Parliamentary Guerilla Warfare – « Le secret le mieux gardé » : Le cinéma d’Alan Govinden rapporte gros, et plus gros encore

– À peine un an après son enregistrement en 2019, AMG Film1 Ltd, la compagnie de l’homme clé de l’affaire Angus Road, bénéficie d’un jackpot de Rs 90 millions de la SBM

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À ce jour, la teneur des enquêtes de la police ou encore de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) sur l’Angus Road Saga demeure le secret le mieux gardé de l’État mauricien. Et ce, en dépit de la Parliamentary Guerilla Warfare, engagée au sein de l’hémicycle, mardi dernier. Toutefois, le cinéma d’Alan Govinden, qui rapporte gros et plus gros encore, demeure intarissable avec les millions ne connaissant pas de secret pour l’homme, qui détient la clé de ce domaine au nom du couple premier ministériel à Angus Road, Vacoas, connu comme le château de Ti Lerwa Soley, ancienne propriété de Bel-Air Sugar Estate (BASE). D’abord, le transfert de Rs 20 millions en Grande-Bretagne. Puis les Rs 90 millions de la State Bank of Mauritius du 20 octobre de l’année dernière, dont avait fait état Le Mauricien à la Une dans son édition du 15 juillet dernier.

Toutefois, l’opposition parlementaire et extra-parlementaire, qui se prépare à une opération politique « Ki to pe kasyet, Pravind! », compte projeter un éclairage nouveau sur les Dealings de Loganaden Govinden, aussi connu sous le nom d’Alan. Le point du départ ne serait autre que The Colour Money avec accent sur le Business Trail de la star Govinden. Des zones d’ombre exigent à être éclaircies avec les facilités bancaires de Rs 90 millions accordées par la State Bank of Mauritius (SBM) à la société AMG Film1 Ltd en date du 20 octobre 2020.

Cette transaction bancaire conclue entre AMG Film1 Ltd et la banque d’État pour les besoins du tournage du film Prisoners of Paradise fait sourciller d’autant plus. D’abord, le Business Track Record de cette entité, engagée dans un secteur d’activités des plus aléatoires en pleine période de pandémie de Covid-19, était et reste encore des plus minces. Elle avait à peine un an d’existence. Des documents disponibles et déposés au Registrar en date du 12 septembre 2019, en font foi. C’est d’autant plus vrai qu’à la State Bank Tower, on n’a pas froid aux yeux devant les Risky Exposures en série et par milliards. Par comparaison, Rs 90 millions pourraient être un rien du tout.

Des questions sont posées de manière pertinente sur les vérifications à l’item Know Your Client (KYC) de la SBM sur la compagnie AMG Film1 Ltd qui a comme seul et unique directeur et actionnaire à 100%, le dénommé Alan Govinden. Les données de cette compagnie, sise rue Jules Koenig à Port Louis, avec comme secteur d’activité “reproduction of recorded media” démontrent qu’aucun détail financier n’a été publié entre 2019 et 2020. Par contre, le renouvellement de l’enregistrement d’AMG Film1 a bel et bien eu lieu cette année-ci. Avec la pression politique qui s’accentue de plus en plus sur l’Angus Road Saga, l’on s’attend à ce que l’homme clé au centre de l’acquisition des terres de Bel Air Sugar Estate (BASE) avec son « dépôt » de Rs 20 millions en 2001 soit ciblé, pour ne pas dire acculé, notamment en ce qui concerne ses capacités financières et aussi ses Sources of Funds”.

Le background des affaires indique qu’Alan Govinden aurait jonglé entre pas moins de neuf compagnies depuis 2001 à ce jour au Royaume-Uni. Ce Mauricien de 66 ans serait actuellement lié à quatre sociétés actives, a démissionné d’une compagnie et a exercé au sein de quatre sociétés dissoutes. La compagnie où il serait resté le plus longtemps, soit jusqu’à présent, est AMG International Film Ltd. Des données disponibles au niveau de la Companies House d’Angleterre laissent entrevoir que les liquidités combinées à la valeur bancaire pour toutes les entreprises où Alan Govinden détiendrait un mandat s’élèvent à presque Rs 30 millions, une valeur totale des actifs courants combinés de 3 millions de livres sterling avec un passif à court terme total de £ 2,7 millions et une valeur nette actuelle totale de plus de Rs 15 millions.

Avec le Business Trail effectué sur les affaires de Govinden, des questions remontent à la surface en ce qui concerne son paiement en 2001 de Rs 20 millions à Bel Air Sugar Estate pour les terres d’Angus Road et qu’il aurait par la suite « cédé » au Premier ministre, Pravind Jugnauth, en 2008 contre le remboursement de cette somme. L’on se demande comment l’homme d’affaires a pu mettre en veilleuse une telle somme pendant toutes ces années et pour ensuite se faire rembourser par le leader du MSM en l’espace de cinq ans, soit entre 2008 et 2013. Des interrogations pèsent sur le Modus Operandi d’Alan Govinden avec notamment un parallèle dressé sur des principaux axes de blanchiment d’argent qui sont « placement, layering and integration » et devant techniquement faire l’objet d’enquête de l’ICAC aux termes de la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act.

Les capacités financières de ce producteur de films sont remises en doute, surtout après qu’un businessman mauricien a dû avoir recours à des pressions légales sur lui pour se faire rembourser Rs 5 millions qu’Alan Govinden lui aurait empruntées en 2020, comme révélé dans l’édition du Mauricien le 15 juillet dernier. Le patron d’AMG Film Ltd aurait expliqué à l’homme d’affaires qui lui avait prêté cette somme qu’il aurait encouru des frais additionnels, soit de plus de £ 1,5 million pour terminer le tournage du film Prisoners of Paradise et qu’il devait obtenir de l’argent du Film Rebate Scheme de l’Economic Development Board.

En l’absence de manœuvres de l’ICAC sur l’Angus Road Saga, Alan Govinden est désormais dans le viseur politique avec ses va-et-vient à Maurice et ses transactions financières ciblées et se retrouve plein-écran sur le radar de l’opposition pour un nouvel épisode de cette affaire, avec deux autres saisons à venir à la manière des telenovelas à rebondissements…

Affaire à suivre…

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