MONEY LAUNDERING ET TERRORISME – Maurice sous la menace de la Black List de l’UE

L’annonce officielle par Bruxelles d’inclure Maurice aux côtés de la Corée du Nord, de l’Irak et de l’Afghanistan pourrait intervenir demain

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Indépendamment des effets dévastateurs de la pandémie de COVID-19 sur l’économie, Maurice fait face à une grave menace dans le Global Business Sector. En effet, l’Union européenne (UE) envisage d’inclure Maurice dans la nouvelle Black List de juridictions n’étant pas en conformité aux critères de la lutte contre le blanchiment de fonds et du combat contre le terrorisme sur le plan international. L’agence de presse Reuters croit savoir que la publication de cette nouvelle liste, comprenant 22 États, devra intervenir dès demain à Bruxelles et, de ce fait, vient se greffer aux déboires de l’hôtel du gouvernement – déjà sous surveillance avec l’inclusion de Maurice dans la Grey List de la Financial Action Task Force (FATF) depuis fin janvier et comprenant une série d’engagements stricts à être respectés d’ici octobre prochain.

La dépêche de Reuters en date d’hier avance que la Commission européenne s’apprête à rendre publics deux documents majeurs dans le cadre de la lutte contre le Money Laundering et le Financing of Terrorism. L’un de ces documents comprend une « revised money-laundering list, expanded to include 22 from 16 states » avec la mise en application prenant effet à compter du mois d’octobre prochain. Les pays faisant déjà partie de la liste noire sont l’Afghanistan, l’Irak, le Vanuatu, le Pakistan, la Syrie, le Yémen, l’Ouganda, Trinidad and Tobago, l’Iran et la Corée du Nord. Ces Drafts Proposals, qui pourraient être sujettes à des changements de dernière heure avant la publication demain, incluent Maurice aussi bien que le Panama, les Bahamas, la Barbade, le Botswana, le Cambodge, le Ghana, la Jamaïque, la Mongolie, le Myanmar, le Nicaragua et le Zimbabwe.
Pour Bruxelles, ces pays « pose significant threats to the financial system of the Union because of failings in tackling money laundering and terrorism financing ». De ce fait, avec cette éventuelle inclusion dans la Black List de l’Union européenne, le Global Business Sector et le secteur bancaire en général devront affronter des conditions des plus astreignantes car « banks and other financial and tax firms will be obliged to scrutinise more closely their clients who have dealings with these countries. Companies in listed states are also banned from receiving new EU funding ». Reuters ajoute que « the new EU draft list largely reflects a listing compiled by the global Financial Action Task Force (FATF), which is the global standard-setter for efforts to curb money laundering ».
Du côté de l’hôtel du gouvernement, la confirmation éventuelle de l’inclusion de Maurice sur la Black List de la Commission européenne sera un « gros coup de massue » à l’économie, déjà à genoux avec les répercussions du nouveau coronavirus, ce qui représenterait une contraction de 10% de la croissance avec un manque à gagner estimé à Rs 50 milliards pour cette année.

À ce stade, lors des dernières délibérations du conseil des ministres, mention avait été faite d’un échange téléphonique d’un commissaire européen avec le chef de la diplomatie mauricienne, Nando Bodha. Aucune indication n’a transpiré quant à si cette menace pesant sur Maurice en termes de Black List aurait été évoquée officiellement.
Toutefois, dans les milieux du Global Business, déjà préoccupés à procéder à une évaluation et à un exercice de Damage Control au regard du Covid-19 sur le secteur des services financiers, l’annonce de demain de Bruxelles devrait être nulle autre chose qu’une véritable douche froide…

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