Non-revenue water : l’efficience en baisse alors que la production est en hausse

  • La CWA met en cause les petites fuites d’eau internes

Réduire les fuites d’eau et augmenter les “hours of supply”. Telle est la mission que s’est fixée le gouvernement, notamment pour offrir une meilleure fourniture d’eau aux abonnés. Ainsi, la Central Water Authority (CWA) a démarré une campagne de remplacement de vieux tuyaux depuis quelques années, principalement pour augmenter la production d’eau et réduire la “Non-revenue Water” (NRW). Pourtant, ce n’est pas ce que montrent les indicateurs de cette dernière. La production d’eau a certes été augmentée par 12%, passant de 253 849 054 m3 en 2017 à 285 192 175 m3 en 2018, alors que l’inefficience a augmenté de 4% entre 2017 et 2018.

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La NRW est la différence entre le volume d’eau produit et consommé à travers le pays, ainsi que l’inefficience causée due à plusieurs raisons, telles les fuites d’eau. Les récents indicateurs de la NRW démontrent que la production d’eau a certes augmenté depuis 2017, notamment après la réalisation de plusieurs projets de remplacement de tuyaux accomplis par la CWA. Toutefois, le taux d’inefficience suscite de vives inquiétudes car il est plus élevé. En 2017, la production d’eau s’élève à 253 849 054 m3 à travers Maurice alors qu’en 2018, la quantité a atteint 285 192 175 m3. En revanche, le pourcentage d’inefficience s’élève à 53% (133 758 146 m3) en 2017 et 57% (161 314 784 m3) en 2018, soit une hausse de 4%.

Dans le nord, l’est et le sud, le taux d’inefficience a augmenté de 2% entre 2017 et 2018. Pourtant, la production a augmenté de 7% dans le nord (de 53 471 120 m3 à 56 982 167 m3), de 9% à l’est (de 39 432 230 m3 à 42 905 576 m3) et de 7% dans le sud (de 36 752 425 m3 à 39 364 410 m3). Le taux de consommation a connu une hausse de 4%, 2% et 3% dans les trois endroits respectifs. À Port-Louis, le taux d’inefficience a augmenté d’un pourcent seulement entre 2017 et 2018, passant de 56% en 2017 à 57% en 2018, alors que le taux de production a augmenté de 6%, passant de 43 054 952 m3 à 45 478 419 m3.

Dans les régions des hautes Plaine Wilhems, le taux d’inefficience a augmenté de 4%, passant de 57% en 2017 à 61% en 2018. Pourtant, le taux de production a augmenté de 11%, passant de 47 810 419 m3 en 2017 à 53 020 570 m3 en 2018. En ce qui concerne les basses Plaine Wilhems, le pourcentage d’inefficience est le plus élevé de toutes les régions, soit à 16%, passant de 41% en 2017 à 57% en 2018. La production, elle, a augmenté de 42%, passant de 33 327 908 m3 en 2017 à 47 441 033 m3 en 2018.

Sollicitées pour des éclaircissements, des sources de la CWA expliquent que la production et l’approvisionnement en eau ont été « améliorés » depuis que les vieux tuyaux ont été remplacés. D’ailleurs, précisent-ils, « les travaux sont toujours en cours » dans certains endroits. « Une importante amélioration dans la pression d’eau a été notée à plusieurs endroits. En remplaçant les gros tuyaux qui datent de plusieurs années, nous avons réussi à maîtriser les fuites. Toutefois, nous faisons toujours face à des problèmes internes. La pression d’eau endommage désormais les petits tuyaux internes, c’est-à-dire chez les consommateurs. Donc, il y a toujours de petites fuites. D’ailleurs, nous avons de nombreuses plaintes à ce sujet », affirment des ingénieurs de la CWA.

Ils indiquent également que la production d’eau a augmenté depuis 2017 grâce à la maîtrise des fuites dans les gros tuyaux. Ce qui explique la grosse pression d’eau et l’amélioration des heures d’approvisionnement. « Il n’est pas juste de dire que l’efficience a baissé. La production d’eau a considérablement augmenté depuis 2015, et ce alors que le Bagatelle Dam n’est pas encore entré en opération. Nous faisons de notre mieux pour améliorer l’efficience. Outre le “physical loss”, qui est la fuite d’eau, nous faisons aussi face à la “commercial loss”, c’est-à-dire quand les planteurs installent des connexions illégales. À certains endroits la “commercial loss” s’élève à 30% et dans d’autres endroits à 40%. Quand les heures d’approvisionnement augmentent, les pertes aussi sont en hausse », concluent les ingénieurs.

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