Océan Indien — Realpolitik : War Games à Diego Garcia !

Washington et New Delhi s’affichent côte à côte dans des anti-submarine warfare exercises avec déploiement du US Navy-Guided Missile Destroyer, USS Spruance, et des avions militaires, les Fighting Tigers, basés en Floride

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Cette première opération conjointe exécutée sous le COMCASA, présentée comme la « Hardline Stance » des Etats-Unis pour répondre à l’Advisory Opinion de la CIJ du 25 février dernier

Lalit, réagissant à ces exercices militaires : « Now, Mauritius must call for a date for base closure (at Diego Garcia) »

La première réaction publique des Américains, en guise de réponse à l’Advisory Opinion de la Cour internationale de Justice de La Haye sur les Chagos du 25 février dernier, est des plus militaires. Bénéficiant de la complicité de l’Inde, qui se présente comme une alliée de Maurice dans la revendication sur la souveraineté territoriale, les Etats-Unis se sont engagés dans des War Games en mer et dans les airs en plein coeur de l’océan Indien, lundi dernier. La machine de guerre des Américains, soit le US Navy-Guided Missile Destroyer, USS Spruance, de la 7e flotte, basée à San Diego, et des avions militaires, type P-8A, aussi connus comme les Fighting Tigers — et considérés comme « one of the world’s most advanced anti-submarine warfare aircraft currently in service » — venus de Floride, était déployée aux côtés des unités du Naval Air Squadron 312, ayant pour base navale, Rajali en Inde.
Pour les observateurs aguerris, cette version des War Games ne constituerait nul autre que le message de la Hardline Stance de l’administration américaine du président Donald Trump, alors que Maurice se prépare à piloter une nouvelle résolution devant l’Assemblée générale des Nations unies pour traduire dans la réalité la teneur du Pronouncement de La Haye sur les Chagos. Avec ce nouveau développement sur le plan militaire, Lalit est monté au créneau et demande au gouvernement de Pravind Jugnauth de changer son fusil d’épaule pour exiger la date de la fermeture de la base militaire des Américains à Diego Garcia.
A ce jour, c’est la première fois que les Etats-Unis et l’Inde s’affichent militairement et publiquement, même si la signature de l’accord bilatéral du Logistics Exchange Memorandum of Agreement (LEMOA) remonte à août 2016. L’exercice militaire de lundi dans l’archipel des Chagos, avec pour point de commande Diego Garcia, a été exécuté sous le Communications, Compatibilty and Secutity Agreement (COMCASA), autorisant une « closer interoperation between US and Indian military assets ». Officiellement, « the military exercise focused on anti-submarine warfare training, information sharing, and coordination between maritime patrol aircraft and surface combatants. It was the first bilateral anti-submarine warfare exercise since the signing of a Communications, Compatibility and Security Agreement (COMCASA) last September ».
Confirmant le déroulement de ces opérations militaires, un communiqué officiel de la US Indo-Pacific Command de la 7e flotte, en date du 16, annonce que « P-8 aircraft from the US and Indian navies conducted cooperative activities in the Indian Ocean, April 15. The US Navy guided-missile destroyer USS Spruance (DDG 111) also joined the drills, which focused on anti-submarine warfare training, information sharing and coordination between maritime patrol aircraft and ships ». Des hélicoptères MH 605 Sea Hawk ont également participé aux manoeuvres militaires,
De con côté, le US Navy Commander, Mathew Smidt, dirigeant les opérations de chasse aux sous-marins de son poste à bord de l’USS Spruance, se félicite du déroulement et des retombées de cette première sortie indo-américaine dans l’océan Indien. « The US Navy is committed to engaging with regional partners in establishing common practices and developing mutual capabilities. Spruance is proud to exercise alongside the Indian Navy », dit-il, selon cette communication de la 7e flotte en ajoutant que « we were greatly impressed by the professionalism and competency of their MPRA. The exercise was a wonderful experience and opportunity from which we learned and honed our skills ».
« Our goal is to further standardize our procedures»
Tout semble indiquer que ces démonstrations de force militaire de ces pays dans cette partie du monde seront appelées à se renouveler. C’est ce que laisse entendre le commandant Zachary Stang à la tête de l’escadron des Fighting Tigers. « We look forward to developing useful lessons through this engagement and laying the groundwork for future integration efforts between our Maritime Patrol and Reconnaissance Forces », affirme-t-il, alors qu’un des pilotes de la Patrol Squadron (VP) 8 de Floride n’a pu s’empêcher d’ajouter que « our goal is to further standardize our procedures so we can work more efficiently in future real world operations. I think, in the end, we are fortunate to be able to operate out of beautiful Diego Garcia and learn about our Indian counterparts as well ! »
Du côté de New Delhi, très peu d’informations sur des manoeuvres militaires ont filtré, même si l’avertissement à peine voilé est également adressé à la Chine, qui nourrit des ambitions militaires dans cette partie du monde, vu que « in addition to ongoing deployments in the Middle East, Diego Garcia also served as a platform for deployments in the South China Sea, where the US has accused China of setting up its own military presence on uninhabited islands also claimed by regional Pacific powers ».
Cette première édition des Indian Ocean Wargames traduit dans la réalité la thèse défendue en ce début de mois à la Chambre des communes par les Britanniques selon laquelle « the Outer Islands of the British Indian Ocean Territory are integral to the effective operation of the UK/US defence facility on Diego Garcia, which is used by the UK and our allies to combat some of the most challenging threats to regional and international security, including those from terrorism, organised crime, instability and piracy ».
Pour répondre à cette Hardline Stance de Donald Trump contre The Hague-Based Judiciary ou encore à cet acte d’intimidation, Lalit maintient qu’il n’y a qu’une solution pour Maurice, soit la fermeture de la base des Américains à Diego Garcia. « The political content of the total legal victory (at the International Court of Justice) is that people all over the world become more aware of this hidden bit of military force – outside all democratic control. Now, the Mauritian State must call for a date for base closure, instead of abjectly accepting the presence of a base over which the Mauritian people have no control, on Mauritian land », préconise Lalit dans un commentaire posté sur sa page Facebook à ce sujet.
Affaire à suivre…

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