(Pandémie de coronavirus) Trial and error des autorités : Autopsie du programme de vaccination anti-Covid-19 revu et corrigé

– 500 à 600 vaccins par jour dans chaque centre

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– 30 minutes pour se faire vacciner contre 5 heures avant le confinement

– Retour sur la journée noire de 1360 vaccinés au Plaza (un record), et tout ce qui a cloché dans l’organisation

Se faire vacciner en période de confinement n’a rien à voir avec la vaccination avant le lockdown. Pour les Frontliners du secteur privé et des agences gouvernementales détenant le Working Access Permit (WAP), le gouvernement semble avoir déroulé le tapis rouge. Tout est bien organisé et la distanciation sociale est appliquée à toutes les étapes. Les centres accueillent désormais un nombre de personnes restreint pour chaque jour de vaccination. Ce qui fait toute la différence.

Le 8 mars le gouvernement avait ouvert les vannes en invitant tous ceux âgés de plus de 18 ans à venir se faire vacciner, sans organisation appropriée, ni arrangements spécifiques en vue d’assurer la distanciation physique sur les différents sites. Erreur monumentale… Le résultat fut un désordre indescriptible, propice à la contamination et des heures d’attente. Les personnes qui ont reçu le vaccin les 8 et 9 mars, juste avant le confinement, auraient souhaité être traitées différemment, comme c’est le cas jours-ci pour les détenteurs du WAP.  Pourquoi n’a-t-on pas déployé les mêmes arrangements de distanciation pour le public avant le lockdown ?

« Pris de court »

Au ministère de la Santé, certains avouent que le gouvernement a été « pris de court » devant les foules qui se sont rendues aux centres de vaccination et ne s’y attendaient pas. De plus, des cas de contamination locaux avaient été annoncés dans le week-end du 6/7 mars, contribuant également à faire les Mauriciens se déplacer en masse vers les centres de vaccination. « La vaccination a commencé à l’hôpital, et chaque hôpital pouvait vacciner une centaine de personnes par jour. Mais seules 60 à 70 venaient se faire vacciner chaque jour. Puis cela a évolué vers 100 à 200 personnes par jour et 400 à 500 dans certains sites au grand maximum. La vaccination avait débuté depuis le 26 janvier, mais ce n’est que le 8 mars que la foule s’est jetée sur le vaccin », explique-t-on. Concernant la vaccination sur les deux jours précédant le confinement, le ministère déplore que de nombreuses personnes n’aient pas respecté les conditions imposées, soit qu’il fallait résider dans certaines régions précises pour venir se faire vacciner dans les centres mis en place. Totalement vrai puisque des habitants de différentes régions se sont présentés dans les centres, provoquant des débordements.

“Morisien pa ti interese ar vaksin”…

« En fait, nous avons été surpris de l’intérêt des Mauriciens alors qu’avant c’était l’inverse : ils ne s’y intéressaient pas. Nounn bizin al sensibiliz popilasion partou, fer bann talk tou sa la akoz zot pa ti interese ar vaccin », poursuit ce responsable. Interrogé s’il ne faudrait pas continuer à vacciner les personnes âgées avant les Frontliners, comme l’a suggéré le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, le préposé répond que plusieurs seniors ont déjà été vaccinés avant le confinement et qu’en ce moment , « ils sont censés rester confinés chez eux et ne pas sortir ; alors que les frontliners qui ont le WAP sont exposés tous les jours et peuvent être contaminés. » Et ce responsable de demander : « D’après vous, qui est prioritaire pour le vaccin actuellement entre un senior et un employé de supermarché par exemple ? »

Dans quelles conditions se fera le 2e vaccin… ?

Beaucoup de personnes qui se sont déjà fait vacciner s’inquiètent des conditions dans lesquelles le deuxième vaccin leur sera administré et si les mesures barrière seront appliquées car la même foule sera de retour aux dates concernées, soit à la fin du mois de mai (pour ceux vaccinés entre le 7 et le 9 mars).
Au ministère de la Santé, on se veut rassurant : « Nous prendrons les mesures nécessaires. S’ il y avait foule pour votre premier vaccin, nous allons trouver des moyens de répartir la foule sur différentes heures de la journée à la date où vous allez recevoir votre deuxième dose. Il se peut que nous le fassions en ordre alphabétique également. Nous ferons tout pour éviter des attroupements et pour que tout se passe bien. Nous allons adapter le système mis en place. »

Ne pas reproduire les mêmes erreurs…

Mardi dernier au Plaza, la scène est complètement différente de celle du lundi 8 mars… Les employés de municipalité de Vacoas/Phoenix et de Beau-Bassin/Rose-Hill, notamment ceux du département de Scavenging, ont bénéficié d’un traitement digne. Immense marquise installée à l’extérieur du Plaza pour accueillir les gens avec des chaises positionnées à bonne distance l’une de l’autre.
L’organisation est bien orchestrée. Chaque heure, c’est un groupe différent qui arrive, généralement composé de 80 personnes.  Le matin, ce sont des groupes des deux municipalités mentionnées et l’après-midi c’est au tour de frontliners des groupes Winners, Super U et Intermart de venir se faire vacciner. Pas de bousculade, pas de promiscuité. Le staff médical est présent en nombre et peut ainsi consacrer plus de temps avec chaque patient qui souhaite poser des questions etc. Le processus de vaccination ne dure pas plus de 30 minutes, incluant la période d’observation de 15 minutes. La différence est flagrante avec l’ambiance de foire ayant régné dans ces mêmes lieux quelques jours plus tôt.
Chaque jour, ce sont 500 à 600 vaccins qui sont administrés dans chaque centre de vaccination, contre 900 à 1000 durant les deux jours cauchemardesques ayant précédé le confinement.

Selon des informations, ce serait le centre du Plaza qu’a battu le record national de vaccination en une seule journée avec 1 360 vaccinés, lors d’une journée noire où la distanciation n’existait pas.

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