(PLATEFORME DE L’ESPOIR) Économie et finances – XLD appréhende un « tax and spend » budget de Padayachy

À quelques semaines de la présentation du budget 2021-2022, le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, exprime sa crainte que, devant les difficultés auxquelles le pays est confronté, « le ministre des Finances soit tenté de manipuler les chiffres »« Il y a un risque que les chiffres, qui seront présentés, soient contraires à la réalité », dit-il. Et de prévoir que le ministre des Finances soit tenté de présenter un « tax and spend budget» tout en maintenant les gaspillages.

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Xavier-Luc Duval a évoqué la question du taux du chômage, avançant que « le gouvernement pourrait annoncer un taux à la baisse de 9% à la suite d’une manipulation de la définition du chômage ». Il a invité à la prudence quant à l’indicateur de chômage.  De plus, alors que le Fonds monétaire international (FMI) mise sur une croissance de 5%, le ministre Padayachy avance 18%.

Poursuivant, il déclare qu’« il ne serait pas étonnant que le ministre annonce un taux d’inflation de 2 à 3%… ». Il appréhende la présentation d’un budget inspiré d’une nouvelle théorie économique à Maurice qu’il a baptisée « padanomics », dérivé de Padayachy. « Je prévois un Budget Tax and Spend. La population, qui a déjà vu une augmentation des taxes ces derniers temps, verra encore d’autres exagérations », a-t-il dit, rappelant que le FMI a demandé au gouvernement d’opter uniquement pour des projets prioritaires et non ceux qui finiront par remplir la caisse des individus. « La construction d’un bâtiment de 50 étages est-elle prioritaire ? Absolument pas. Est-ce que la création d’un hippodrome l’est ? Certainement pas », s’insurge-t-il.

Xavier-Luc Duval a commenté l’absence de Pravind Jugnauth, même virtuellement, au sommet sur le financement des pays africains, organisé par le président Emmanuel Macron. « Cette absence n’a pas été appréciée par les pays amis. « Aujourd’hui, Maurice n’a plus de pays amis », estime-t-il.

D’autre part, il s’est demandé ce que fait le Deputy Prime Minister, Steven Obeegadoo, au ministère du Tourisme. « Nous attendons le pire pour l’industrie touristique. Un drame silencieux se déroule concernant les 100 000 personnes qui travaillent dans cette industrie. Nous demandons un allègement de certaines conditions de confinement concernant les opérateurs touristiques. Les restaurants auraient dû pouvoir accepter les clients sur leurs terrasses en respectant les protocoles sanitaires, que les parcs de loisirs puissent s’ouvrir avec la distanciation sociale et les plages, qui sont au centre des loisirs des Mauriciens, devraient pouvoir s’ouvrir au public avec distanciation sociale. Ce qui permettra d’éviter un désastre économique dans le pays », dit-il.

Le budget aurait dû donner priorité à un projet, à savoir celui d’un centre régional de production de vaccins. « Au lieu de construire un bâtiment de 50 étages, il est préférable de créer un village pharmaceutique. De plus, l’Africa Fund aurait pu être utilisé non seulement pour aider Maurice mais toute l’Afrique. » Il ajoute « ne pas voir la raison économique derrière la construction d’une piste d’atterrissage de trois kilomètres de long, trois fois plus longue que celle de Rodrigues et d’un quai de 225 m de long avec une profondeur de 9 mètres ».

Toujours au chapitre d’Agalega, le leader du PMSD note que « quel sera le coût de l’entretien de ces infrastructures ? Quels sont les officiers qui seront postés là-bas ? Il est inconcevable qu’un Premier ministre, qui a signé un accord avec un pays étranger, n’ait pas pensé inclure l’interdiction d’apporter des armes nucléaires ». Et d’estimer qu’avec le désastre écologique à Agalega, cet archipel « n’a plus aucun avenir touristique ». Il a conclu en félicitant les athlètes mauriciens qui ont fait honneur à Maurice à l’étranger ces derniers jours.

PAUL BÉRENGER :  « Municipales : aucune contradiction au sein de l’opposition »

Le leader du MMM, Paul Bérenger, demande que « le gouvernement fasse ce qu’il faut en matière sanitaire pour que les élections municipales soient organisées le plus vite possible ». Au sujet du Local Government (Amendment) Bill, concernant le renvoi des élections municipales, il affirme qu’il n’y a « aucune contradiction » entre les partis de l’opposition. « Si la Covid-19 fait des ravages et empêche l’organisation des élections municipales, c’est par la faute du gouvernement, qui doit cesser de faire preuve d’incompétence et entreprendre ce qu’il faut pour que les élections municipales puissent être organisées le plus tôt possible, » s’appesantit-il.

Abordant le dossier de la construction d’une piste d’atterrissage à Agalega suite à la déclaration du Premier ministre au sujet de la base militaire indienne, il déclare « toutefois, nous serons vigilants et demandons que tous les accords entre Maurice et l’Inde, concernant Agalega, soient rendus publics et que toute la vérité soit révélée au sujet du coût de l’opération et de l’entretien de la piste d’atterrissage et de la jetée ».

