Paul Bérenger : « Les activités politiques suspendues en raison de l’affaire MedPoint »

Paul Bérenger, qui animait la première conférence de presse du MMM samedi à l’hôtel Labourdonnais, a reconnu que « toutes les activités politiques dans le pays sont suspendues actuellement en raison de l’Affaire MedPoint », qui sera entendue demain par le Judicial Committee du Privy Council.

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Le leader du MMM a dénoncé la démarche «indécente et révoltante de l’ICAC pour venir en aide à Pravind Jugnauth ». Il s’est élevé contre les coûts au frais des contribuables alors que le représentant de l’ICAC n’aura même pas droit à la parole devant le Privy Council. Il a rappelé avoir déjà condamné Pravind Jugnauth pour ce qu’il a qualifié de l’affaire du siècle. « Nous reviendrons sur toute cette affaire à la lumière de son déroulement devant le Privy Council », a affirmé Paul Bérenger. Répondant à des questions au sujet de la clinique MedPoint, il a observé que cette transaction a coûté des millions de roupies au gouvernement alors que « la clinique ne servira à rien puisqu’un nouveau bâtiment sera construit pour abriter les équipements et les services destinés à ceux atteints de cancer ». Il a par la même occasion qualifié de « crime » la façon dont les cancéreux sont traités actuellement en raison du manque d’équipements, tant à Maurice qu’à Rodrigues. « Des malades doivent-ils être envoyés à l’étranger pour se faire traiter ? » s’est-il demandé.

Au chapitre de l’éducation tertiaire gratuite dans les institutions publiques, Paul Bérenger a stigmatisé le fait que ce projet ait été annoncé sans aucune préparation et sans aucune consultation, et ce « uniquement pour faire oublier le Privy Council ». Il a ensuite souligné que « la même chose » s’était produite lors de l’introduction de l’éducation gratuite en 1976 et celle du transport gratuit. « Ces mesures se sont déroulées sans consultation et sans préparation », a-t-il dit, ajoutant que c’est ce qui a occasionné des gaspillages de plusieurs millions de roupies. Concernant le transport gratuit, il a fait remarquer que, selon Nando Bodha, ce projet coûte quelque Rs 1,2 milliard au gouvernement. « Or, nous savons qu’il n’y a rien de gratuit car c’est nous, contribuables et consommateurs, qui payons », a-t-il souligné, en précisant que le transport public gratuit « est financé à partir d’un prélèvement sur chaque litre d’essence et de diesel, soit Rs 1,85 et Rs 1,75 respectivement ». Il poursuit : « Lorsqu’on a introduit l’éducation gratuite, et ce sans préparation, cela a occasionné des gaspillages par millions. Le transport gratuit a été introduit sans planification et sans préparation également. Il y a des millions de gaspillages jusqu’à aujourd’hui. Le comble, c’est qu’on pense abolir le transport gratuit afin d’augmenter la pension de vieillesse. »

Paul Bérenger a tenu à préciser que le MMM est en faveur de l’éducation tertiaire gratuite, « mais nous condamnons l’occasion ratée de bien préparer son introduction ». Il a souligné que plusieurs questions sont encore « sans réponse », par exemple « le nombre d’institutions concernées n’est pas tout à fait clair ». Le leader du MMM a constaté que « c’est vendredi qu’ils se sont rendu compte que le collège polytechnique a été oublié ». Il ajoute : « Personne ne sait comment cette gratuité fonctionnera pour l’Open University, où sont inscrits de nombreux professionnels. Je ne sais ce qui adviendra de ceux qui fréquentent les institutions du MITD. Il y a encore beaucoup de confusions. La ministre a annoncé que les critères d’admission n’ont pas changé. Il y a aussi beaucoup d’interrogations. C’est d’ailleurs maintenant qu’on se rend compte que ce sont non seulement les “tuition fees” qui ne seront pas payés mais aussi tous les autres services universitaires comme les frais de bibliothèques, qui seront, eux, payants. »

Paul Bérenger a ensuite attiré l’attention sur le danger d’un nivellement par le bas avec le risque de se retrouver avec un gros problème de diplômés chômeurs, d’autant que le niveau de l’enseignement universitaire a enregistré une baisse. Il estime que les parents, qui paient déjà les frais universitaires, viendront eux aussi avec leurs revendications. Il a rappelé que le MMM a institué un comité ad hoc qui se penche sur la question et que la commission de l’éducation prendra par la suite le relais.

Concernant le prix de l’essence, Paul Bérenger a observé que les prix ont baissé de 40% depuis octobre dernier sur le marché international. « Au lieu de Rs 2,65, la baisse du prix de l’essence aurait dû être de Rs 5 », a-t-il dit en condamnant le fait que « le gouvernement a profité de la situation pour augmenter le montant prélevé du prix de chaque litre d’essence pour financer les subsides sur le riz, la farine et le gaz sous prétexte qu’il faudrait construire des infrastructures pour le stockage du gaz ».

Paul Bérenger a condamné la décision de la commission de pourvoi en grâce d’accorder une rémission de 15 ans à un prisonnier qui avait tué sa femme de manière atroce. « C’est un mauvais signal envoyé dans le combat contre la violence domestique », a-t-il dit. Il reconnaît que le président de la République est obligé d’appliquer les recommandations de la commission. Toutefois, il estime que ce dernier aurait pu demander à la commission de reconsidérer sa décision. De plus, il estime que c’est un des rares cas où c’est le président qui nomme et qui révoque les membres de la commission. Paul Bérenger considère que le président de la commission, l’ancien juge Victor Glover, aurait dû se retirer de ses fonctions tout en reconnaissant qu’il a beaucoup fait pour le pays. Au cas contraire, il souhaite que le président de la République par intérim le révoque comme président.

Paul Bérenger a finalement demandé au gouvernement de donner le maximum d’informations sur la construction de la piste d’atterrissage à Agalega « afin d’éviter toute confusion et de créer la panique sur l’île ». En réponse à des questions de la presse, il a annoncé que le MMM adressera un message de félicitations au nouveau président malgache.

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