Opération « Debosaz » : « Nous ne sous-estimons pas la gravité de la crise au MMM » indique Bérenger

  • Le leader des Mauves à la presse « Pena personn pli kont dinasti ki mwa »

Les dernières démissions enregistrées au niveau du MMM dans le sillage de l’opération « Debosazé de Lakwizinn du PMO et du Sun Trust ont été au centre des discussions du bureau politique hier après-midi à Rose-Hill. « Nous ne sous-estimons pas la gravité de la crise que connaît le MMM », a déclaré Paul Bérenger, leader du parti, lors d’un point de presse impromptu à l’issue des travaux.

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Des militants avaient envahi la cour du quartier général du MMM dans l’après-midi en quête des dernières nouvelles et afin de mieux comprendre la situation. Certains ont même entonné l’hymne du MMM, “Soldat lalit militan”, à la fin de la réunion, avant d’écouter le message de Paul Bérenger. « Nous avons eu un bureau politique habituel et ordinaire. Nous avons bien discuté et les échanges ont été très positifs », a dit d’entrée le leader, entouré pour l’occasion des membres du bureau politique. Il a enchaîné : « Mon sentiment personnel pèse lourd dans la situation. Nous ne sous-estimons pas la gravité de la crise que le MMM connaît. Ce qui m’anime, c’est un sentiment de tristesse. Beaucoup de tristesse. Lorsque je pense à des personnes comme Hurmila Routhoo ou Sanjiven Permal, j’ai un sentiment de tristesse. Mais la vie continue. »

Il a par la même occasion fait part du « sentiment de dégoût » qui anime le MMM. « Steven Obeegadoo, avec sa politique “autrement”, vient de passer au MSM. Les cinq démissionnaires ont démissionné pour aller avec Jugnauth. Il y a un sentiment de colère et de dégoût. Nous ne sous-estimons pas la crise par laquelle nous passons. Mais nous ne la surestimons pas non plus ! » a-t-il ajouté. Et d’annoncer l’organisation d’une réunion élargie du comité central du MMM, à laquelle prendront part les candidats désignés. « Nous nous concentrerons sur les circonscriptions et les régionales où il y a eu ces démissions, à savoir les Nos 5, 7, 8 et 17. Nous serons actifs dans ces circonscriptions et nous allons vers une assemblée de délégués dans deux ou trois semaines. »

Paul Bérenger a reconnu à nouveau que, pour le MMM, « c’est un moment difficile ». Mais il poursuit aussitôt : « Le MMM a connu des hauts et des bas. C’est surtout un moment triste, mais c’est la vie. » Invité à commenter le départ d’Ahmad Jeewa, l’ancien président du parti, Paul Bérenger a rappelé qu’il s’agit d’un vétéran. « C’est triste, mais les quatre autres étaient des membres du bureau politique et des candidats désignés. Ils étaient tous là les lundis après-midi et ont gardé leur bouche fermée. Bye Ahmad, ok. Il a choisi de terminer sa carrière comme il le fait. C’est son choix. Lorsque je vous dis que je suis triste, je pense surtout aux jeunes et je leur demande de ne pas se laisser affectés. Samedi, Hurmila était au congrès des jeunes du MMM. Le lendemain, elle était en train de faire du porte-à-porte.

Il y a un sentiment de dégoût et je leur demande de ne pas désespérer », a-t-il lancé.
A la question de savoir à quoi il attribue ces départs, le leader des Mauves a simplement répondu : « J’ai mon interprétation. » Quant à savoir s’il y a toujours une appréhension concernant le fait que le MMM se rende seul aux élections générales, il a lancé : « Ce n’est pas un plaisir d’y aller tout seul. Nous sommes arrivés à la conclusion que nous ne pouvons nous joindre à Ramgoolam pour des raisons objectives. Mais le MSM est pire que les travaillistes. Nous sommes donc arrivés à la conclusion qu’il nous faut nous rendre seul avec notre liste de 60 candidats », a-t-il poursuivi, tout en reconnaissant toutefois que « notre tâche est encore plus difficile qu’avant ».

Commentant la démission de Prakash Meenowa, qui figurait sur la liste des candidats, Paul Bérenger a d’abord qualifié celle-ci « d’horrible », avant de dire avoir « honte pour lui ». Quant au sujet de Sanjiven Permal, il a observé : « Nous avons eu des ennuis avec un bon militant comme Govinden et nous l’avons choisi. Maintenant, il nous vend comme cela… »
Face à un journaliste, qui lui demandait s’il considérait que « le MMM est plus fort que jamais », il s’est emporté, affirmant : « Eoula. Pa emerd mwa ! Vous m’avez entendu dire ça ? (…) Si vous avez envie de le dire, faites-le, mais ne mettez pas ça dans ma bouche. Si vous comprenez le créole, monn dir ki sa kriz ki nou pe kone mari grav. Ou finn tann mwa dir MMM pli for ke zamai ? Ou envi dir sa koneri-la, se ou drwa. Pa mwa. Nou pass par enn moman difisil e bien trist. »

Paul Bérenger est ensuite revenu sur le sentiment de « dégoût » qui prévaut vis-à-vis du MSM et du Ptr. De même il n’a pas caché sa déception devant le contenu de la lettre commune adressée par les démissionnaires, qui estiment que le MMM a « trahi ses valeurs », ajoutant que « c’est pourquoi ils vont vers les vraies valeurs » avec Pravind Jugnauth. Mais Paul Bérenger de rétorquer : « Eoula. On finn trouve sa lekip Ali Baba ki ti a Rivier di Ranpar samdi ! »

À une question concernant son leadership, le leader des Mauves a observé que celui-ci a été « mis en cause à plusieurs reprises ». Il a aussi rappelé que la question d’alliance a fait l’objet de « longue discussions », poursuivant : « On a longuement discuté. Il y avait des membres en faveur. Finalement, nous avons décidé de ne pas aller ni avec les travaillistes de Ramgoolam, ni avec le MSM de Pravind Jugnauth. »

Selon lui, la question du partage du poste de Premier ministre a également été débattue au MMM. « Mwa, mo kontan lavi an zeneral. Mo kontan mo bann zanfant, mo bann ti-zanfan, le militan an zeneral (…) Si on veut discuter de cette question samedi, on peut encore le faire. On verra. » À la question de savoir s’il y a un « acharnement » contre le MMM, il a répondu : « Nou koz fran. À part les partis de l’extrême gauche, le Ptr et le MSM, c’est de la pourriture. Pe aste dimounn, pe zoue lor dekourazman dimounn, lor lavantaz. MMM reste se ki li ete ! »

Concernant ses proches, Paul Bérenger a estimé que « pena personn pli kont dinasti ki mwa ». Il a ensuite rappelé que son gendre est entré dans l’arène politique sans l’en informer et que « c’est la régionale du No 15 qui l’a choisi » comme candidat. De même, selon lui, que c’est la régionale de la circonscription de Quatre-Bornes qui a choisi Danny Perrier, et la No 16 qui a opté pour sa fille. « Ma fille est dans le No 16, qui l’a choisie. Jamais je n’ai bougé un doigt pour la favoriser. Je la laisse vivre. Jamais je n’ai favorisé les dynasties. Il faut que les gens soient eux-mêmes pourris pour croire cela ! » a-t-il conclu.

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