Peu avant 3 heures ce matin : Bhagwan « named » à la suite d’une altercation verbale avec Toussaint

Le député du MMM, refusant de retirer le terme « batchara » à l’adresse du ministre Balgobin, suspendu pour les deux prochaines séances parlementaires

- Publicité -

Les débats sur la motion de censure contre le Speaker, Sooroojdev Phokeer, ajournés à mardi prochain

La conclusion de la deuxième lecture du Finance (Miscellaneous Provisions) Bill également lors de la prochaine séance

La tension latente au sein de l’hémicycle, qui s’est accentuée en cours de soirée d’hier avec la reprise des débats sur la motion de censure contre le Speaker, Sooroojdev Phokeer, a débouché sur le Naming par le Deputy Speaker, Mohammud Zahid​ Nazurally, du député du MMM, Rajesh Bhagwan. Ce développement est intervenu peu avant 3 heures ce matin à la suite d’une altercation verbale entre le député du MMM et le ministre des Sports, Stephan Toussaint. Après une motion présentée par le Deputy Prime Minister, Steven Obeegadoo, qui agissait en tant que Leader of the House, et secondée par la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, Rajesh Bhagwan a été suspendu pour les deux prochaines séances. Le député du MMM avait refusé de retirer le terme « Batchara » adressé au ministre Deepak Balgobin.

Le Deputy Speaker a justifié sa décision de « name » Rajesh Bhagwan en expliquant que ce dernier a continué à scander à haute voix le terme « batchara » alors qu ‘il quittait volontairement l’hémicycle.  Il estime que ce « disorderly conduct » constitue un « disrespect » à la Chambre et à lui personnellement. De son côté, le ministre Toussaint a retiré le terme « batchara » qu’il avait lancé en direction de Rajesh Bhagwan alors que ce dernier quittait l’hémicycle.

Cet incident s’est produit durant le discours très mouvementé prononcé par le ministre Balgobin. Après avoir critiqué Paul Bérenger qui, selon lui, a fait plus de Walk-Out qu’il n’a fait d’interpellations à l’Assemblée, le ministre s’est mis à critiquer « celui qui se considère comme un tapeur au Parlement  » (NdlR : Rajesh Bhagwan). Il lui a reproché d’avoir refusé de retirer le mot « voler » prononcé alors que le ministre des Finances, Renganaden Padayachy intervenait. Il a affirmé que le 31 août 1996, Rajesh Bhagwan, alors ministre des Administrations régionales, avait reçu une lettre d’un avocat…

A ce stade Rajesh Bhagwan a lancé « batchara ». Deepak Balgobin a demandé au président de la séance d’ordonner au député du MMM de se rétracter. Alors que le Deputy Speaker est intervenu, Rajesh Bhagwan  a lancé « to enn batchara » en direction du ministre Balgobin. Zahid​ Nazurally a réitéré sa demande auprès du député de l’opposition et ce dernier a affirmé qu’il préférait quitter l’hémicycle de son propre gré. « I am withdrawing myself rather than listening to this batchara », dit-il. Sur ce, il devait s’exécuter.

C’est à ce moment précis que le ton est monté entre Rajesh Bhagwan et Stephan Toussaint avec un échange d’invectives, ajoutant à la tension au sein de l’hémicycle. Devant l’impossibilité de ramener à l’ordre les deux protagonistes, le Deputy Speaker devait suspendre la séance pour une demi-heure.

À la reprise, Zahid​ Nazurally, a donné son ruling. Le ministre a nouveau été interrompu notamment lorsqu’il est revenu sur la définition de « zako ». D’ailleurs, ce terme « zako » était en filigrane des interventions de manière systématique des orateurs de la majorité gouvernementale. Sans citer Joanna Bérenger mais avec des allusions à peine voilées, les attaques des membres du gouvernement étaient dirigées vers Joanna Bérenger, absente lors de cette partie des travaux.

D’ailleurs, dès la reprise après le dîner, l’ancien Deputy Prime Minister révoqué, Ivan Collendavelloo, siégeant en tant que Backbencher, devait donner le ton sur l’épisode « zako » en évitant d’utiliser ce terme ou de citer le nom de Joanna Bérenger. Faisant état des « unacceptable words uttered », il avait déclaré que « I am going to be very lenient in my comments ».

Anticipant la suite de l’intervention d’Ivan Collendavelloo, Shakeel Mohamed devait soutenir que l’intervenant devait s’appuyer sur des extraits du Hansard pour étayer ses dires. Il était alors 22 heures 59 à la pendule de l’hémicycle. « The evidence is Hansard et non ce qu’il a entendu. The only evidence is Hansard ».

Le Deputy Speaker ne partage pas l’avis du Whip de l’opposition en rappelant que « on the last occasion, I did say I was in the House ». A une autre occasion, il devait ajouter que « I was sitting next to Honourable Dhunnoo ». Le ministre Alan Ganoo est intervenu pour soutenir que « the ex-Deputy Prime Minister is entitled to make a comment ».

Shakeel Mohamed : You are sitting in the Chair and you are giving your testimony… You are party and judge…

Deputy Speaker: You can’t challenge the Chair. It’s not a point of order…

Collendavelloo (reprenant le fil de son discours): Mr Deputy Speaker, Sir, I have 32 pieces of evidence sitting around the Chamber (faisant le tour des travées de la majorité avec son index). I’m not counting you because you might be conflicted.

Pour clore cette affaire, Ivan Collendavelloo trouve que cet épisode lui rappelle des extraits de Kunta Kinte en ajoutant à l’adresse de Joanna Bérenger, toujours sans la nommer, « you are a chip of the old block. And that’s not a compliment ».

Vers la fin de la séance, le député travailliste, Patrick Assirvaden, devait revenir sur cette affaire lors du discours du ministre Balgobin, en qualifiant les propos tenus de dangereux pour l’unité mauricienne. Pour sa part, le ministre a estimé que la parlementaire, qui avait utilisé le terme « zako », devrait présenter des excuses à la Chambre.

Le député du MMM Adil Ameer Meea devait relever que c’est la première fois qu’il entendait des critiques formulées contre des membres du Parlement sans les nommer. Le discours du ministre Balgobin a été marqué par d’autres interruptions et de menaces de suspension contre le ministre Toussaint et le député Nuckcheddy.

Une brève suspension devait intervenir à la suite d’une remarque de Shakeel Mohamed à l’effet que le ministre ne pouvait critiquer la conduite d’un parlementaire de l’opposition que par le biais d’une motion en bonne et due forme. Steven Obeegadoo et Alan Ganoo ne partagaient l’avis de Shakeel Mohamed, le Deputy Speaker soutenant que ce dernier a interrompu à trois reprises l’orateur par des « points of order » injustifiés.

Dans la nuit d’hier à ce matin, une dizaine de parlementaires sont intervenus sur la motion de censure avec les débats ajournés vers 3 h 45 à mardi prochain.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -