Monde du travail : Les modalités de l’allocation de Rs 5 100 p.m. à être définies

L’extension du Wage Assistance Scheme et du Self-Employed Assistance Scheme pour le mois de juin met en veilleuse le recours au Redundancy Board

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Les salaires de base aux employés versés par les administrateurs nommés d’Air Mauritius avec la reprise des opérations internationales annoncée pour le 1er septembre

300 employés de Synaegis Ltd sous la menace de licenciement post-COVID-19 devant le Redundancy Board aujourd’hui

Avec l’adoption du budget 2020/21 dans des conditions « super-express » dans la soirée de mardi et en marge de la formalité du Third Reading de mardi prochain, la priorité conjoncturelle porte sur les modalités du paiement de la COVID-10 Technical Unemployment Assistance d’au moins Rs 5 100 par mois. De la gamme de mesures annoncées dans le discours du budget, la mise en application de cette enveloppe de Rs 15 milliards au paragraphe 365 du Budget Speech du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, est attendue avec une impatience redoublée par les opérateurs économiques du secteur privé, principalement dans le tourisme de même que dans d’autres secteurs économiques, mais aussi des salariés, dont les emplois sont menacés. Toutefois, pour le mois de juin, l’extension du Wage Assistance Scheme (WAS) et du Self-Employed Assistance Scheme (SEAS) devra servir de transition. Du côté du Redundancy Board, la Cause List des demandes de licenciement s’étoffe de jour en jour avec aujourd’hui, le cas des quelque 300 employés de Synaegis Ltd, une société engagée dans des activités de Call Centres à l’agenda.

À ce stade, très peu de détails sont disponibles quant aux critères de sélection et autres « Conditionalities », qui seront attachés pour le décaissement de ces Rs 15 milliards au titre de la COVID-19 Technical Unemployment Scheme, soit un minimum de Rs 5 100 par mois pour tout licencié dans le sillage de la pandémie. La Banque de Développement, la Mauritius Investment Corporation Ltd, le ministère du Travail et la Tourism Authority devront se concerter sur les modalités de ce guichet spécial en faveur de « ceux qui subissent une période de chômage technique ». Cette assistance exceptionnelle du gouvernement sera disponible pour une période de six mois.

En attendant que l’encadrement de cette mise en oeuvre soit établi avec un rôle-clé pour la Mauritius Revenue Authority, l’extension du Wage Assistance Scheme, et du Self-Employed Assistance Scheme, entérinée par le conseil des ministres de vendredi dernier, en faveur des employés dans le tourisme et autres activités économiques encore gelées, se présente comme un sursis. Toutefois, des appréhensions subsistent dans le camp des salariés avec des syndicalistes, ayant approché la Mauritius Revenue Authority pour en savoir davantage sur cette aide mensuelle exceptionnelle d’un minimum de Rs 5 100 pour chaque bénéficiaire.

Le dernier relevé au ministère du Travail indique que 2 597 licenciements ont été enregistrés en trois mois avec des craintes d’une accélération de cette tendance à partir du mois prochain. Le ministère note également un nombre croissant de doléances pour non-paiement de salaires, soit 1 329 à ce jour avec 6 847 plaintes de salariés pour la période entre le 6 avril et la fin de la semaine dernière.

Par ailleurs, du côté d’Air Mauritius, au regard des quelque 3 000 employés, avec une épée de Damoclès toujours au-dessus de leur tête quant à leur emploi, les administrateurs nommés, Sattar Hajee Abdoula et Arvind Gokhool, prévoient d’assurer de ne verser que le Basic Salary en cette fin de juin. En parallèle, des syndicats regroupant les intérêts de la compagnie se préparent à se prononcer sur « the final document from Administrators concerning the company being in Voluntary Administration with a view at mitigating the negative impact of Redundancy ». Ce « Final Document » à être avalisé par les syndicats aurait été élaboré suite à des « brainstorming sessions with a Facilitation Committee » avec probablement la participation d’un Top Chef de Lakwizinn du Prime Minister’s Office parachuté au sein d’Air Mauritius avant le Crash financier du 22 avril dernier.

