NMH SAGA : Taukoordass garde le silence sur l’Interim Report de NMH Saga

  • L’ICAC doit se contenter de laisser partir le Special Investigator de la FSC pour tenter d’obtenir un Judge’s Order

Le Special Investigator de la New Mauritius Hotels Saga, avec une OPA avortée en février 2016, Kriti Taukoordass, n’a pas dérogé au mot d’ordre. En effet, convoqué par l’Independent Commission Against Corruption, hier après-midi, pour faire la lumière sur les différents délits et infractions sous le Securities Act, dont ceux d’Insider Trading et de Conspiracy lors des transactions boursières en février 2016 pour éviter une Offre Publique d’Achat des actions du groupe New Mauritius Hotel, le Special Investigator de la Financial Services Commission a refusé de répondre aux questions des limiers de l’ICAC et encore moins de déposer une copie de son Interim Report avec la série d’Incriminating Key Findings contre les protagonistes impliqués dans ces transactions permettant au groupe Espitalier-Noël de maintenir sa mainmise sur le groupe NMH.

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Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien auprès des sources concordantes après le passage du Special Investigator sur le dossier NMH au QG de l’ICAC indiquent que ce dernier a plaidé la clause de confidentialité de son Assignment de la FSC pour ne pas répondre aux questions et demandes. De ce fait, l’ICAC n’a eu d’autre choix que de laisser partir Kriti Taukoordass, le temps que des procédures nécessaires soient initiées du juge de la Cour suprême siégeant en référé pour obtenir des Judge’s Orders; il a été convenu que le Special Investigator devra se mettre à la disposition de l’ICAC pour la reprise de l’exercice interrompu une fois le feu vert de la Cour suprême obtenu.

À ce stade, l’ICAC n’est, semble-t-il, « pas satisfaite » des échanges de documents concernant la New Mauritius Hotels Saga avec la Financial Services Commission. Les hommes de Navin Beekarry épluchent les événements survenus du côté du régulateur des services financiers au sujet des transactions boursières effectuées en février 2016 au sein du groupe hôtelier. Malgré le récent deal “Tuftu” conclu devant la Mediation Division de la Cour suprême entre Rogers, ENL Land, Swan Life Ltd et le Special Investigator de la Financial Services Commission, Kriti Taukoordass, l’ICAC semble poursuivre avec le recueil des informations sur cette transaction de 2016.

Selon nos informations, l’ICAC éprouverait « des difficultés » avec la FSC au sujet du partage d’informations sur le dossier NMH, qui reste un sujet controversé du côté des services financiers. Malgré l’accord trouvé entre les deux parties au sujet du partage des informations recherchées concernant les transactions boursières du groupe hôtelier New Mauritius Hotels datant de février 2016, la commission anti-corruption se heurte à une « non-coopération » de la part de la FSC. Ainsi, l’ICAC épluche non seulement les documents récupérés à ce stade mais procède aussi au recueil des versions des faits des protagonistes clés de ce deal boursier controversé. C’est dans cette logique qu’après avoir établi des contacts avec René Leclézio, le Managing Director de Property and Development en fin d’année 2018, la commission anti-corruption a convoqué hier Kriti Taukoordass, le Special Investigator nommé par la FSC, pour tirer au clair cette transaction boursière contestée.

En effet, l’enquête de l’ICAC s’oriente vers des Public Officials de la FSC, qui ont géré le dossier NMH depuis février 2016 et qui ont à plusieurs reprises changé de posture concernant ces transactions boursières. La commission anti-corruption se fonde sur les différentes dénonciations officielles de l’actionnaire minoritaire Sunnystars Resorts Holdings concernant l’OPA avortée en 2016 avec cette compagnie accusant Hector Espitalier-Noël, Chief Executive Officer du groupe ENL, d’avoir bloqué la vente de 9,4% d’actions de New Mauritius Hotels (NMH) par Property and Development Ltd (PAD) et Taylor Smith Group.

SRH soutient ne pas avoir réussi à acheter les actions en question et conteste ce deal boursier. L’objectif de l’audition avortée de Kriti Taukoordass devait permettre de comprendre pourquoi la FSC lui avait confié cette Special Investigation. Le principal avait été mandaté par l’ancien Acting Chief Executive du régulateur, P. K. Kuriachen, pour cette tâche avec le Financial Secretary, Dev Manraj, occupant le rôle de Chairperson à ce moment-là.

L’ICAC voudrait également comprendre ce qui s’est réellement passé lors de la Special Investigation menée par Kriti Taukoordass et comment la FSC a réagi lors de la soumission des “Findings”. L’ICAC tente de comprendre le rôle du board de la FSC le long de cette controverse boursière, appréhendant qu’il y ait potentiellement des maldonnes entre certains actionnaires de NMH et ces Public Officials car les positions adoptées par ces derniers ont été incohérentes. Ainsi, selon nos recoupements d’informations, l’ICAC compte procéder au cas par cas et interpeller les principaux acteurs de ce dossier. L’on prévoit dans les milieux informés un défilé de ténors du côté de la FSC.

Il n’est pas à écarter que le CEO, Harvesh Seegolam, soit écouté sur le partage de ces informations cruciales mais aussi sur les manœuvres depuis les conclusions de Taukoordass. L’ancien et l’actuel Chairperson de la FSC intéresseraient aussi l’ICAC pour comprendre les multiples décisions prises par le conseil d’administration.

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