OPÉRATION « CAESAR’S WIFE » – Angus Road Saga : intérêt et pressions redoublés

À prévoir : nouvelle PNQ sur les dessous des Financial Dealings de Pravind Jugnauth au sujet des acquisitions immobilières de Bel-Air Sugar Estate

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La Cour suprême pourrait être saisie d’une demande formelle pour la réouverture de l’enquête gelée au niveau de l’ICAC en substitut d’une Private Prosecution

Le leader de l’opposition, Arvin Boolell : « Nous ne nous laisserons pas faire ! »

En marge de l’opération « Caesar’s Wife » sur les dessous de l’Angus Road Saga, l’opposition parlementaire du Labour, du MMM et du PMSD, compte accentuer la pression sur le Premier ministre et leader de L’Alliance Morisien, Pravind Jugnauth, de même que les institutions compétentes. L’objectif est que toute la lumière soit faite, et en toute transparence, sur les dessous des Financial Dealings de ces transactions financières pour des acquisitions immobilières auprès de la société de Bel-Air Sugar Estate, avec au moins Rs 4 millions sur Rs 7 millions payées en espèces en 2002 et un transfert de Rs 20 millions avec pour principal agent un dénommé Loganaden (alias Alan) Govinden en Angleterre. Tout semble indiquer que pour la troisième séance consécutive la substance de la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, Arvin Boolell, sera axée autour du boulet que traîne le Leader of the House. En sus de cela, un panel d’hommes de loi de l’opposition se penche sur l’option de saisir la Cour suprême d’une demande, autre qu’une Private Prosecution, en vue de déverrouiller ce dossier à rebondissements politiques. Toute cette question a fait l’objet d’échanges lors d’une réunion tripartite, hier, convoquée par Arvin Boolell à son bureau officiel.

Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien de sources politiques concordantes indiquent que le dossier de l’Angus Road Saga, qui a amorcé un tournant majeur avec des révélations sur des paiements en infraction aux dispositions du cadre légal régissant l’Economic Crime Office, prédécesseur de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) et de la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act, continuera à être à l’agenda politique. « À coup sûr, l’Angus Saignant, comme indiqué dans la presse, sera à l’ordre du jour de la prochaine séance de l’Assemblée nationale. Il ne faut pas se faire d’illusion, cette affaire fera l’objet d’une nouvelle PNQ tant qu’il y a des zones d’ombre à élucider ou encore des non-dits à découvrir. Nous étudions les différents aspects et aviserons d’ici mardi matin de la teneur de la PNQ », font comprendre au Mauricien des sources bien avisées au sein de l’opposition.

D’autres indications sont que la PNQ n’est pas l’unique plateforme pour l’offensive politique contre le Premier ministre dans la conjoncture. Ainsi, des avocats-parlementaires se penchent sur l’option d’un Writ of Mandamus, avec un ordre formel à l’encontre de l’ICAC ou du Central CID pour se prononcer sur l’état des enquêtes pénales initiées ou à être envisagées dans cette affaire. Cette possibilité est à l’étude depuis le début de cette semaine avec les principaux concernés faisant preuve de réticence à ce stade de confirmer formellement.

Au cas où l’opposition parlementaire, ou précisément le parti Travailliste, va en Cour en vue d’obtenir cet ordre formel sur l’Angus Road Saga, le choix de l’auteur de la motion devra être prudemment déterminé en raison des implications politiques subséquentes. « Pour l’instant, les cartes sont sur la table et une décision sera prise après mûre réflexion car l’intérêt public a besoin de connaître les circonstances de cette affaire d’acquisitions immobilières », ajoute-t-on.

« Nous ne nous laisserons pas faire ! » a affirmé vendredi le leader de l’opposition, Arvin Boolell, à l’issue de la réunion des leaders des partis parlementaires à son bureau. Outre le leader de l’opposition, étaient aussi présents à cette réunion Paul Bérenger, Xavier-Luc Duval ainsi que Shakeel Mohamed, Patrick Assirvaden, Arianne Navarre-Marie, Rajesh Bhagwan, Patrice Armance et Kushal Lobine.

Après deux séances parlementaires marquées par des confrontations directes entre le Premier ministre et le leader de l’opposition, surtout au niveau de la Private Notice Question, et l’intervention du Speaker, à qui l’opposition reproche de « jouer le rôle de “goalkeeper” » du Premier ministre, les leaders des trois partis de l’opposition ont exprimé leur indignation devant l’attitude du Speaker de l’Assemblée nationale. « Il faut toutefois faire la différence entre le Speaker et le Deputy Speaker, pour qui nous avons un respect sans faille, et qui a été très “fair” dans sa façon de mener les travaux. » Les trois leaders se disent « prêts à affronter le Speaker », qui aurait laissé entendre à qui de droit, selon eux, son intention de durcir sa position et de ne pas hésiter à renvoyer qui que ce soit.
Il a aussi été question de la position adoptée la semaine dernière par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui a refusé de répondre aux interpellations supplémentaires de Xavier-Luc Duval. Les autres leaders de l’opposition déplorent que le Speaker « permette aux ministres de donner des réponses en longueur sans intervenir ».

Et d’ajouter : « Nous consoliderons notre position en ce qui concerne les Prime Minister’s Questions. »Les parlementaires des trois partis ont également passé en revue la situation économique, disant ainsi s’étonner que le ministre des Finances et les membres du gouvernement « insistent à parler de croissance économique pour l’année prochaine, alors que tous les pays connaissent une contraction » économique. « De plus, tout le monde sait que le pays connaîtra l’année prochaine une croissance bien insuffisante pour remonter la contraction enregistrée cette année. Même avec une croissance de 9,9% nous serions encore à -4,3% du PIB enregistré en 2019. Nous voyons avec inquiétude la situation économique pour l’année prochaine. Avec la faillite de plusieurs entreprises, nous nous acheminons vers une perte massive d’emplois », conclut Arvin Boolell.

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