Tout semble indiquer que le mois de juillet pourrait se révéler être un tournant dans la mise à exécution du MK Rescue Plan des administrateurs nommés, notamment en termes de dégraissage. La reprise des opérations commerciales sur le plan international devrait intervenir à partir du 1er septembre. C’est ce qu’indique un communiqué officiel, émis, hier soir, avec le proviso « subject to all condition, including opening of borders and lifting of travel restrictions, being met ». Entre-temps, Air Mauritius continuera à assurer des Rapatriation Flights et des Scheduled Commercial Cargo Operations.

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Agenda et Cause List fournis pour le Redundancy Board

Les représentants de la direction de six compagnies se sont présentés hier devant le Redundancy Board (RB), avec des demandes de licenciement pour une centaine de travailleurs. Les séances de ce jeudi et vendredi seront consacrées à l’audition d’une douzaine de compagnies. Il s’agit de Synaegis Ltd, The Kind of Blue Boat Ltd, Evolution Pre-press Ltd, P&P Link Ltd, Société Indigene Ltd, Pam Golding Properties, Ferney Spinning Mills Ltd, Ji Yun Knits Ltd, Us Event Consultant, Foot Five Co Ltd et Anelia Resort & Spa. La compagnie qui envisage de licencier le plus grand nombre d’employés est Synaegis Ltd, qui sera représentée ce jeudi par Me Yousuf Mohamed. Les employés ont retenu de leur côté les services de Me Kishore Pertab. Plus de 300 employés sont concernés.

Dans l’après-midi d’hier, la compagnie Filao Ltd s’est présentée avec une demande de licenciement pour environ 70 employés. Le président du RB a fait savoir qu’il fallait qu’elle se présente à l’audience en présence d’un représentant des employés concernés, et ce, afin de respecter les procédures. Lors de son audition, le représentant de la direction a expliqué que sa compagnie se trouve actuellement en sérieuse difficulté et qu’elle a dû mettre au chômage technique au moins une centaine d’employés. Il lui a été conseillé de négocier avec les travailleurs afin de trouver un représentant et tenter de conclure un accord. L’affaire serait alors prise sur le fond le 26 juin prochain.

Le Redundancy Board a aussi entendu les arguments de Mauvilac Industries Ltd, qui a signifié son intention de licencier au moins une douzaine d’employés. La compagnie a fait savoir qu’elle n’a pas engagé des discussions avec leur représentant syndical, car il s’agit de travailleurs saisonniers pour la plupart. Le président du board leur a fait comprendre que les travailleurs ont aussi leurs droits. « Il faut d’abord négocier avec ces travailleurs », explique le président du NRB à la direction de Mauvilac Industries Ltd.

Le RB s’est aussi attardé sur le cas de Chicouleur Ltée, compagnie qui opère trois boutiques à travers l’île. Le directeur, Dominique Denaive, a fait savoir qu’il ne peut plus poursuivre les opérations de l’entreprise en raison de la Covid-19 et qu’il ne peut continuer à payer les travailleurs alors que son entreprise ne roule pas. « Qu’est-ce que Maurice m’offre pour que je puisse continuer à opérer ? Si les employés ne font rien, je ne veux pas continuer à les payer. Je ne peux pas non plus vendre mes articles en ligne puisqu’il n’y a pas d’avion en ce moment », déclare le directeur de la compagnie.

Le président du RB lui a fait comprendre que « l’heure n’est pas aux discours, mais aux discussions sur le sort des employés » qu’il compte licencier. Le président du board a demandé au directeur s’il avait négocié avec les employés afin de trouver un accord. Puis il lui a demandé de lui fournir une liste des employés qu’il comptait mettre à la porte, « car les travailleurs ont aussi leurs droits ». Il a rappelé que si la demande de licenciement n’est pas justifiée, la compagnie aura alors à payer aux employés une compensation équivalant à trois mois par année de service.

Le cas d’Azur Paradise Ltd a, lui, été retiré devant le RB, car il ne répond pas aux critères établis pour être traité auprès de cette instance, la compagnie devant en effet réaliser un chiffre d’affaires de Rs 25 millions par an et employer plus de 15 personnes. Le représentant de la compagnie s’est vu conseiller d’ouvrir les négociations avec le ministère du Travail.

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