PARLEMENT – RENVOI DES MUNICIPALES DE 2021 – Le PM : « Les élections auront bel et bien lieu »

Le Local Government (Amendment) Bill, qui prévoit le renvoi des élections municipales, a été adopté mardi soir par le Parlement. Face à la déclaration du Premier ministre, Pravind Jugnauth, à l’effet que les municipales « auront bel et bien lieu », aussitôt que la situation sanitaire le permettra, le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a insisté pour présenter son amendement, lequel a été rejeté par la majorité. L’intervention du Premier ministre, qui avait pris une dimension très politique, a été marquée par l’expulsion des députés travaillistes Shakeel Mohamed et de Patrick Assirvaden, déjà sous le coup d’un Last Warning du Speaker, Sooroojdev Phokeer, depuis la PNQ du matin.

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Pravind Jugnauth s’est appesanti sur le fait que les élections municipales n’ont pas été abolies, « mais simplement renvoyées », en attendant que la situation sanitaire permette de les organiser. La limite d’une année ou au maximum de deux ans, pour le renvoi des élections ne signifie pas que le scrutin se tiendra dans un an ou deux, au plus tard. « Le président de la République pourra, à n’importe quel moment, que ce soit dans un, deux, trois ou six mois, dissoudre les conseils municipaux », dit-il. Une fois la dissolution proclamée, les élections dans les cinq villes devront obligatoirement avoir lieu dans un délai de 60 jours.

Pravind Jugnauth a expliqué que cette provision est « unique en son genre », car elle n’est pas prévue pour les élections générales ou partielles, où le Premier ministre dispose d’un délai de près de six mois en vue de l’organisation des élections. Il fait comprendre que le gouvernement compte participer à ces élections et que ce sera ensuite aux électeurs « de décider ». Il a toutefois rappelé que les partis de l’opposition « étaient certains de remporter les villageoises, mais on connaît les résultats, car tous les conseils de district sont sous le contrôle de la majorité ».

Le Premier ministre est revenu sur les raisons pour lesquelles les municipales étaient reportées, rappelant qu’une disposition de la Constitution prévoit que les scrutins peuvent être renvoyés en cas de prévalence d’un virus contagieux. De plus, dit-il, les élections ne peuvent avoir lieu aussi longtemps que des quarantaines sont en vigueur dans le pays. « La sûreté et la santé de la population passent avant toute autre considération », estime-t-il. C’est d’ailleurs pour ces mêmes raisons, selon lui, que les élections ont été reportées dans 69 pays à travers le monde.

Si Pravind Jugnauth dit comprendre « la passion des Mauriciens pour les élections », il estime cependant qu’il est « du devoir du gouvernement de s’assurer que la santé de tout un chacun soit assurée » dans le pays. Et d’expliquer que les mobilisations, la campagne, ainsi que les procédures et les conditions en vue des élections « sont propices à la propagation du virus ».

Sur un plan politique, le Premier ministre s’est attaqué particulièrement au PTr et au PMSD, « qui avaient non seulement annulé l’organisation des élections générales en 1972, mais aussi aboli les élections partielles ainsi que les élections régionales ». Il a également mentionné le renvoi des municipales en 2011 et en 2012 par le gouvernement travailliste, tout en accusant le PTr et le MMM d’avoir suspendu la tenue des travaux parlementaires pendant quelque neuf mois en 2014 pour les besoins des négociations d’une alliance électorale.

Poursuivant, il s’est une fois encore attaqué au PMSD, dont il dénonce les « abus » alors que ce parti contrôlait les municipalités. Dans ce contexte, il a affirmé que « personne n’a oublié les conditions dans lesquelles Azor Adélaïde a été assassiné à Curepipe ». Une remarque qui a provoqué de vives réactions de Xavier-Luc Duval, qui ne s’est pas empêché de rappeler que l’ancien Premier ministre avait utilisé le dénommé Shumoogum pour arrêter sir Gaëtan Duval.

Le Premier ministre a également critiqué Shakeel Mohamed, qui avait dans le passé, dit-il, « soutenu le renvoi des municipales ». Propos qui, là encore, auront provoqué une réaction du député concerné, avec, pour conséquence, son expulsion ainsi que de celle de Patrick Assirvaden.

