(Opposition) Démocratie régionale – Bérenger condamne le renvoi à caractère illimité des municipales

XLD : « Le GM aurait dû préciser que ces élections seront organisées aussitôt que la situation sanitaire le permet »

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L’annonce du renvoi des élections municipales suscite de vives réactions sur le plan politique.Le leader du MMM, Paul Bérenger, a condamné ce qu’il qualifie de « open-endedness » de la décision gouvernementale. Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval estime, pour sa part, que le gouvernement aurait dû préciser que ces élections seront organisées aussitôt que la situation sanitaire le permet.

« Il n’y a personne de plus patriotique que nous et nous comprenons que ces élections, prévues pour juin conformément à la présente législation, ne puissent avoir lieu en raison de la situation sanitaire. Nous faisons face à une nouvelle vague de COVID-19. Nous agissons de manière responsable. Mais nous condamnons le fait que le gouvernement décide de renvoyer ces élections sans prendre l’engagement qu’elles seront organisées aussitôt que la situation dans le pays le permet. On aurait dû avoir dans la loi que les élections municipales auront lieu dès que les circonstances le permettent. Qui nous dit que dans un ou deux ans le gouvernement considère que la situation sanitaire est inchangée et décide de renvoyer à nouveau ces élections », s’insurge le leader du MMM. Il considère paradoxal qu’en même temps que le gouvernement renvoie les élections, il annonce la « early opening » des frontières.

Xavier-Luc Duval abonde dans le même sens. « Nous pouvons comprendre dans un esprit patriotique qu’avec la recrudescence du nombre de cas de COVID et dans l’intérêt national que les élections soient reportées. Le gouvernement appréhende les réunions politiques qui seront organisées par les partis et les candidats à l’occasion des élections municipales. Il a préféré un renvoi, c’est compréhensible ; mais ce qui est absolument inacceptable est que la loi ne prévoit pas un rappel de ces élections aussitôt que la situation sanitaire le permet. Pourtant, ce même gouvernement annonce la réouverture des frontières pour bientôt. Il va même jusqu’à indiquer au Fonds monétaire international (FMI) qu’en juillet prochain nous aurons atteint la herd immunity à Maurice en ce qui concerne la vaccination »,  affirme-t-il.

Il considère que le gouvernement est pris à son propre piège. « Nous n’allons pas accepter qu’il y ait un renvoi sine die des élections municipales », fait-il ressortir.

Navin Ramgoolam : « Que cache le GM ? »

Pour le leader du PTr, Navin Ramgoolam, il s’agit là d’un recul de la démocratie. La situation sanitaire n’est, selon lui, qu’une excuse que le gouvernement a trouvée pour effectuer une fuite en avant. « Les élections villageoises avaient été organisées l’année dernière dans des conditions et contexte similaires. Ils pensaient qu’ils allaient remporter ces élections et ont eu la surprise qu’on le sait. La force de l’argent a joué lors des élections au niveau des conseils de district pour créer l’impression d’une victoire. Il n’y a aucune raison de renvoyer les élections municipales si ce n’est qu’ils savent qu’une  cuisante défaite les attend. La grande question : est-ce qu’ils organiseront ces élections municipales ? Que préparent-ils au niveau du bureau du PMO ? Je me demande si « pena lot kiksoz ki zot pe kasiet par deryer » s’est-il interrogé.

Réactions au renvoi des élections municipales

Gopee (FCSOU) :  « GM pa anvi enn bate retourne »

« L’intention du gouvernement de renvoyer les élections municipales est un mauvais signal. Si le gouvernement va dans cette voie, il serait fort probable qu’il fera de même pour la tenue des prochaines élections générales en utilisant la COVID-19 comme prétexte.Au fait, c’est bien parce que la popularité du gouvernement est en chute libre et il va utiliser la COVID-19 pour ne pas affronter l’électorat. Renvoyer les municipales est un mauvais signal et je ne vois pas pourquoi le gouvernement devrait les renvoyer.

La COVID-19 n’est pas une urgence pour renvoyer les municipales. Au fait, le gouvernement, dès le commencement, soit depuis mars dernier, est en train d’utiliser la COVID-19 pour tout. Pour lui, cette situation est dans son avantage, car li pa gagn traka popilasion, lopozision dan Parlman. Au fait, nous avons en face de nous un gouvernement qui aime gérer le pays dans la confusion. Il aime ce genre de situations, car il n’a pas de comptes à rendre à qui que ce soit. Il est sûr que s’il y a la tenue des élections municipales, il y aura des va-et-vient et des campagnes à l’encontre du gouvernement. Celui-ci a peur de ce genre de campagnes. Pourquoi est-ce que le gouvernement n’attend pas trois ou six mois pour organiser les municipales ? Il sait qu’il est impopulaire sur le terrain. Li pa anvi gagn enn bate retourne. Akoz li ti dir vo mie nou Postpone li. »

Clency Bibi (GWF) : «  Le GM joue avec la démocratie du pays »

« Le gouvernement est en train de jouer avec la démocratie. Renvoyer les municipales est un manque de respect envers les citadins. Si le président de la République donne son aval pour le renvoi des élections, cela voudra dire encore une fois que son poste ne se résume qu’à un Rubber Stamp. Il faudra l’abolir. L’intention du gouvernement de renvoyer les municipales est incohérente, quand on sait que tout le monde voyage librement dans le transport public et qu’on respecte la distanciation sociale et le port du masque. Je n’ai pas encore digéré cette intention du gouvernement. On pourrait très bien organiser les municipales cette année avec des centres de votes distancés et la pratique de la distanciation sociale. La décision de renvoyer les élections municipales ‘pa sound good’ pour la démocratie. »

