Petits planteur – Mouvement « Rs 2 500 la tonne » : Le rôle de la MCIA/Syndicat des sucres remis en question

  • Le projet de centrale LNG considéré comme nuisible aux intérêts des petits planteurs

Les petits planteurs, réunis hier à l’auditorium Octave Wiehe à Reduit, ont lancé officiellement une campagne en vue de réclamer un montant minimum de Rs 2500 par tonne de canne livrée aux établissements sucriers. « Nou pa pou aret sa mouvman Rs 2500 par tonn kann-la osi lontan ki nou pa gagn satisfaksion », a lancé Pradeep Jeeha, un des porte-parole du mouvement. La matinée d’hier, qui avait rassemblé des petits planteurs et leurs familles, était une démarche apolitique, selon les organisateurs. Plusieurs personnalités politiques étaient toutefois présentes dont le leader de l’Opposition Xavier-Luc Duval, Arvin Boolell, député du Ptr, ainsi qu’Anil Bachoo, Satish Faugoo, Steven Obeegadoo et Françoise Labelle.

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Le rassemblement a été marqué par l’adoption de douze résolutions. Les planteurs réclament l’instauration par le gouvernement d’un prix statutaire juste et rémunérateur à partir de Rs 2500 et indexé annuellement; l’amendement de la SIE act et de la MCIA Act afin d’enlever l’obligation imposée aux planteurs de livrer leur canne uniquement aux moulins couvrant leur zone de plantation; la suppression immédiate de la MSS Act concernant la création du Syndicats des Sucres et paiement direct par l’Etat aux petits planteurs pour la canne fournie aux établissements sucriers; l’idemnisation intégrale des petits planteurs, ayant été contraints d’abandonner leurs champs à partir des fonds de la SIFB; la dissolution de la MCIA, l’adoption d’un cadre juridique prévoyant la constitution d’une réserve minimale de terres pour la canne afin d’assurer une production de 400 000 tonnes; l’indemnisation des petits planteurs pour le manque à gagner; la cession par l’Etat aux petits planteurs des infrastructures et des actifs de la Bagged Sugar Storage and Distribution corporation Ltd (BSSD) en guise d’heritage économique; l’octroi de l’exclusivité de la production sucrière aux petits planteurs concernant la vente du sucre sur le marché local, l’institution d’une enquête sur la répartition des revenus sucriers par la MSS et la MCIA au cours des 20 dernières années, la redistribution des terres autre que celles appartenant à l’Etat qui aura déjà dû être faite au moment de l’accession de Maurice à l’Indépendance.

Les différents orateurs hier, notamment dont MM. Joomun, Sheoraz, Ramdharry, Sunghoon, Jeeha, ont successivement dénoncé l’emprise des établissements sucriers sur la production du sucre, la génération de l’électricité à partir de la bagasse, du rhum, de l’éthanol, des sucres spéciaux, entre autres. Pradeep Jeeha trouve que les patrons sucriers perçoivent quelque Rs 4 500 par tonne de sucre alors que seulement Rs 1000 sont payées aux planteurs.

Kailash Ramdharry a fait une sortie contre le projet de création de centrale électrique à base de Liquified Natural Gas (LNG), qui sera au détriment des petits planteurs, affirme-t-il. Il s’est dit convaincu que les petits planteurs sont en mesure de produire de l’électricité à partir, entre autres, du biodiesel.

XLD: « Revendications justes des petits planteurs »

Pour le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, la présence des nombreux petits planteurs indique clairement que ces derniers rencontrent beaucoup de problèmes; « leurs revendications pour une distribution équitable sont justes ». Il a pris note des réclamations des planteurs qui seront reprises au Parlement tout en reconnaissant ne pas être d’accord avec toutes les demandes formulées sous forme de résolutions.

Arvin Boolell: « Pour un dialogue entre les parties concernées »

L’ancien ministre de l’agriculture Arvin Boolell a estimé qu’il est nécessaire de se mettre autour d’une table pour discuter d’une répartition équitable et revenus canniers, la réhabilitation des terres sous cannes, et le maintien d’une superficie minimum de terre sous canne dans le respect de l’Etat de droit et l’intérêt national dans son ensemble. Il constate toutefois que les petits planteurs avaient à l’époque bénéficié de quelque Rs 3,4 milliards à partir de l’aide accordée par l’Union européenne selon des conditions spécifiques; et que la situation internationale ne doit pas être négligée.

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