Nine Year Schooling : Cafouillage pour le Extended Stream !

  • Les recteurs fustigent le silence du ministère de l’Education au sujet de l’évaluation de quelque 4 000 collégiens sans le PSAC

Alors que l’ensemble des élèves du “mainstream” seront en période d’examens de fin d’année dès la première semaine d’octobre, les collèges ne savent toujours pas quelles sont les intentions du ministère en ce qu’il s’agit des élèves de “Grade 7-Extended Stream”. Ils sont entre 3 500 à 4 000 enfants admis en début d’année dans cette filière. « On ne peut laisser partir les enfants sans aucune indication de leurs aptitudes après une année à l’école et ces informations sont importantes dans la préparation de la prochaine année scolaire », s’insurgent des chefs d’établissement du privé et d’État. Or, à ce jour, « il n’y a aucune communication de l’Éducation à ce sujet. » « Cet élément de flou persiste et risque même de durer l’année prochaine. Devront-ils venir à l’école pendant que les autres seront en période d’examen ? » se demandent-ils.

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« Ki minister pe rod fer avek sa bann zanfan “Extended-Stream”-la ? » se demandent sur un ton indigné des recteurs et chefs de département de l’Extended Stream. « Il y a eu beaucoup d’à-peu-près dans la manière de faire du ministère et on se rend compte que le ministère lui-même ne sait plus comment avancer dans la mise en pratique de ce programme d’études », ajoutent-ils. Le gouvernement a fait table rase de la filière Prevocational Education et a introduit, à la place cette année, l’Extended Stream, destinée aux enfants ne réussissant pas à obtenir leur Primary School Achievement Certificate.

Le système prévocationnel fonctionnait

Au bout de cette année scolaire, des enseignants, travaillant avec cette catégorie d’élèves, sont d’avis que le gouvernement « a fait une grosse erreur » en éliminant la Prevocational Education. « Tout n’était pas parfait dans le système prévocationnel mais nous savions au moins où nous voulions conduire les enfants d’après un programme d’études qui correspondait à leur niveau. Avec l’expérience, nous aurions pu améliorer le curriculum pour l’ajuster aux nouvelles réalités », dit Harris Batchwa, Manager du Friendship College (Boys) et secrétaire de la Fédération des Managers des Collèges privés.

Durant toute l’année, les enseignants de l’Extended Stream ont eu à faire face de grosses difficultés à avancer dans le programme d’études. « Le niveau est trop élevé pour ces élèves », affirme-t-on. « Selon nos observations, certains élèves ont fait des efforts pour travailler et notre école est citée, en exemple, au niveau du ministère. Malgré cette appréciation, le programme d’études, étant trop difficile, n’est pas à la portée des enfants », affirme un recteur d’un collège d’État dans la Zone 4 (Quatre-Bornes/Vacoas/Ouest).

Des enseignants de l’Extended Stream confient au Mauricien qu’ils auront été « dans le flou » pendant toute cette année scolaire qui s’achève bientôt et « ce n’est pas faute de n’avoir pas posé de questions sur tel ou tel aspect lors des différents ateliers de travail organisés par le ministère et par la PSEA ». Ce manque d’informations engendre un agacement. « À chaque fois qu’on se tourne vers la PSEA pour avoir des réponses, les officiers nous répondent “nou pa kone” », disent des chefs de département de l’Extended Stream. « J’ai demandé, durant la semaine écoulée, aux officiers de cet organisme s’il y avait des directives par rapport à l’évaluation de fin d’année et, une fois de plus, ils n’ont pas été en mesure de me répondre. Je pense que chaque école fera à sa manière », dit le Manager de Friendship College. « Nous sommes en pleine confusion depuis le début de l’année concernant le programme d’études. Les parents ne sont pas indifférents à l’éducation de leurs enfants. Certains demandent aux profs “eski pou ena enn ti lekzamen pou kone ki li finn fer dan lekol salane-la ?” », explique Bhojeparsad Jugdambi de l’UPSEE.
Dans le secondaire d’État, des enseignants disent qu’ils sont « décontenancés par la confusion » qui règne s’agissant de l’évaluation des élèves de l’Extended Stream en cette fin d’année. « Certains établissements auront des évaluations formelles et les questionnaires sont prêts. Mais d’autres collèges ont décidé qu’il n’y aura pas d’examens écrits et que les enseignants poseront des questions à l’oral aux élèves dans certaines matières spécifiques pour avoir une idée de leur capacité d’écoute et de compréhension. D’autres ont dit qu’ils feront de petits contrôles écrits. Nepli kone dan ki direksion pe ale », déplorent un dirigeant de l’Education Officers Union, dénonçant le silence du ministère.

Compétences de base insuffisantes

Des collèges d’État de la Zone 4 ont pris l’initiative de préparer un calendrier d’examens pour l’Extended Stream et en ont reçu l’aval de la Zone Directorate. Mais mercredi matin, ces écoles ont reçu une première communication du ministère leur demandant de « hold on » l’emploi du temps en attendant la tenue d’un atelier de travail. Quelle ne fut pas la surprise des recteurs concernés de recevoir quelques heures plus tard une autre circulaire du ministère leur disant cette fois d’aller de l’avant avec l’organisation des examens. « Ces changements de décisions en une journée démontrent que le ministère lui-même ne sait pas comment continuer avec ce projet éducatif », regrette-t-on dans la conjoncture.
Mais l’examen de fin d’année n’est pas la seule préoccupation ces jours-ci dans les écoles au sujet de l’Extended Stream. Deux autres interrogations se font également entendre, à savoir « quel parcours pour ces élèves l’an prochain ? » et « est-ce que le ministère prévoit pour eux une classe de “Grade 8-Extended Stream” avec un programme d’études spécifique ou est-ce qu’ils commenceront le cursus Grade 7 du mainstream ? ». Avec l’introduction de l’Extended Stream, les élèves devaient avoir quatre ans au lieu de trois pour couvrir le programme d’études Grade 7-Grade 9 et au bout duquel ils prendront part aux examens du National Examinations Certificate (NEC) (à la fin de Grade 9).

En conclusion, une analyse du Mauritius Institute of Education, à partir des informations fournies par les enseignants de l’Extended Stream, indique qu’un élève sur cinq (20%) a les compétences de base en lecture, écriture et en calcul. Le MIE aurait établi trois catégories d’apprenants, notamment, « A » (Bien), « B » (Assez bien) et « C » (Faible). Le MIE avait fait part de ses conclusions à ces enseignants lors d’un atelier de travail à la PSEA au mois d’août : 20% des élèves sont dans le groupe « A »; 45% en B et en C, 35%.

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