PÊCHE | Budget- Le Syndicat des Pêcheurs souhaite des mesures pour développer le secteur

Après les critiques concernant l’augmentation de Rs 30 sur la “bad weather allowance”, le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, a décidé d’accorder Rs 25 supplémentaires aux pêcheurs. Le Syndicat des Pêcheurs accueille favorablement cette intention, mais souligne qu’il aurait préféré des mesures concrètes pour restructurer le secteur. Judex Rampaul, son président, précise qu’il n’a « jamais demandé d’argent » au Premier ministre. Au contraire, il avait fait des suggestions pour que les pêcheurs puissent mieux faire leur métier.

- Publicité -

Selon Judex Rampaul, les pêcheurs « ne veulent pas être assistés », mais réclament des mesures pour les aider à développer ce secteur. Il regrette que les propositions du syndicat n’aient pas été prises en considération. Il accueille tout de même positivement l’annonce de Pravind Jugnauth pour une nouvelle augmentation de la “bad weather allowance”, tout en rappelant que c’est une allocation perçue uniquement quand les pêcheurs ne peuvent se rendre en mer en raison des conditions météorologiques. « Nous n’avons jamais demandé d’argent au Premier ministre, mais il nous l’a donné. Nous le remercions pour cela. Toutefois, ce que nous souhaitons le plus, c’est qu’il y ait les structures nécessaires pour développer ce secteur et nous permettre de gagner notre vie à travers notre métier. »

C’est pour cela, dit-il, que le syndicat avait réclamé la mise sur pied d’un comité ministériel pour se pencher sur le secteur de la pêche, et ce en consultation avec les pêcheurs. « On aurait pu passer en revue la situation et voir ce qui ne va pas. Par exemple, dans le budget, on a annoncé la mise sur pied d’un Fish Auction Market. Or, il y avait déjà un projet similaire sous l’ancien gouvernement et le bâtiment est toujours là. Il y avait même les équipements, mais le projet n’a jamais démarré. »

De son côté, Lallmamode Mohamedally, secrétaire du syndicat, rappelle que le gouvernement avait, dans les budgets de 2016 et 2017, accordé des “grants” aux coopératives de pêche pour l’achat de six bateaux semi-industriels. À ce jour, seules quatre coopératives ont bénéficié de cette aide, selon les dires même du ministre de la Pêche, Prem Koonjoo, à l’Assemblée récemment. « Aujourd’hui, on vient parler d’une flotte nationale. Avec quels bateaux va-t-on le faire ? » De plus, ajoute-t-il, le syndicat avait fait une demande pour bénéficier des facilités d’une chambre froide dans la région du port pour stocker leurs prises en rentrant de leurs campagnes, ainsi que des bacs de glaçons pour conserver les poissons. Mais il n’y a rien eu à ce jour.

Le syndicat a également demandé au gouvernement de venir en aide à deux groupes de pêcheurs faisant face à des difficultés. D’une part, ceux ayant déjà atteint l’âge de la retraite et, d’autre part, ceux qui n’arrivent pas à rembourser leur emprunt auprès de la Banque de Développement. « Il y a des pêcheurs qui ont déjà atteint 65 ans et qui sont obligés de continuer leurs activités car la pension de vieillesse ne suffit pas pour gagner leur vie. Nous demandons au gouvernement de leur accorder une compensation et de redistribuer les cartes à de jeunes pêcheurs. »

Ce dernier ne cache pas que des discussions ont déjà eu lieu avec les autorités à ce sujet, mais elles butent sur le montant de la compensation. À ce jour, le gouvernement aurait proposé une somme de Rs 75 000. Judex Rampaul se dit, lui, en faveur d’un montant « raisonnable » et rappelle qu’en 2000-2002, les ex-extracteurs de sable avaient reçu une compensation de Rs 200 000. Cette mesure concerne uniquement les pêcheurs de 65 ans et plus.

L’autre demande du syndicat, c’est que le gouvernement annule le montant restant sur les prêts des pêcheurs auprès de la DBM. « Il y a 40 à 50 pêcheurs qui se retrouvent dans une “dead trap” suivant un emprunt de Rs 100 000 auprès de la DBM pour l’achat de bateau et moteurs hors bord dans le cadre d’un “scheme” du gouvernement de 1995 à 2005. Ils ont déjà remboursé Rs 150 000 et doivent encore Rs 300 000 à la DBM. Une somme qu’ils ne pourront jamais payer jusqu’à leur mort. »

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -