PMQT | 95 kg de drogue du Mauricio – « La substance suspectée toujours en cours d’analyse »

  • Quatre questions étaient adressées au Premier ministre, Pravind Jugnauth

Répondant aux PQs sur les 95 kg de cocaïne découverts dans une tractopelle importés par la compagnie Scomat en juillet 2019, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a indiqué que l’enquête était toujours en cours et que cela demandait du temps, vu les ramifications internationales. Il a ajouté que l’on procède actuellement aux analyses au Forensic Science Laboratory (FSL). Et de réfuter avec véhémence les propos de l’opposition selon lesquels le scanner de la douane était éteint ce jour-là étant donné sa présence sur place pour la réception du premier tram de Metro-Express, Mauricio.

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Dans sa réponse liminaire, Pravind Jugnauth, est revenu sur les circonstances de cette découverte dans les locaux de Scomat en date du 10 juillet de l’année dernière, soit un an déjà. À ce jour, 16 personnes ont été interrogées. Il n’y a eu aucune arrestation pour le moment. Il a rappelé que cette affaire « a des ramifications internationales » et de ce fait, elle s’avère « compliquée et longue ». L’ADSU a été en contact avec les autorités internationales, mais les détails ne peuvent être révélés pour l’heure.

A la question d’Adil Ameer Meea de savoir si ce type d’équipement est scanné et inspecté par les services de douane, Pravind Jugnauth a indiqué que cette décision revient à la MRA. Tout est basé sur une question de “risk management” à partir de critères pré-établis.

Du 11 juillet 2019 au 2 juillet 2020, 273 équipements du même type ont été importés. Ils ont été inspectés par les chiens renifleurs de la police. De plus, 79 parmi eux ont été scannés et 68 ont été examinés physiquement. D’autre part, 35 ont été scannés et examinés à la fois. Rien de compromettant n’a été retrouvé. Le Premier ministre a précisé que l’ADSU a des informations fiables sur des objets suspects. Et qu’elle recherche la collaboration de la Customs Anti-Narcotics de la MRA.

Aumeer : Quelle est la valeur de ce produit et quelles ont été les dispositions prises au niveau de l’ADSU pour que les 92.5 kilos de cocaïne soient gardés en sécurité à l’Exhibit Room de la police, afin que nous ne nous retrouvons pas dans la même situation où 16 kilos de drogue avaient disparu ?

Jugnauth : Je ne peux dire quelle est la valeur du produit, mais le FSL est en train de procéder à des analyses. Le rapport n’est pas encore prêt. Il sera soumis à la police sous peu.

Abbas Mamode : Est-il satisfait du temps mis pour cette enquête et quelles sont les mesures prises pour que de telles transactions ne se reproduisent plus?

Jugnauth : Je ne peux juger du temps pris pour l’enquête. La police a ses méthodes et surtout, du fait qu’il y a des ramifications internationales. Il y a communication entre la police et les autorités étrangères pour savoir comment cette drogue a atterri à Maurice. Quant à savoir comment c’est arrivé jusqu’à la compagnie, cela invite à plus de vigilance au niveau de la douane.

Ameer Meea : Y a-t-il des officiers de l’ADSU et de la douane qui étaient de service ce jour-là parmi les personnes interrogées par la police?

Jugnauth : Je ne peux le dire car il faut se rendre compte que l’enquête est toujours en cours. Le dossier est entre les mains du commissaire de police et demeure confidentiel. J’ai dit que 16 personnes ont été interrogées mais je ne peux donner les noms.

Gungaparsad : Sera-t-il d’accord qu’il s’agit là d’un cas de négligence au niveau de la surveillance de la part des autorités. En 2018, Paul Lam Shang Leen, dans son rapport, suggérait de revoir la vigilance, les mesures de sécurité et ainsi de suite. Et ce fait s’est produit en 2019. Que propose-t-il pour améliorer ce système?

Jugnauth : Je dois être honnête, cela arrive que de la drogue ou autres produits prohibés échappent à notre vigilance…

Boolell : On that special occasion.

Jugnauth : Vous êtes en train de me provoquer; je vais vous dire ce qui s’est passé quand vous étiez au gouvernement.  (Un brouhaha gagne l’hémicycle.)

Jugnauth : M. le Président, l’honorable membre peut-il cesser de m’interrompre quand je réponds aux questions?

Speaker : Order! La question est adressée au Premier ministre et c’est à lui de répondre.

Pravind Jugnauth : Ekoute, ekoute… (Brouhaha.)

Shakeel Mohamed : Kifer to pe eksite? Kalme twa…

Speaker : Honorable Mohamed, que se passe-t-il?

Assirvaden : To pe panike…

Jugnauth : Res trankil do ta… Mo pou panike ek twa?

Speaker : Honorable Assirvaden, ça suffit. Honorable Shakeel Mohamed, vous allez trop loin!

Jugnauth : Donc, comme je le disais, l’honorable Boolell a été dans le précédent gouvernement. Laissez-moi lui rappeler combien de cas d’importation d’héroïne il y a eu de 2011 à 2014. Le 6 juin 2011, 431.4 g d’héroïne sont découverts dans un colis de DHL. Aucune arrestation. Le 2 octobre 2012, 424.1 g d’héroïne sont interceptés. Une fois de plus, aucune arrestation. Le 5 mai 2013, à l’aéroport SSR, 3 788.8 g d’héroïne contenus dans des sacs en plastique sont découverts dans la poubelle des toilettes du vol MK 289, arrivé de Madagascar. Une fois de plus, aucune arrestation. Je peux citer d’autres cas comme cela, mais je ne veux pas prendre le temps de la Chambre pour cela. Il y a eu encore d’autres cas à Plaisance, qui semblait être le point de transit, vu qu’il y avait beaucoup de protégés du Ptr qui y étaient postés à cette époque. Toutes ces quantités d’héroïne sont rentrées au pays sans être détectées et pour seulement un cas, on veut nous faire la leçon? C’est comme si c’est la première fois qu’une telle chose arrive. Moi, je dis honnêtement que c’est arrivé et on doit en tirer les leçons. La douane doit revoir sa manière de procéder afin de s’assurer que cela ne se reproduise plus.

Shakeel Mohamed : Qui au PMO a donné l’ordre de ne pas utiliser le scanner à la douane ce jour-là, en raison de la présence du Premier ministre pour l’arrivée de Mauricio sur les lieux?

Jugnauth (haussant le ton) : Cela est tout à fait faux. Il ne s’agit que d’une pure invention de l’honorable membre, comme d’habitude. Les officiers de la douane font leur travail normalement, selon le protocole établi.

Luchmun-Roy : Peut-il nous dire si la tractopelle est arrivée à Maurice au cours d’un voyage non-stop?

Jugnauth : La tractopelle a été embarquée sur le navire Grande Francia au port de Paranagua au Brésil. Elle a été débarquée à Tanger au Maroc le 7 juin 2019 et y est restée jusqu’au 9 juin avant d’être embarquée de nouveau pour Maurice.

Aumeer : C’est la pratique lorsqu’il y a une saisie que ce soit par la douane ou à travers la poste, que le destinataire est interpellé par la police, en attendant que l’enquête suive son cours. Peut-il nous dire pourquoi personne au niveau de Scomat n’a été arrêté une année après?

Jugnauth : C’est à la police de décider s’il y a un prima facie case contre quiconque. Qu’il soit un employé ou un membre de la direction. Peut-être que l’honorable membre ne comprend pas bien la loi, mais cela ne se passe pas comme cela. La police enquête et détermine qui doit être arrêté.

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