Haniff Peerun (MLC) : « Le GM ne pourra garder en otage les citadins »

« Les citadins ont leur mot à dire dans ce genre de décision car c’est eux qui choisissent leurs représentants démocratiquement. Je constate cependant qu’il est assez difficile d’organiser ces élections municipales dans le contexte actuel. Je pense que dès que la situation se stabilise pour la COVID-19, le gouvernement devrait lancer les procédures pour organiser les municipales. Il faut rappeler que, malgré un retard, le gouvernement avait accordé les élections villageoises. Il ne pourra garder en otage les citadins jusqu’aux prochaines élections générales. Il est légitime d’accorder le même droit aux citadins. »

Reaz Chuttoo (CTSP) : « Gare à l’épisode Modi à Maurice ! »

« Si le gouvernement ne renvoie pas les élections municipales dans le contexte actuel, on risque de se retrouver avec la même situation qui prévaut en Inde. Nous ne souhaitons pas une réédition de l’épisode Modi à Maurice. Que se passera-t-il si un arrondissement est classé zone rouge durant les élections municipales ? On va croire que le gouvernement fait exprès pour pénaliser les opposants. Il faut attendre que la menace soit passée, atansion nou ariv kouma Modi dan Lind. Pour le moment, il faut songer à la sécurité de la population. »

Deepak Benydin (FPBOU) : « Renvoi temporaire oui, mais pas indéfini… »

« Je suis d’accord avec le fait que les élections municipales soient renvoyées en raison de la COVID-19. Mais ce renvoi ne devrait pas être indéfini, car Maurice a toujours été reconnue comme un exemple de démocratie. Il faut rappeler que, lorsque l’ancien Premier ministre, sir Seewoosagur Ramgoolam avait renvoyé les élections, dimounn ti vot kont li ek laraz. » 

Subron : « Motivation plus anti-démocratique que sanitaire »

« Si l’on prend en considération l’incohérence du gouvernement sur la deuxième vague de la COVID-19, ainsi que sa posture autoritariste pour censurer la voix du peuple avec son ICTA paper, la motivation du renvoi des municipales semblent plus anti-démocratique que sanitaire. Il semble aujourd’hui que le peuple doit se contenter de travailler et consommer. Il n’a plus le droit de se rassembler, d’avoir des loisirs, de s’exprimer… Alors qu’il y a une crise socio-économique grave qui se profile à l’horizon, la manœuvre du gouvernement sur les municipales paraît d’autant plus suspecte.

« Le renvoi des élections aurait pu être plus raisonnable si le gouvernement était cohérent sur sa politique sanitaire tout en respectant les droits des citoyens. Le peuple doit toujours être vigilant sur les décisions gouvernementales qui suppriment les droits démocratiques. »

Idéal Démocrate : « Nouveau tacle à la démocratie par le pouvoir »

« Cette nouvelle, j’ose le dire, était presque attendue. Puisque le musellement de notre démocratie s’organise à tous les étages, la crise sanitaire bien malgré elle offre une occasion de plus d’imposer des contraintes que personne, doté de bon sens, ne conteste dans la plupart des cas. Il est toutefois essentiel de souligner que parfois cela donne lieu à des dérives.

« Personne n’est dupe ! C’est une occasion en or pour le gouvernement central de repousser cette échéance. Ce n’est pas tant la repousser qui interpelle dans le contexte actuel, c’est de garder une fois encore le flou total sur la période pour laquelle elle est reportée. C’est une caractéristique plus que flagrante du gouvernement actuel : zéro transparence, flou total pour garder toutes les options à portée de main et finalement cette incapacité à décider, à trancher. »

« C’est la démocratie qui subit un nouveau tacle par le pouvoir en place. Attendons de voir ce que décidera la majorité sur la tenue de ces municipales. En attendant, la paralysie à la direction des villes va perdurer. Tristement »

Lindsey Collen : « Plus urgent de limiter la circulation »

« C’est une bonne idée d’avoir renvoyé les élections municipales car la crise de la COVID-19 nous a démontré qu’elle est hors de notre contrôle. Ce qui s’est passé en Inde doit nous amener à réfléchir. On reproche justement au Premier ministre, Narendra Modi, d’avoir maintenu les élections régionales en pleine crise de la COVID-19.

Les élections devaient se tenir à la fin de juin. À Lalit, le plus urgent est que le gouvernement limite la circulation d’un grand nombre de personnes. Que ce soit pour le travail ou le shopping entre autres. Je constate qu’il y a beaucoup de personnes qui disent le contraire, mais ce n’est pas parce que le gouvernement a commis une erreur en permettant à des personnes de voyager sans distanciation physique dans les bus et le métro qu’il faut continuer à en faire de même. On risque de pousser notre système de santé à bout et cela peut arriver facilement.

« Cette épidémie est hors de notre contrôle. Voyons ce qui se passe aux Seychelles malgré la vaccination. Prenons aussi pour exemple New York City où il y a encore des cadavres dans les camions réfrigérés après un an. Nous ne voulons pas en arriver là. L’idéal, pour notre démocratie, c’est que les élections villageoises et municipales se tiennent tous les trois ans. Si jamais on doit renvoyer pour cause majeure, on n’aura pas à attendre aussi longtemps. Pour l’heure, le plus important est de limiter la circulation des personnes. Car en tenant compte qu’une personne qui ne prend pas ses précautions peut en affecter sept autres, on se retrouvera avec 343 cas en une semaine et 2501 cas en deux semaines. Comme on ne peut empêcher les gens de faire des folies, le seul moyen est de limiter la circulation. »

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