Négligences médicales – Xavier-Luc Duval : « Pa kapav tret dimounn kouma zanimo ! »

Le leader de l’opposition: « Le ministre de la Santé s’est trompé dans plusieurs réponses lors de la PNQ»

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Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, est revenu avec émotion hier sur les cas de négligences médicales dans les hôpitaux. Il a demandé que les recommandations du rapport PRB, qui souligne qu’il doit avoir obligatoirement un gynécologue et un pédiatre en permanence dans les hôpitaux, soient mises en œuvre immédiatement. Il a également réclamé une révision complète du protocole existant concernant le traitement des doléances concernant les négligences médicales.

« Tout le long de ma carrière comme député et comme leader de l’opposition, j’ai toujours donné priorité à la question de négligence médicale, parce que généralement, les victimes sont des personnes qui sont dans le besoin, qui sont démunies et qui n’ont aucun contact avec le ministère de la Santé ou des politiciens. Ils souffrent beaucoup », a expliqué Xavier-Luc Duval. Tout en rappelant que 51% de la population sont des femmes, lesquelles sont donc fortement concernées, même si cette question touche également « chaque parent et, par conséquent, tous les Mauriciens, car cela concerne la vie humaine ». Chiffres à l’appui, le leader de l’opposition a démontré que, malgré le fait qu’un accouchement ou une césarienne coûte cher dans un établissement privé, soit entre Rs 40 000 et Rs 100 000, nombre de Mauriciens préfèrent se rendre malgré tout dans une clinique privée. « Alors qu’en 2004, 85% des naissances avaient lieu dans un établissement public, en 2019, ce taux est tombé à 69% », a-t-il dit. Une baisse qui, selon lui, résulte des « mauvais traitements » dans les hôpitaux publics. De plus, les gynécologues et pédiatres employés dans la fonction publique travaillent de 9h à 16h, « alors qu’un accouchement peut avoir lieu à n’importe quelle heure », dit-il.

Il déplore également une hausse du nombre de bébés mort-nés dans les hôpitaux. Il rappelle ainsi que de 117 cas en 2018, ce nombre est passé à 139 en 2019 et à 141 en 2020. Dans le même laps de temps, le taux de mortalité infantile était de 14,7 pour 1 000 en 2019, alors qu’en Grande-Bretagne ce taux est de 3,7 pour 1 000. « C’est un problème qui doit être traité sérieusement par un ministre », a-t-il fait comprendre.

Revenant justement sur la réponse du ministre Jagutpal à sa PNQ de mardi, Xavier-Luc Duval a estimé que celui-ci « s’est trompé dans plusieurs réponses ». Il cite ainsi le cas du bébé de la famille Quirin qui, comme l’indiquent les documents officiels, est né à 26 semaines de grossesse, « et non pas 23 ou 24, comme indiqué par le ministre ». De plus, le ministre Jagutpal a affirmé qu’il ne savait pas que la famille Quirin avait déjà fait une plainte à l’hôpital de Rose-Belle le 16 février, alors que la famille Quirin dispose de preuves démontrant que ladite plainte a bel et bien été déposée, selon lui. « Depuis cette date, la famille n’a eu aucune réponse. Jusqu’à ce que l’hebdomadaire Week-End évoque cette négligence. C’est alors qu’ils ont envoyé ce dossier au Medical Negligence Standing Committee. »

Xavier-Luc Duval considère en outre que l’administration du ministère de la Santé est « soumise au diktat des gynécologues ». Et de poursuivre : « Au lieu défendre les patients et les femmes qui viennent à l’hôpital, on défend des gynécologues, parce qu’ils ne veulent pas travailler 24/7 à l’hôpital pour opérer dans le privé par la suite. »

Il se dit par ailleurs « étonné » que, selon les statistiques, 56% des accouchements sont effectués par césarienne. Or, fait-il remarquer, « les gynécologues doivent être présents lors de ces accouchements ». Pour cette raison, Xavier-Luc Duval déplore qu’au lieu d’annoncer que les recommandations du PRB seront mises en œuvre immédiatement, le ministre de la Santé « a affirmé qu’il préfère que le ministre des Finances annonce la création d’un poste de Registrar, ce qui peut prendre cinq ans ».

Le leader de l’opposition demande également que les infirmières puissent avoir une formation appropriée pour faire l’échographie. Par ailleurs, il s’est longuement appesanti sur l’importance de revoir le protocole concernant les accouchements. Il prend pour exemple l’Irlande où, dit-il, « à partir de 23 semaines, un bébé est viable et peut donc être sauvé ». Il développe : « À Maurice, il n’y a aucune directive à ce sujet. Ce qui fait qu’un médecin peut se permettre de déclarer non viable un bébé de 26 semaines et le mettre dans un récipient en attendant qu’il meure. Il faut tout faire pour que les autres familles mauriciennes ne vivent pas le drame qu’a connu Mme Quirin. »

« Comment un gynécologue peut-il décider de laisser mourir un bébé ? Heureusement qu’un autre médecin a entendu pleurer l’enfant et a pu le sauver. Bien sûr, il peut arriver qu’un bébé n’ait pas la chance de survivre. Mais dans ce cas, on doit le laisser dans les bras de sa mère. Pa kapav tret dimounn kouma zanimo ! » poursuit-il. Aussi considère-t-il que « le système de santé doit être revu afin que les charlatans ne viennent ternir l’image de ceux qui sont compétents et qui se dévouent à leur travail ».

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