Planet Earth Institute/State House Saga : l’ICAC cible le volet Appadu pour acculer Alvaro Sobrinho

L’interrogatoire du confident d’Ameenah Gurib-Fakim pourrait aller au-delà de mercredi au QG de l’ICAC

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Tournant dans les travaux de la Commission Caunhye, avec l’avoué Gilbert Noël dans le box des témoins pour la genèse de la commission d’enquête Moollan mort-née

Alvaro Sobrinho, en débarquant en compagnie de son associé José Pinto, jeudi, au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport, ne s’attendait pas à effectuer un si long séjour à Maurice. Pourtant, les dernières informations disponibles sont que l’interrogatoire Under Warning au QG de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC), entamé depuis vendredi, pourrait aller au-delà de mercredi. C’est ce que laissaient entendre des sources autorisées durant le week-end dans la mesure où le rythme de progression de l’audition est gêné par des difficultés linguistiques.

En ce début de semaine, l’ICAC compte aborder en profondeur l’axe Sobrinho/Appadu en vue de déterminer et de confirmer des pistes d’éventuels délits de trafic d’influence sous les dispositions du Prevention of Corruption Act. En parallèle, la commission d’enquête sur le cas allégué de coup d’État constitutionnel, présidé par le juge de la Cour suprême, Asraf Caunhye, amorce un tournant décisif avec la convocation de l’avoué Gilbert Noël. Celui-ci détiendrait la clé de l’énigme de la genèse de la commission d’enquête mort-née, confiée à sir Hamid Moollan, QC, en mars dernier au plus fort de la crise constitutionnelle entre la State House et la Government House.

Le confident de l’ancienne présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, sous le coup d’un  Report on Departure et sous stricte surveillance des limiers de l’ICAC, devait retourner en cours de matinée au Réduit Triangle pour la reprise de son interrogatoire dans la Planet Earth Institute/State House Saga. Dans l’immédiat, l’ICAC compte se concentrer sur les liens entre Alvaro Sobrinho et l’ancien Secretary to the State House, Dass Appadu, devenu par la suite, le temps d’une année sabbatique, un des bras droits de l’homme d’affaires angolais, au sein de Vango Property Ltd.

L’ICAC s’apprête à confronter Alvaro Sobrinho à une série de détails au sujet de ses Dealings avec l’ancien secrétaire de l’ex-présidente de la République par rapport aux activités de la société philanthropique, Planet Earth Institute, que ce soit à Maurice ou à l’étranger. Il sera appelé à révéler le nombre de fois qu’il a bénéficié de différentes facilités de l’État, que ce soit en termes de VIP Treatment au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport, ou encore pour ses démarches en vue de l’octroi de ses Global Business Licences de la Financial Services Commission et de l’Investment Banking Licence de fin 2016.

La question cruciale, qui pourrait bien faire basculer cette enquête relancée par l’ICAC en mars dernier, est de savoir de la bouche d’Alvaro Sobrinho si le Secretary to the State House avait été sollicité pour faire accélérer les procédures, que ce soit pour les Global Business Licences ou encore les autorisations pour les acquisitions foncières et immobilières, portant sur ces centaines de millions. À partir de ces éléments de réponse, l’ICAC décidera s’il y a matière à formuler des charges provisoires sous le Prevention of Corruption Act à l’encontre d’Alvaro Sobrinho et de Dass Appadu, qui reste toujours à la disposition de l’ICAC à la suite de son affidavit.

Le fait connu est que le dénommé Dass Appadu a accompagné l’ancienne présidente de la République dans des déplacements liés aux activités de Planet Earth Institute et que dans certains cas, les frais étaient encourus par la société d’Alvaro Sobrinho. Puis, il y a le recrutement de Dass Appadu en tant que directeur de Vango Property Ltd avec Range Rover à la clé, aussi bien que l’embauche par le groupe Alvaro Sobrinho d’une de ses proches. L’ICAC voudrait s’assurer que ces développements ne s’inscrivent pas dans la perspective de « gratifications to influence public officials » sous le PoCA.

Les autres volets de l’audition du multimilliardaire angolais sont axés sur ses relations avec Ameenah Gurib-Fakim et les facilités financières sous forme de cartes de crédits bancaires aussi bien que ses contacts à haut niveau au sein de l’État. L’audition a repris ce matin, Alvaro Sobrinho débarquant dans les locaux de l’ICAC en compagnie de Me Mooloo Gujadhur vers les 10 heures.

En début d’après-midi, de nouveaux développements sont attendus dans le feuilleton de contradictions avec la convocation de l’avoué Gilbert Noël devant la commission d’enquête Caunhye. La version des faits de cet avoué sur les circonstances des Terms of Reference de la Commission Moollan à la State House dans la semaine se terminant le 17 mars dernier est jugée capitale pour la commission d’enquête, dont l’une des attributions consiste à situer s’il y a eu violation des dispositions de la Constitution, la présidente de la République outrepassant ses prérogatives et pouvoirs au sujet de l’institution d’une commission d’enquête sans passer par la filière du conseil des ministres.

L’ICAC a logé une Objection  to Departure contre l’Angolais

L’interrogatoire de l’homme d’affaires Alvaro Sobrinho se poursuivra cette semaine, mais on ne sait pour combien de jours encore. C’est ce qu’a déclaré le directeur de l’ICAC aux questions de la presse à l’hôtel Holiday Inn ce matin. Navin Beekarry a avancé que l’arrivée de l’Angolais n’était pas prévue mais que les instructions avaient déjà été données au Passport and Immigration Office pour avertir l’ICAC quand ce dernier foule le sol mauricien.

Pour s’assurer que l’homme d’affaires ne lui file pas entre les doigts, l’ICAC a logé une Objection to Departure contre lui. Navin Beekarry a indiqué que pour l’heure, l’interrogatoire d’Alvaro Sobrinho se déroule bien sauf qu’il ne parle pas toujours l’anglais.

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