C’est au ministre des Administrations régionales, Anwar Husnoo, qu’il est ensuite revenu de résumer les débats. Il a repris les grandes lignes des explications données par le Premier ministre, tout en soulignant que le gouvernement « a mis l’accent sur la santé de la population » et que les élections pourront non seulement avoir lieu « à n’importe quel moment ».


Ganoo qualifie de « cacophonie »
au sein de l’opposition

Le ministre du Transport, Alan Ganoo, a qualifié de « cacophonie » la prise de position des membres de l’opposition sur le Local Government (amendment) Bill. Il a souligné avoir utilisé ce terme « pour faire référence aux critiques émises à l’encontre du gouvernement par l’opposition pour n’avoir pas pris des dispositions pour organiser les élections municipales malgré la Covid-19 ou pour venir insinuer que c’est le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui décide de la date des élections de façon peu démocratique, contrairement aux autres juridictions, telles que le Royaume-Uni et la France ».
Le ministre a affirmé que l’opposition a également parlé de « la mauvaise gestion » de la pandémie et de « relâchement ». Il poursuit : « C’est du non-sens. » Pour lui, le pays détient « le meilleur score » pour la gestion de la pandémie, ajoutant d’ailleurs que celle-ci a été citée comme exemple par l’Organisation mondiale de la Santé. « Aujourd’hui, malgré le fait que des cas de la Covid-19 sont enregistrés dans le pays, la plupart des secteurs ont repris leurs activités. À ce jour, plus de 18% de la population ont fait leur troisième dose de vaccin et plus de 10% ont complété leur deuxième dose », dit-il.
« Cette opposition devrait avoir honte, car elle a mis des doutes dans la tête de la population au début de la campagne de vaccination ,» dit-il. Et d’ajouter : « L’île Maurice est probablement le seul pays au monde où chaque patient positif à la Covid-19 est pris en charge. » Il a de même affirmé que « très peu de pays comme nous disposent d’un Premier ministre attentionné qui produit ce genre de résultats ».
En termes de pourcentage de la population atteinte de la Covid-19, « les chiffres officiels indiquent que les États-Unis sont à 10,7 %, le Brésil, 7,59%, la France, 8,94%, la Turquie, 6%, le Royaume-Uni, 6,6%, l’Italie, 7,92%, l’Allemagne, 4,38%, les Seychelles, 10%, La Réunion, 2,74%, Mayotte, 7,4% et Maurice, 0,1% », souligne Alan Ganoo. Il poursuit : « Aujourd’hui, lorsque quelqu’un vient dire que la Covid-19 a été mal gérée, il est en train d’insulter ces femmes et ces hommes qui travaillent d’arrache-pied nuit et jour pour combattre cet ennemi invisible au péril de leur vie et la sécurité de leurs familles.  Organiser des élections dans ce contexte actuel pourrait enregistrer un taux de participation bas, ce qui est mauvais pour la démocratie. »
Pendant que le ministre Alan Ganoo continuait son discours, le Speaker de l’Assemblée nationale, Sooroojdev Phokeer, n’a pu contenir con impatience et a lancé à deux reprises à son adresse « you have made your point let me listen to honorable Obeegadoo ».


ICTA: Note de clarification suite à la PNQ

Suite à la réponse du Premier Ministre à la PNQ du Leader de l’Opposition aujourd’hui à l’Assemblée Nationale, je tiens, en tant qu’ex-président de l’ICTA  à apporter quelques précisions utiles :
L’accès à Facebook avait été suspendu pour une période de moins de trois heures et non pendant 24 heures en Novembre 2007.
La décision de demander aux Fournisseurs d’Accès à  Internet de suspendre cet accès avait été prise par la Direction de l’ICTA et non par son Board ou son Président, comme maintes fois souligné publiquement dans le passé.
Les techniciens de l’ICTA étaient exaspérés par l’indifférence totale affichée par Facebook suite à leur requête adressée à cet organisme leur demandant d’enlever un faux profil sur leur réseau social. Facebook devait réagir positivement suite à cette suspension en enlevant ce faux profil promptement.
J’avais exigé que l’accès à Facebook soit restauré sur le champ en apprenant la décision de suspension qui avait été prise par la Direction de l’ICTA.

Trilock DWARKA

 

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