Pandémie COVID-19 : Mars et avril, les mois les plus critiques pour le tourisme

Un déficit variant dans la fourchette de 50 000 et 100 000 touristes à craindre

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– Des comités de crise institués dans plusieurs groupes hôteliers

Frappé de plein fouet par la pandémie de Covid-19,  le secteur touristique connaîtra sa période la plus critique en mars et avril. Un déficit de l’ordre de 50 000 à 100 000 touristes est à craindre. Ce qui fait que la majorité des établissements hôteliers seront vides. C’est le premier constat du ministre du Tourisme, Joe Lesjongard. Il préside un comité chargé de suivre la situation dans le secteur touristique qui se rencontre pour la quatrième fois aujourd’hui.

« À ce jour, nous sommes dans une situation pour le moins compliquée avec la décision du gouvernement de fermer les portes pendant 15 jours aux voyageurs de l’Union européenne. Cela veut dire qu’il n’y aura pas de touristes pendant cette période », dit le ministre du Tourisme. Passant en revue la situation, il dira que l’année avait bien commencé par une croissance de 12,4% en janvier. Par la suite, il y a eu les intempéries et le mois de février a connu une baisse de 3,8% dans les arrivées. « Les mois de mars et avril seront les plus critiques que l’industrie touristique ait connus. Ce sont deux mois de grandes difficultés », a-t-il dit.

Le problème est que cela ne sert à rien, selon lui, de faire campagne. Parce que de toutes les façons les gens ne voyagent pas. « Pour le moment, on touche le fond et après ces deux mois, il est difficile de prédire l’évolution de la situation. Nous ferons le point cet après-midi », poursuit-il. S’agissant du plan de soutien, Joe Lesjongard explique que le rôle du gouvernement est de donner une aide globale au privé. Il reviendra aux opérateurs de l’utiliser de manière à aider les employés. « Le mood n’est pas au beau fixe pour le moment. La situation peut empirer. De toutes les façons, après deux semaines, nous passerons en revue la situation », souligne-t-il.

Alors que les hôtels sont vides, rien ne les empêche de proposer des packages aux Mauriciens. Car les Mauriciens ont encore la liberté du mouvement. Cela peut permettre à un petit groupe d’employés de travailler. « Nous connaissons une situation sans précédent et je lance un appel à la solidarité et à l’entraide dans tous les secteurs. » Depuis l’annonce officielle du Premier ministre, Pravind Jugnauth, en début de semaine, pratiquement tous les groupes hôteliers ont constitué des comités de crise pour suivre de près la situation des employés et des touristes en général.

Un opérateur du secteur privé se réjouit que le gouvernement ait jusqu’ici bien réagi. « Ils n’ont pas suivi l’exemple de la Grande-Bretagne et ont mis en œuvre les protocoles appropriés très rapidement. À Maurice, la plupart des groupes hôteliers ou des affaires ont agi promptement pour rassurer leurs employés en les mobilisant et en mettant en place des comités de crise. Philippe Espitalier-Noël de Rogers et Paul Jones de LUX* Resorts sont des exemples dans ce domaine », constate-t-il. Pour lui, le partenariat entre le gouvernement et le secteur privé est porteur d’espoir.

« C’est la première fois que nous sommes appelés à relever un défi international de cette envergure. C’est un défi global, que ce soit sur les plans économique et sanitaire. Les marchés boursiers se sont effondrés. Toutefois, le leadership au niveau mondial n’a pas été à la hauteur. C’est la conséquence du protectionnisme. Ni le G7 ni le G20 n’ont pu organiser quoi que ce soit. En 2008, le président Bush Jr avait pris la décision de mobiliser les leaders mondiaux. Seule l’OMS a fait office de leadership intéressant pour l’occasion », poursuit-il.

Par ailleurs, selon le ministre, beaucoup d’entreprises ont déjà mis place  le système de “social distancing” avec l’introduction de “work at home”. En général, l’expertise de Maurice dans la gestion de la malaria consistant à suivre systématiquement des personnes en provenance des pays à risque a été très bénéfique au pays ces jours-ci.  Ce système de prévention permet de suivre tous les passagers en provenance des pays à risque.

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