boolell, a reconnu que le député a été maladroit dans ses propos. Il considère toutefois que les événements dans le pays dépassent les individus et les partis politiques. Pour lui, la corruption et le trafic de la drogue ont atteint un niveau alarmant dans le pays.

« Il ne faut que la déclaration du député Juman détourne l’attention. Cette question peut être abordée au sein des instances de l’entente de l’opposition au sein de laquelle chaque parti garde son identité. Il ne faut pas permettre qu’elle soit utilisée par le gouvernement comme un écran pour cacher les abus de toutes sortes », a-t-il souligné.

Arvin Boolell a fait mention des révélations autour des “emergency procurements” qui donnent lieu à des abus considérables comme le démontrent les révélations faites dans le cadre de l’enquête judiciaire sur la mort de l’agent du MSM, Soopramanien Kistnen. Il s’est demandé si pour mener à bien l’enquête autour de ce meurtre, il ne faudrait pas solliciter l’aide des experts de Scotland Yard.

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