Paul Bérenger déplore que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, ne soit « pas au courant » que le traité de Pélindaba, signé en 1996, porte sur la création d’une zone dénucléarisée dans toute la zone entourant l’Afrique. Agalega est cité dans ce traité, qui interdit la présence en permanence d’armes nucléaires, mais pas les visites de bateaux, d’avions ou des sous-marins. « Nous demandons la garantie que le Premier ministre ne donnera aucune autorisation à la présence des bateaux, avions et sous-marins à Agalega », dit-il.

Concernant la campagne de vaccination, Paul Bérenger a rappelé que les autorités chinoises avaient émis des réserves sur leur propre vaccin, à savoir Sinopharm, et que les Etats Arabes Unis ont initié une campagne malgré l’homologation de ce vaccin par l’OMS. « Même s’il y a des doutes, nous demandons à tous les Mauriciens de se faire vacciner, car les vaccins empêchent les cas graves de mortalité et d’hospitalisation. Il s’est prononcé pour une réouverture graduée à Maurice et a souhaité que l’accès aux plages soit autorisé ainsi que l’accès au restaurant avec des conditions sanitaires précises. »

Paul Bérenger estime qu’il est « bon que le gouvernement ait mis fin à la suspension d’Arvin Boolell, de Rajesh Bhagwan et de moi-même ». Il ajoute : « c’est un aveu de culpabilité. Comme ce fut le cas pour l’octroi du WAP aux députés de l’opposition, c’est lorsque l’affaire est entendue en Cour que le gouvernement réagit. Je n’ai aucun doute que cette suspension aurait été condamnée par la Cour. » Il a remercié tous ceux et celles qui ont condamné le Premier ministre et le Speaker. « Nous gardons l’espoir qu’il y aura un changement d’attitude du côté de la majorité parlementaire et du Speaker », dit-il. Il a finalement affirmé que l’opposition souhaite le remplacement de la Police Service Commission actuelle, et a demandé que « la méritocratie prévale lors des promotions au sein de la police ».

Bodha part en guerre contre la « gang culture »

Nando Bodha a constaté une « détérioration » de la situation dans le pays, alors que « la police, démobilisée et démotivée, a perdu la confiance de la population ». Tout cela, dit-il, en raison d’une « ingérence politique » à tous les niveaux (recrutement, nomination, promotion et opération). « On constate une ramification entre un certain nombre d’éléments de la force policière avec le monde du crime, la mafia de la drogue, du blanchiment d’argent et la collusion avec des gangs. Or, le Law and Order tombe directement sous la responsabilité du Premier ministre », a-t-il fait ressortir. Et de dénoncer ce qu’il a qualifié de « gang culture ».

« Ces gangs agissent dans tous les domaines et opèrent comme des mercenaires, et les victimes ont souvent peur de les dénoncer soit en raison d’un climat de terreur soit parce qu’elles n’ont pas confiance en la police. » Il demande ainsi au commissaire de police, Khemraj Servansing, de faire le nécessaire.

Au chapitre de la drogue, il estime que Maurice est devenue « une plaque tournante pour l’exportation ». À son avis, le plus grave est la disponibilité facile de la drogue synthétique qui fait des ravages dans les villes comme à la campagne, et aussi bien les jeunes que les moins jeunes. « Près de 2/3 des admissions liées à la consommation de la drogue concernent la drogue synthétique », dit-il.  Il a souhaité que tous les produits utilisés pour la fabrication de la drogue synthétique soient inclus dans le ‘schedule’ approprié de la Dangerous Drug Act.

Roshi Bhadain s’interroge sur un  2e éléphant blanc à Côte d’Or… 

Roshi Bhadain, leader du Reform Party, réclame davantage de transparence sur les développements  à Agalega. « Ces travaux en cours dans l’île n’ont jamais été évoqués avant les élections. De plus, il n’y a jusqu’ici aucune raison économique pour justifier la création d’une piste d’atterrissage de cette envergure. De plus, les contribuables mauriciens n’ont aucune idée sur le financement de l’entretien de ces infrastructures. Il faut savoir également combien de temps durera l’arrangement entre Maurice et l’Inde. Est-ce que nous risquons de nous retrouver dans une situation impliquant Maurice ? Ce qui fait que le Premier ministre doit des explications claires à la population afin de savoir ce qui se fait à Agalega et quels sont les opportunités et risques pour le pays », fait-il ressortir.

Roshi Bhadain a qualifié de « choquantes » les dernières statistiques publiées sur l’emploi et les salaires à Maurice. Il a attiré l’attention sur le fait que 65% des Mauriciens touchent moins de Rs 20 000, 29% entre Rs 20 000 et Rs 50 000, et seulement 10% touchent plus de Rs 50 000 par mois.

Il dit son étonnement concernant l’annonce de la construction d’un bâtiment de 50 étages à Côte d’Or annoncée par le ministre des Finances. « Alors que la population passe par des difficultés sans précédent, qu’il y a une crise dans le pays, que la dette publique a dépassé Rs 400 Mds, quelle est la nécessité de construire un deuxième éléphant blanc de 50 étages à Côte d’Or ? Qui va louer un bureau dans un bâtiment de 50 étages alors qu’il y a des bâtiments à la recherche de locataires à Ébène ? »

Il s’est également demandé la raison pour laquelle l’Africa Fund sera converti en un système de PPP. « Mo krwar zot inn tom lor zot latet », a-t-il dit. Il s’est finalement demandé ce qui se passe avec Western Union et des compagnies similaires, qui permettent le transfert d’argent, que ce soit à partir de l’étranger ou à partir de Maurice.

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