Pandémie de coronavirus : Calendrier scolaire revu et corrigé

Renvoi des examens: entre soulagement et incompréhension!

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Les examens de HSC se déroulant en mars impacteront les démarches pour les admissions universitaires des candidats

Les parents sont d’avis que le PSAC, examens de fin de cycle primaire, aurait pu se tenir en décembre

Le calendrier scolaire 2020 a été modifié et se poursuivra jusqu’à février-mars de l’année prochaine, en raison de la rupture provoquée par le COVID-19. La vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun l’a confirmé à l’Assemblée nationale, précisant que les examens de SC et de HSC se tiendront à la fin du nouveau calendrier. Du coup, c’est un soulagement pour de nombreux étudiants, qui estimaient qu’ils avaient besoin de plus de temps pour se préparer et terminer les travaux pratiques après le confinement. Cela posera tout de même des inconvénients par rapport aux « deadlines » concernant les admissions dans les universités étrangères. Au niveau des examens nationaux, dont le Primary School Achievement Certificate (PSAC), les parents sont en faveur d’examens en décembre afin que les enfants puissent mieux préparer leur entrée au collège. Toutefois, le suspense est de mise quant à la tenue de la première édition du National Certificate of Education (NCE) devant avoir lieu à la fin de cette année dans le cadre du Nine-Year Schooling. En début de semaine, aucune indication officielle du côté de l’Education House, la ministre signifiant son intention de rencontrer la presse pour faire état de ses plans à ce sujet.

Maurice a engagé des discussions avec la Cambridge Assessment International Education (CAIE) pour que les examens de HSC, prévus en octobre/novembre 2020, soient repoussés « à la fin du nouveau calendrier scolaire ». Ce qui veut dire vers mars de l’année prochaine. Pour de nombreux étudiants, c’est un soulagement, car la coupure provoquée par le Covid-19 avait laissé place à l’inquiétude. Yann, étudiant en HSC, témoigne : « Je pense que c’est une bonne chose de renvoyer les examens, car cela nous donnera le temps de reprendre les études dans les meilleures conditions. C’est un fait que les cours en ligne et en classe, ce n’est pas la même chose. Si les examens se tiennent en mars, cela nous donnera le temps de rattraper les retards. Je pense surtout à ceux qui n’ont pas les moyens de suivre les cours en ligne. »

Toujours est-il que les étudiants auraient souhaité davantage de précisions de la part de la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun. « Pour l’heure, nous savons seulement que les examens ont été repoussés de quelques mois. Pour le reste, nous sommes dans le flou. Qu’en sera-t-il des ‘mock exams’ ? Seront-ils maintenus, et quand auront-ils lieu ? Certains étudiants utilisent ces résultats comme ‘forecast’ pour leurs demandes d’admission dans les universités étrangères. De même, les étudiants s’en servent pour identifier leurs forces et faiblesses. Nous attendons donc que le ministère nous donne plus de détails à ce sujet. »

L’autre inconvénient est que si les examens se tiennent en mars, il faudra attendre au moins trois mois pour avoir les résultats, si l’on prend en considération que les résultats pour les examens d’octobre/novembre arrivent en février. Ce qui veut dire que ceux qui souhaitent s’enregistrer pour la rentrée universitaire de septembre 2021 risquent de ne pas être en mesure de respecter les « deadlines ». Si certains pays ont deux dates possibles pour la rentrée, soit septembre ou janvier, tel n’est pas le cas dans d’autres pays. C’est notamment le cas en France, où vont de nombreux compatriotes et où la rentrée est en septembre. « Nous n’avons aucune idée pour l’heure de la manière dont cela se passera pour les inscriptions à l’université et si les autorités mauriciennes feront les arrangements nécessaires avec les pays respectifs, ou si nous allons rater une année. »

Ce qui est sûr, c’est que les nouvelles dates d’examen constituent un grand soulagement pour les étudiants ayant des travaux pratiques à rendre. C’est notamment le cas pour ceux ayant opté pour des matières comme Design and Technology, Art and Design ou Fashion and Textiles. Une enseignante, qui encadre les étudiantes de Fashion au School Certificate, témoigne : « Le ‘course work’ compte pour 50% des points en Fashion and Textiles. Ce qui veut dire qu’en plus du papier écrit, les étudiantes doivent coudre deux items – un vêtement et un accessoire – en utilisant différentes techniques pour les embellir. Cela demande du temps, surtout que les étudiantes sont encore des débutantes en couture. Tout cela doit se faire sous la supervision des professeurs. »

Pour l’heure, ajoute-t-elle, les travaux sont très en retard et ne seront jamais prêts pour le mois d’octobre. « Généralement, on préfère terminer le ‘course work’ plus tôt afin que les étudiantes puissent par la suite se concentrer sur leurs examens écrits. C’est pour cela que, selon moi, il n’y avait d’autres choix que de repousser les examens. Il y a plusieurs matières comme cela où l’étudiant doit travailler sous la supervision de l’enseignant. Ce sont les recommandations de Cambridge. Car il faudra s’assurer que ce sont les candidats eux-mêmes qui ont réalisé les travaux pratiques. »

« Déception » au niveau du primaire

Au niveau du primaire, c’est la déception concernant les parents et les enfants qui doivent passer le Primary School Achievement Certificate (PSAC). Anasthasia, qui se préparait ainsi pour entrer au collège en janvier 2021, se dit triste. « Je travaille très dur depuis l’année dernière pour cela. Même actuellement, pendant le confinement, j’ai des leçons deux fois par jour avec mon professeur. Je suis prête pour les examens et j’attendais avec impatience de pouvoir aller au collège en janvier. Maintenant, il faudra attendre », dit-elle.

Sa mère ne cache pas ses inquiétudes non plus concernant les conditions dans lesquelles elle prendra part à ces examens. « Je comprends qu’il y a un syllabus à terminer et qu’il y a peut-être des élèves qui ne sont pas prêts, mais à mon avis, on aurait pu faire les examens en décembre en retirant certains chapitres, comme on l’a déjà fait par le passé. Car avec des examens en mars, suivi de l’attente des résultats, puis les démarches pour le collège, les uniformes, etc., c’est la moitié de l’année qui est déjà écoulée. Les enfants seront un peu bousculés à mon avis. »

Cette mère de famille dit également craindre que, dans la précipitation, les collèges « ne soient pas attribués correctement », causant d’autant plus de stress pour les parents et les enfants. « À mon avis, la transition du primaire au secondaire doit se faire dans les meilleures conditions. Il faut donner du temps aux enfants de s’adapter à leur nouvel environnement, aux nouvelles matières. Mais si l’entrée au collège se fait vers la mi-2021, quel temps auront-ils pour s’adapter, pour terminer le programme et passer les examens de fin d’année ? Cela m’inquiète un peu. »

À noter que nous avons sollicité le ministère de l’Éducation pour obtenir plus d’informations sur toutes ces préoccupations, mais on nous a laissé entendre que la ministre viendra très bientôt expliquer tous les détails à l’occasion d’une conférence de presse.

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