Opération Super Cargo : L’axe Gurroby/Lakwizinn sur la piste du Champ-de-Mars

SME Equity Fund fait partie de l’actionnariat de Babul and Sons Fishing Co. Ltd. de Ritesh Gurroby

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Me Valayden, avocat du suspect en détention réclame des tests ADN sur les Wrappings des 243,5 kg d’héroïne et des 26 kg de haschisch

La découverte des 135 kilos d’héroïne, impliquant Navin Kistnah, avait permis à la police et l’Independent Commission Against Corruption (ICAC), entre autres instances, de se rendre compte de l’étendue des tentacules de la mafia au Champ-de-Mars. Après l’arrestation de Ritesh Gurroby (37 ans), au vu de la saisie record dimanche de 243,45 kilos d’héroïne et 26 kg de haschich, d’une valeur marchande de Rs 3,7 milliards dans le cadre de l’opération Super Cargo, les soupçons de l’ADSU s’orientent de nouveau vers le blanchiment d’argent dans la sphère hippique, dont le pourrissement des moeurs devient de plus en plus prononcé. Mais cette dernière saisie pourrait confirmer le prolongement jusqu’à Lakwizinn du Prime Minister’s Office car l’un des partenaires d’écurie du trafiquant présumé du Nord ne serait qu’un autre Grand Manitou de Lakwizinn du PMO.

Les Gurroby sont officiellement copropriétaires de trois chevaux à l’écurie Sewdyal. L’un d’eux interpelle particulièrement, car un proche de Lakwizinn, directeur d’une compagnie, détient aussi une part de propriété du cheval avec les Gurroby. Tous ou presque se côtoient au Champ de Mars lors des journées des courses. Si du côté de l’ADSU, on fait comprendre que « la police se concentre sur la saisie de drogue », l’ICAC, elle, devrait bientôt passer à l’offensive. Selon des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien, le Réduit Triangle attend les prochains développements aux Casernes centrales pour établir des contacts dans une démarche d’échanges d’informations et de coordination dans cette enquête. La police compte également approfondir le fait que les Gurroby entretiennent de bonnes relations avec une VVIP du pouvoir qu’ils ont aidée sur le terrain en marge des dernières élections générales.

Néanmoins, un autre élément de connexion des Gurroby avec le pouvoir en place demeure le fait que l’un des principaux partenaires de la société Babul and Sons Fishing Co. Ltd, engagée dans le domaine de la pêche et du Business de Pleasure Craft, n’est autre que le SME Equity Fund. Cette institution de l’État détient 30 000 Redeemable Preference Shares au sein de cette compagnie avec Ritesh Gurroby un peu moins de 120 000 Ordinary Shares pour un Stated Capital de Rs 15 millions. Le dernier chiffre d’affaires de Babul and Sons Fishing Ltd est de Rs 13,8 millions et des profits bruts de Rs 2,7 millions. Ces données sont disponibles officiellement au Registrar.

Des sources du côté de l’ADSU avancent que le décryptage des cellulaires de Ritesh Gurroby pourrait réserver des surprises au sujet de l’identité de ses interlocuteurs, sauf s’il a effacé les détails de son Call Log. À ce sujet, Me Rama Valayden, dont les services ont été retenus par le suspect, a transmis une correspondance au Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour exiger que les opérateurs des services de télécommunications communiquent en urgence les appels entrants et sortants ainsi que les messages sur les appareils de son client aussitôt l’obtention d’un Judge’s Order de la Cour suprême.

D’ailleurs, l’avocat a procédé à une série de demandes dans sa lettre comme suit : la nomination d’une équipe spécialisée pour analyser les appels téléphoniques du suspect, un Forensic Test sur la drogue saisie pour éviter des ingérences et ‘tampering’ quant aux poids et emballages, un test ADN sur les emballages par le Forensic Science Laboratory (FSL) ou un laboratoire en Angleterre/Afrique du Sud, au cas où le test ne peut se faire à Maurice, la saisie des images de Safe City Network au Club Med Road, à Pointe-aux-Cannoniers, et finalement, que l’Attorney General demande au chef juge de donner priorité aux différentes demandes liées à la présente affaire.

Ritesh Gurroby a, pour sa part, clamé son innocence dans cette affaire de drogue qui défraie la chronique. Son interrogatoire devrait débuter après l’établissement par son avocat et l’ADSU d’un calendrier de travail. Toutefois, son homme de loi a fait comprendre au Mauricien que son client est disposé à coopérer avec l’ADSU pour faire la lumière sur cette affaire d’autant plus que la réception d’une telle cargaison de drogue à Maurice nécessite une logistique et un financement hors du commun.

De son côté, le gardien Siwdanand Rawah devrait être traduit en justice ce mercredi après la fin de sa détention incommunicado. Il pourra aussi avoir accès à un avocat. Très peu de renseignements ont filtré quant au déroulement même de son interrogatoire. La seule certitude pour l’heure : de « précieuses informations » ont été communiquées aux enquêteurs sur les personnes qui étaient présentes sur cette propriété, utilisée par les Gurroby pour réparer des bateaux, et où les 269,5 kilos de drogue ont été mis au jour, dimanche, par l’ADSU suite à un « tuyau non-percé » des autorités de l’île de La Réunion.

À ce stade de l’enquête, tout porte à croire que l’ADSU est convaincue qu’une association de trafiquants aurait financé cet impressionnant volume de drogue. Les enquêteurs estiment que Ritesh Gurroby ne serait qu’un facilitateur qui devait récupérer la drogue en mer grâce à ses bateaux de pêche, la transporter vers une cachette à terre et la distribuer aux clients ou à leurs intermédiaires. Le suspect aurait reçu une importante commission en retour dont la somme s’élèverait à des dizaines de millions de roupies. L’ADSU soupçonne au moins quatre réseaux de drogue d’être derrière l’importation des 243,45 kilos d’héroïne et 26 kg de haschich. Ces drogues devraient être écoulées sur le marché dans le sillage du confinement. L’enquête se poursuit sous la supervision du DCP Bhojoo.

Me VALAYDEN : « Que Ritesh Gurroby ne soit pas un bouc émissaire ! »

Dans le courrier adressé au Premier ministre, Rama Valayden dit espérer que Ritesh Gurroby ne soit pas un bouc-émissaire, ce qui pourrait déboucher sur un « miscarriage of justice » à son sens. Et ce, alors que « a turf war is going on between different factions of the police to obtain the Holy Grail, that is the post of the Commissioner of Police ».

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